Mitsuko attitude Vol.1 - Actualité manga

Mitsuko attitude Vol.1 : Critiques

Kekko Kenkou Kazoku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 04 Avril 2012

Un petit manga à la sauce delcourt, ça ne se refuse pas vraiment tant la maison d’édition a su montrer ses qualités dans le choix de titres atypiques comme Switch Girl. Mistuko attitude parait partir sur des bases à peu près similaires, à savoir l’humour poussé à l’extrême autour du quotidien et des défauts de chacun. Pourtant, à la lecture les deux séries n’ont pas grand-chose à voir l’une avec l’autre. Mitsuko est une jeune fille débrouillarde et extrêmement indépendante. Pour cause, elle a perdu sa mère étant plus jeune et a dû dès lors s’occuper de la maison, de la cuisine et de tout ce que son pauvre père ne pouvait assumer. Seulement, celui-ci est également décédé d’un cancer du pancréas, la laissant toute seule dans un appartement trop grand pour elle et des responsabilités par-dessus la tête. Ce n’est pas pour autant que Mitsuko baisse les bras ! Elle prend un job, fais des économies, travaille dur à l’école et en tombe malade tant une adolescente ne peut tout assumer dans une maison en se prenant en charge en parallèle. Elle va alors s’installer chez son oncle et sa tante, mais cette famille avec deux enfants semble un peu étrange ... Ils ont des habitudes qu’elle juge même répugnante, tandis qu’elle-même pense être normale mais les choque tout autant. Deux modes de vie totalement paradoxaux se confrontent alors sous un même toit, mais il n’est pas trop tard pour changer ses habitudes ...

Soyons honnête, il faudra être un peu ouvert d’esprit et avoir le sens de l’humour et de l’extrême pour apprécier ce premier tome qui, sous une couverture accueillante, trompe bien son monde. A vrai dire on ne sait pas réellement quoi penser de la lecture, qui est tantôt drôle, tantôt déstabilisante. Les pratiques décrites ici sont instructives mais effectivement extrêmes, même si l’auteur nous confesse en fin de tome qu’elle en pratique une de manière régulière. On apprécie par contre les messages de santé qui passent par la narration, d’une manière qui n’a rien de trop lourde. Même si durant un passage bien précis la tante de Mitsuko part dans le détail des enzymes digestives, disons que le discours reste accessible à tous. Cela nous permet d’avoir une manière assez originale d’intégrer le discours qui est ici promus. Manger correctement, cuisiner de manière intelligente, adopter des réflexes de santé pour améliorer celle-ci. Et savoir repérer les signes qui dysfonctionnent. A part cet aspect un peu « pipi-caca-bouffe », surtout dans le début du manga, on s’attache rapidement à l’héroïne. Elle est vive, naïve mais intelligente et d’une réflexion très prolifique. On s’amuse de ses réactions mais également des émotions parfois contradictoires qui la traversent. Le côté humoristique a tendance à être un peu trop poussé, notamment sur Mitsuko qui réagit parfois de manière extrême. Mais dans l’ensemble, les personnages sont attachants quoiqu’un peu stéréotypés.

Au niveau des graphismes, le trait de l’auteur est assez représentatif de l’ambiance générale du manga. Toutes les expressions, que ce soit la joie, la tristesse, la surprise ou l’horreur, sont exagérées. Cela nous permet d’avoir une lecture très facile de ce premier tome, où l’on comprend immédiatement ce que l’auteur veut nous faire ressentir. Toutefois, et là on rejoint un peu Switch Girl, le trait est très shojo et la douceur des traits permet de ne pas alourdir un peu plus encore une narration qui l’est déjà par l’humour et les nombreuses réflexions de Mitsuko. Les personnages sont facilement différenciés, mais on se demande toujours si la cousine de Mitsuko est bien humaine avec son regard étrange ... On n’a en tout strictement rien à redire sur l’édition de Delcourt, qui est tout à fait satisfaisante. En bref, ce premier tome pose les bases d’un manga qui assume totalement son côté décalé. On se demande rapidement ce que l’auteur nous réserve pour la suite de la série, et quels autres techniques ou bons conseils elle va s’amuser à nous mettre en scène. Une lecture un peu mitigée puisqu’étrange et déstabilisante pour certains, mais au final satisfaisante et amusante si l’on sait voir le second degré.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs