Misérables (les) Vol.4 - Actualité manga
Misérables (les) Vol.4 - Manga

Misérables (les) Vol.4 : Critiques

les misérables

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Février 2016

Cosette, la fille de Fantine, n’a pas été élevée normalement par les Thénardier comme ils l’avaient promis : la fillette est devenue l’esclave de la famille, subissant le courroux de ses « parents adoptifs » à la moindre bavure. Un soir, la voilà donc à devoir traverser villages et forets pour aller chercher de l’eau, dans la pénombre, quand elle croise une silhouette bienveillante prête à lui porter secours, la silhouette de Jean Valjean.

La puissance du récit de Victor Hugo est une nouvelle fois démontrée par la première grande moitié de ce tome qui retranscrit l’un des passages les plus connus de l’œuvre, celui de la rencontre entre Jean Valjean et Cosette et la manière dont celui-ci va sortir la petite fille de l’enfer. Takahiro Arai porte sur le papier l’histoire d’origine avec une ampleur qu’on connaît bien chez le mangaka, véritable maître quand il s’agit d’adapter des œuvres littéraires. La rencontre avec les Thénardier nous porte alors en enfer, la manière dont est présenté le quotidien de Cosette étant impitoyable et nous emmenant de l’horreur à la tristesse, la solitude et le désarroi de la fillette étant parfaitement retranscrit et faisant de cette dernière un personnage attachant qu’on aimerait voir s’épanouir.
La suite, nous la connaissons bien et l’arrivée de Jean Valjean apporte une autre force au récit. Des ténèbres jaillissent la lumière et dans la mise en scène ou la représentation du personnage de Jean, la narration est sans faille et nous permet d’admirer encore plus le personnage qu’on ne le faisait déjà. Vient enfin la douceur incroyable qui se dégage du binôme Cosette/Jean, donnant un peu de couleur à l’univers noir de Victor Hugo, bien qu’on reste sur quelques incertitudes par rapport à des rebondissements inattendus, mais qui traduisent l’éternelle opposition entre le héros et Javert. La représentation de chacun de ces deux personnages est particulièrement forte, le lecteur se rendant bien compte de la philosophie de vie de chacun d’eux, les rendant alors très complexes y compris pour Javert qu’on aurait tendance à simplement haïr.

La seconde partie du volume ouvre le troisième arc de la série, le cycle d’un autre personnage très important des Misérables : Marius. Le personnage en lui-même est intéressant à suivre puisque son évolution est déjà palpable bien qu’il soit un personnage plus classique que ne peuvent l’être Jean ou Cosette. Néanmoins, il est le vecteur d’une représentation de la société française du XIXè siècle, partagée entre monarchistes et bonapartistes à l’aube de la Révolution française. Le malaise sociétal d’époque est très fort et Takahiro Arai s’en tire très bien pour représenter le pays, preuve de sa documentation consciencieuse en plus de son adoration du roman de Victor Hugo. On peut néanmoins lui reprocher ici sa narration un peu trop rapide, les événements autour de Marius s’enchaînant bien plus vite que d’habitude, ce qui force sur l’évolution du personnage, mais ceci dans l’unique but d’en venir rapidement à des éléments plus importants de l’œuvre comme nous le montre la page d’annonce du prochain opus. Tout est heureusement compréhensible et passionnant de par les nouveautés apportées par l’histoire, mais cette partie reste moins puissante que celle autour de Jean Valjean et de Cosette, toutefois difficile à égaler par les symboliques qu’elle apportait.

Ça devient un refrain pour la série, le volume présent des Misérables est une merveille d’intrigue et de représentation de l’époque, portée par les personnages complexes et passionnants de Victor Hugo et dépeinte avec brio et beaucoup de métaphores graphiques par Takahiro Arai. Malgré une petite baisse de régime narrative sur le récit de Marius, le tout reste d’un très haut niveau et constitue l’un des meilleurs moyens possibles pour les allergiques de la littérature pour découvrir ce chef d’œuvre du roman français.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs