Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 10 Août 2023
Mimizuku a fini par retrouver la mémoire, ce qui crée un profond tiraillement en elle: alors qu'Andy, Orietta ou encore Claudius sont tous aux petits soins avec elle et qu'elle touche enfin du doigt le bonheur, la fillette n'a pourtant qu'un seul désir: retourner vivre dans la forêt avec Fukurô... mais est-ce seulement possible ? Le Roi de la nuit reste effectivement le prisonnier du roi humain, et son processus de momification pour récupérer ses pouvoir est quasiment achevé: à la prochaine pleine lune tout sera fini, et c'est à Andy en personne que le souverain ordonne de porter, avec son épée, le coup de grâce à Fukurô. Dans ces conditions terribles, quel destin attend Mimizuku et Fukurô ? Tous deux ont-ils la moindre chance de retourner ensemble vivre dans la forêt ?
Série qui a su joliment monter en puissance au fil des tomes en étant capable d'être à la fois dure et touchante, Mimizuku et le Roi de la Nuit tire sa révérence avec un quatrième opus voué à sceller le destin de ses personnages. Et c'est une chose que la mangaka Yu Suzuki, en s'appuyant toujours sur la nouvelle d'origine de Kougyoku Iduki, effectue avec beaucoup de soin et d'émotion, car même si la dernière ligne droite reste simple sur le papier et ne propose pas de grosse surprise, elle offre suffisamment de nuances et de beaux et rapides approfondissements sur ses personnages. On pense au soutien que chaque proche humain de Mimizuku décide de lui apporter, même si cela pourrait les amener à eux-mêmes perdre quelque chose: Andy risquerait d'être puni par le roi s'il désobéissait à ses ordres mais pourrait aussi décevoir sa bien-aimée en obéissant, Orietta pourrait voir s'éloigner pour toujours son rêve de devenir mère, Claudius pourrait rester infirme et décevoir son père... mais c'est aussi le roi lui-même qui est plus nuancé, dès lors que l'on comprend qu'il fait tout ça pour son fils, même s'il a clairement perdu de vue l'essentiel comme le lui rappellera bien Claudius. Et enfin, il y a le cas de Mimizuku, attachante enfant qui, après avoir été malmenée depuis la naissance en tant qu'esclave, s'offre l'occasion d'enfin faire ses choix, accéder à sa propre liberté décisionnelle, ce qui passe par sa détermination à rester avec Fukurô envers et contre tout, puisque c'est lui qui, pour la première fois de sa vie, lui a donné le sentiment de réellement exister en la regardant et en lui accordant un tant soi peu d'attention. Et ainsi, en se remémorant tout ce qu'elle a pu vivre d'horrible par le passé, et en observant les belles relations abordées au fil de ce tome, il y a de quoi ressortir facilement toucher de l'issue de cette histoire, plus encore face à une très belle double-page centrée sur notre jeune héroïne en fin de tome.
A l'arrivée, on referme ce dernier tome assez touché et ému, l'histoire de l'attachante Mimizuku ayant su se faire de plus en plus efficace au fil des tomes.