Mieruko-Chan - Slice Of Horror Vol.1 - Actualité manga
Mieruko-Chan - Slice Of Horror Vol.1 - Manga

Mieruko-Chan - Slice Of Horror Vol.1 : Critiques

Mieruko-Chan

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Novembre 2020

Chronique 2 :

Il peut paraître difficile de trouver quelques pépites d'originalité parmi les mangas horrifiques proposés ces derniers temps. Titres misant sur le gore, massacres et autres jeux macabres... Il n'est difficile d'éprouver un sentiment de répétition dans le genre, du côté de la bande-dessinée nippone disponible chez nous. Alors qu'approchait Halloween de l'année 2020 (même si la fête en elle-même fut entravée par le second confinement), les éditions Ototo ont su honorer la fête des morts avec une petite trouvaille insolite : Mieruko-chan – Slice of Horror.

Derrière ce titre se cache le manga le plus important de la carrière de Tomoki Hizumi, à l'heure actuelle. Ce dernier a signé plusieurs titres assez succincts depuis les années 2000, mais Mieruko-chan est son œuvre la plus longue pour le moment, avec ses quatre volumes au compteur, sachant que celle-ci est en cours depuis 2018 dans les pages du Comic Walker de l'éditeur Kadokawa.

Miko est une lycéenne ordinaire à première vue. Elle mène une scolarité on ne peut plus ordinaire, aime passer du temps avec sa meilleure amie, Hana, et profite d'une famille bienveillante. Seulement, depuis quelques temps, la demoiselle détient un pouvoir extraordinaire : Celui de voir différents esprits monstrueux qui hantent chaque coin de rue, des entités normalement invisibles pour le commun des mortels. Mais mieux vaut que ces créatures ne se rendent pas compte que Miko peut les apercevoir, car leur réaction pourrait être fatale pour la jeune fille. Alors, celle-ci prend son courage à deux mains pour faire comme si de rien était. Un comportement qui peut paraître simple à adopter, mais qui sera rude à assumer dans la vie de tous les jours...

Avec Mieruko-chan (un titre difficilement traductible en français puisqu'il joue sur le verbe "Percevoir" en japonais, Mieru, et sur le prénom de l'héroïne, Miko), Tomoki Izumi associe la tranche de vie à la comédie et l'horreur. Le concept de son premier tome est assez simple et évident quand on lit le synopsis : Dépeindre la vie d'une pauvre Miko qui va devoir feindre de ne pas voir une tripotée d'entités démoniaques qui guettent les humains un peu partout, que ce soit dans des allées étroites ou dans les casiers d'un lycée. Personne ne peut les voir à part l'héroïne, et c'est précisément ce qui rendra chacune des situations présentées dans ces 9 premiers chapitres particulièrement drôle. Il n'en faut d'ailleurs pas tellement plus pour nous divertir puisque le manga parvient à créer des contextes qui se renouvellent efficacement à chaque fois, tout en dépeignant un bestiaire qui déborde d'inventivité.

Car là est bien la principale force de Mieruko-chan : Les créatures et autres entités démoniaques présentés sont de vrais petites merveilles de monstruosité. Grotesques et même écœurantes parfois, elles justifient parfaitement les réactions de Miko, pour laquelle on éprouve une forte empathie mais aussi une vraie hilarité dans les rencontres terrifiantes qui lui sont imposées. Et concernant ces monstres, leur mise en scène varie aussi selon les situations. Certains demeurent stoïques tandis que d'autres essaient (en vain) de palper les humains qui les entourent. Parfois, des créatures gentillettes cacheront en réalité des horreurs, à travers une mise en scène bien inspirée. Vous l'aurez compris : Les bestiaire joue dans l'ambiance comico-terrifiante de ce premier volume, l'alchimie entre l'inspiration des designs et la cocasserie des situations demeurant efficace.

En revanche, celles et ceux qui attendent une histoire construite pourront déchanter pour l'instant, car ce ne sont pas les ambitions de Tomoki Izumi dans ce premier tome. Si le don soudain de Miko peut interpeller, ce n'est pas un axe de scénario qui semble intéresser le mangaka à l'heure actuelle. Alors, ces neuf chapitres constituent une simple succession de péripéties de la vie de tous les jours, horrifiantes pour l'héroïne, mais très drôles pour le lecteur. S'il n'en faut pas tellement plus pour nous amuser pour l'instant, le récit risque de vite tourner en rond s'il ne prend pas quelques risques à un moment donné. Néanmoins, parce que l'auteur a un certain talent pour développer son bestiaire et nourrir une atmosphère réussie, on est tenté de lui faire confiance.

Alors, ce premier volume de Mieruko-chan est une jolie surprise, assez rafraichissante dans sa formule, et qui se suffit dans son concept. S'il reste une crainte d'un manque de renouveau au fil des tomes, la sauce prend sans mal sur ce premier opus, d'autant plus que Tomoki Izumi est inspiré dans un bestiaire qui renforce la double ambiance constamment dépeinte. A voir sur la durée donc, mais la lecture est plaisante sur ce premier opus.

Côté édition, Ototo livre une sympathique copie, comme à son habitude : Une page couleur en entrée de tome, un papier de bonne facture, et une traduction convaincante signée Karen Guirado. A noter que le titre bénéficie d'une intention toute particulière de la part de l'éditeur puisqu'il bénéficie d'une sortie numérique en parallèle à la version physique. Aussi, ce premier tome profite d'un prix réduit de 6,99€, au lieu de 7,99€. Un geste toujours appréciable pour les bourses plus modestes.


Chronique 1 :

A l'approche de Halloween, le catalogue des éditions Ototo accueille un nouveau manga qui a su se créer son petit buzz sur la toile depuis ses débuts en 2018: Mieruko-Chan, qui nous vient du magazine Comic Walker de Kadokawa et que l'on doit à Tomoki Izumi, un auteur discret, actif depuis plusieurs années mais dont c'est la première série longue.

Le concept de cette oeuvre est aussi simple qu'intéressant: depuis peu, sans qu'elle sache pourquoi, la lycéenne Miko s'est mise à voir autour d'elle des êtres aussi étranges que monstrueux, qui semblent être tantôt des fantômes tantôt des créatures cauchemardesques défiant toute logique. Personne à part elle ne les voit, et quand bien même elle en aperçoit absolument partout dans son quotidien (à la maison, à l'école, dans les rues, et dans des situations très variées), la jeune fille tâche autant qu'elle peut de les ignorer, pour qu'ils ne comprennent pas qu'elle peut les voir et qu'ils ne se mettent pas à la suivre. Mais quand on se retrouve nez à nez avec des êtres aussi effrayants, la situation n'est pas toujours évidente à gérer...

On va bien avouer que quand on commence la lecture, il n'y a pas forcément de quoi être convaincu pendant les premières dizaines de pages, tant les premières situations jouent sur un petit côté ecchi rarement bien placé: des angles de vue gentiment flatteurs sur Miko et sa meilleure amie Hana, la poitrine opulente de cette dernière, l'oubli de sa culotte (franchement...), une scène de vestiaires, un infirmière pourvue d'un gros décolleté, un monstre aux multiples bras qui s'amuse à tripoter Hana sans qu'elle sente quoi que ce soit... Quand c'est bien distillé, pourquoi pas, mais là, les débuts de la série font surtout dans cet "humour" gentiment ecchi, et à la longue ça devient vite lourd.

Mais heureusement, le début laborieux laisse vite place à une maîtrise plus diversifiée du concept. Bien sûr, il y aura toujours par la suite quelques petites scènes vaguement ecchi, notamment dans le bain, mais elles sont plus mesurée, mieux distillées, peuvent même être agréables car elles se mêlent mieux au reste.

Et ce reste, c'est précisément ce qui nous intéresse le plus à la lecture, à savoir tous les nombreux instants où Miko se retrouve confrontée brusquement à une ou plusieurs de ces créatures ! De ce côté-là, les débuts surprennent naturellement par le concept de l'oeuvre, mais la mise en page joue sur des tentatives de prises par surprise finalement assez attendues. Puis, rapidement, l'auteur parvient fort bien à renouveler sa manière d'amener les apparitions horrifiques par la suite, d'autant plus que les ambiances peuvent y être extrêmement variées, tant l'humour de certains moments décalé peut vite se retrouver entremêlé à un malaise fort qui doit beaucoup à la situation de Miko. Certains moments parviennent même à être assez touchants dès lors que la jeune fille n'est pas loin de craquer et de fondre en larmes.

Mais dans tout ça, les instants les plus malins proviennent sûrement d'une chose: ce que Miko peut comprendre des gens grâce aux monstres qui tournent autour d'eux, ou même ce que l'on peut comprendre de l'entourage de Miko à travers son don. On pense notamment à l'affaire du chaton où la jeune fille comprend vite, grâce aux fantômes autour de l'homme à l'allure de yakuza, qu'il est le plus apte à bien s'occuper du petit animal. Ou encore aux deux "amoureux" qui semblent s'être bien trouvés vu qu'ils ont tendance à tous les deux aller voir ailleurs. Mais la cerise sur le gâteau vient incontestablement des toutes dernières pages de ce premier volume, qui touchent facilement en nous assénant une surprise qui, pour le coup, est absolument impossible à prévoir.

Côté dessins, Tomoki Izumi livre un trait soigné pour ses personnages humains, qui se veulent assez mignons, avec quelques rondeurs... bref, de quoi contraster à merveille avec les nombreux designs différents des créatures, des designs intenses où le glauque est souvent le maître mot. Et comme déjà dit, la mise en page se veut travaillée pour essayer de surprendre ou d'installer des ambiances variées où différentes tonalités peuvent s'entremêler.

En somme, le sous-titre "Slice of Horror" est bien trouvé pour cette série, qui impose une tranche de vie horrifique assez inédite dans le paysage manga en France. Et si les premières dizaines de pages peuvent quelque peu rebuter par une certaine lourdeur, c'est sur la longueur que Mieruko-chan finit par dévoiler un charme qui lui est propre, avec une capacité à nous faire passer par des émotions bien différentes. Affaire à suivre, donc !

Côté édition, on notera juste 2-3 petites coquilles de relecture dans les textes, et un papier très légèrement transparent. A part ça, ledit papier se veut assez épais, l'impression est très bonne, la première page en couleurs est très chouette, le dessous de la jaquette l'est tout autant, la traduction de Karen Guirado est très honnête... On appréciera particulièrement le lettrage effectué pour les moments où les monstres parlent. Enfin, notons que ce premier volume bénéficie d'une petite offre de lancement en étant proposé à 6,99€ au lieu de 7,99€.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs