Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 31 Mars 2017
Yuno s'est laissé charmer par son familier, l'incube Harlem qui est complètement amoureux de lui. Mais le lycéen a encore du mal à assumer cet état de fait, au grand désespoir de l'incube qui fait tout pour se rapprocher de lui. Ainsi se poursuit leur quotidien dans l'académie de magie, au gré de nouveaux événements...
Concrètement, on ne peut pas dire qu'il se passe grand-chose. Certes, le récit reste assez mignon et rigolo grâce à Harlem, mais aussi à l'entourage de nos deux héros qui s'amuse régulièrement en les observant ou en les taquinant dans leur relation, le tout sans préjugés. Lily Hoshino conserve assurément un certain talent pour exploiter sa palette de personnages, d'autant que son trait s'améliore quelque peu au fil de la lecture... Mais en dehors de ça, c'est assez creux.
On commence par un chapitre axé sur la Saint-Valentin plutôt sympathique pour ce que nos héros veulent faire, mais qui ne va pas très loin. C'est toutefois la suite qui pose le plus problème : les compétitions interclasses du 3ème trimestre sont l'occasion pour Harlem de passer un marché avec son maître : s'il remporte une victoire lors d'un duel de magie, il pourra coucher avec lui. L'idée aurait pu être sympathique si tout n'était pas aussi rushé : les duels sont réduits à leur strict minimum, et par la même occasion c'est la magie, pourtant censée être l'un des éléments phares de l'oeuvre, qui reste très pauvrement représentée.
Tout cela nous amène petit à petit vers une conclusion... que l'on cherche toujours. En effet, l'oeuvre s'achève très abruptement, sans rien vraiment boucler. Seul véritable enjeu de la série, l'évolution de la relation entre Yuno et Harlem est bien au rendez-vous, on voit bien que leur lien a changé, et en cela le titre limite quand même la casse, mais cette évolution aurait gagné à être mieux peaufinée, car là elle passe uniquement par quelques grandes étapes qui par instants se répètent. Par contre, tous les aspects liés à la magie et au cursus scolaire dans l'académie, eux, restent complètement vides.
Enfin, il convient de revenir sur le physique en deux temps de Harlem, tantôt plus adulte tantôt juvénile. Le deuxième cas pourrait mettre mal à l'aise une part du lectorat à cause du physique shota du personnage, d'autant plus lors de quelques pages un petit peu plus explicites (sans l'être réellement) sur le plan sexuel.
Après un premier volume plutôt agréable, ce deuxième tome de Metropolitan Magic Academy déçoit en ne faisant jamais vraiment décoller les choses et en achevant le tout sans convaincre. Cette courte série est à prendre comme une oeuvre de jeunesse maladroite et assez inaboutie, pourtant sympathique dans sa galerie de personnages, et qui est à ce jour notre seule occasion de profiter du travail de Lily Hoshino en langue française. Espérons que ce ne sera pas le dernier, et que ses prochains travaux seront plus aboutis.