Mes Premieres Lunettes - Actualité manga

Mes Premieres Lunettes : Critiques

Megane o kaketara

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 08 Septembre 2017

Pour cette rentrée 2017, Nobi Nobi nous offrait un grand nombre de nouveaux albums, dont « Mes premières lunettes ». Un album tout en douceur que nous proposent Shigenori Kusonoki et Mako Taruishi et qui aborde une problématique assez peu traitée finalement : quand on est enfant, comment réagir quand on apprend que l'on va devoir porter des lunettes ? 


Nous suivons donc dans cet album une petite fille qui apprend qu'elle va devoir porter des lunettes, et cela l'horrifie ! Elle est la seule dans sa classe qui doive faire ça, pourquoi elle ? Ses parents tentent de la convaincre que les lunettes, c'est génial, que ça lui va très bien, qu'à cela ne tienne ! Elle réfute chaque argument, et finalement, elle ne cède que pour faire leur faire plaisir.


« Si au moins mes lunettes me permettaient de voir des choses minuscules, je les porterais sans problème ! »


Mais ce n'est pas parce qu'elle a accepté d'en acheter qu'elle va les porter pour autant ! On va la regarder bizarrement en classe, et les garçons seront sans doute assez bêtes pour l'embêter. Mais les parents de la petite persévèrent et ils arrivent finalement à la convaincre d'aller à l'école avec. La petite fille a peur de la réaction de ses camarades, et elle sera agréablement surprise, et surtout, elle risque bien de se trouver une alliée inattendue dans la traversée de cette épreuve...


Comme le dit si bien Shigenori Kusunoki dans la petite postface en fin de tome: « La première fois qu'on porte des lunettes, c'est aussi marquant que lorsqu'on se fait enlever une dent […] À chaque nouvelle « première fois », les enfants sont très attentifs aux réactions de leur entourage. » (cela vaut d'ailleurs aussi bien pour les adultes). 


Les lunettes ne sont pas un objet anodin. Elles sont là pour corriger notre vue et améliorer notre vie quotidienne, certes, mais il ne faut pas oublier qu'en porter définit grandement l'image que l'on transmet aux autres. En effet, porter des lunettes revient à changer considérablement  un visage, et quand la personne commence à en porter ou en change, cela se remarque immédiatement, ce n'est pas possible de le cacher. Un peu comme un changement de coiffure. 


Les lunettes sont aussi un signe distinctif certain. Quand on est jeune, tout particulièrement, on préfère souvent ressembler aux autres et se fondre dans la masse, de peur de sentir exclue du groupe (sentiment souvent exacerbé à l'adolescence). Et c'est ce que craint ici notre jeune héroïne : très certainement en primaire, elle se sent acculée devant la situation : elle doit porter des lunettes, les adultes autour d'elle lui font comprendre qu'elle n'a pas le choix. Personne d'autre qu'elle n'en porte dans sa classe, ce qui fera d'elle tout de suite quelqu'un qui sortira du lot, et elle a peur qu'on se moque d'elle. Or, on ne sait jamais à quoi s'attendre dans ce genre de situations, surtout quand on est petit. Et ses parents auront beau faire de leur mieux pour la rassurer, rien n'y fera ! Il est d'ailleurs amusant de constater que la petite fille sait toujours trouver la bonne répartie pour casser toutes les remarques positives de son entourage :


« Elles te vont drôlement bien ma chérie ! Tu sembles très sage, avec !


- Ah bon ? Parce que d'habitude, non ? »


Pourtant, elle finira par se laisser convaincre, la petite fille, de porter ses lunettes en classe, et là, surprise ! Elle se rend compte que sa différence n'est finalement pas un problème, c'est peut-être même l'inverse... Le changement d'opinion de la petite fille sur la question de ces lunettes est amené avec douceur (elle accepte d'en acheter, puis elle accepte de les porter et enfin elle finit par en être fière), et ce changement est amené intelligemment par les adultes (ses parents, la maîtresse...). La petite fille leur fait bien comprendre que ce ne sera pas avec de belles paroles qu'ils l'auront, alors ceux-ci vont agir différemment. Ils vont notamment lui prouver que, porter des lunettes, ce n'est pas une mauvaise chose, que c'est pour améliorer sa vue et tout simplement qu'elle n'est pas la seule à en porter, vu que les adultes aussi ! Une méthode qui finira par porter ses fruits.


Pour les illustrations, Mako Taruishi a très bien retranscrit cette petite histoire du quotidien. Les dessins sont assez simples, mais extrêmement doux et très agréables. Les couleurs utilisées sont très apaisantes et transmettent bien les intentions de l'auteur : rassurer les enfants qui vont devoir faire face à cette première fois un jour !


L'édition est bonne, le changement de police pour les réparties de la petite fille est pertinent. C'est un petit peu dommage que la police du texte principal soit, par contre, aussi simple. La traduction est de qualité, tout comme le papier, épais et qui retranscrit bien les illustrations.


« Mes premières lunettes » est un ouvrage de qualité, comme toujours chez Nobi Nobi, qui aborde une question assez peu traitée finalement dans les albums pour enfants, avec douceur et bienveillance. Une jolie trouvaille !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs