Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Mars 2025
Jusqu’ici délaissée, voire moquée, Inori aspire aujourd’hui à de grandes ambitions en patinage artistique. Entraînée par Tsukasa, le premier adulte à avoir cru en elle, la jeune fille est sur le point de participer à son tout premier championnat : la Coupe Meikô. Une compétition qui s’annonce rude tant la débutante ne parvient pas encore à maîtriser plus que le saut simple tandis que sa rivale, Ryôka, est aussi de la partie.
Nous n’en sommes qu’au deuxième volume de la série, et voilà que l’auteur Tsurumaikada nous propose déjà le premier championnat de son manga ! Si la démarche peut paraître hâtive, elle reste équilibrée de par les enjeux encore restreints d’une telle compétition en plus de prouver l’un des talents de l’artiste : aller à l’essentiel et proposer une intrigue vive en dépeignant ces premiers « tournois ».
Ainsi, la première moitié du tome se dédie entièrement à la Coupe Meikô, moment qui insiste surtout sur les premiers exploits d’Inori, ses premiers balbutiements en compétition aussi, ainsi que sur sa rivalité avec Ryôka, son amie qui s’oppose désormais à elle du fait de la trop grande confiance de l’héroïne envers les adultes. Mais plus que cette rivalité, pourtant touchante dans son dénouement et qui prouve le talent du mangaka à faire évoluer minutieusement ses différents personnages, ce sont bien les exploits d’Inori qui sont superbement narrés au point de galvaniser le public, Tsukasa… mais aussi le lecteur ! Plein de suspense, émouvant et même majestueux, ce premier championnat nous convainc de nouveau de la capacité de Tsurumaikada à dépeindre une série profondément humaine dans le monde du patinage artistique.
Et si après un tel arc on pouvait s’attendre à un peu de répit, l’auteur enchaîne sans traîner vers une nouvelle partie, tout aussi courte que la précédente, si bien qu’elle semble servir de transition vers la suite. Une transition, oui, car plus que les exploits d’Inori, c’est tout le fond thématique et la psychologie de Tsukasa qui sont cette fois remis à l’honneur. Via une rencontre déterminante, le mangaka forge de nouvelles rivalités, mais différentes de celles établies autour de la jeune protagoniste. À nouveau, « Medalist » nous parle de la rigueur dictée autour de la pratique en opposition totale avec les rêves des personnages, soit une dichotomie entre une approche réaliste et une autre plus fantasmée, mais aussi plus exaltante. Au final, on apprécie que Inori et Tsukasa soient tous les deux sujets à des développements qui résonnent entre eux, l’idée d’aborder de tels dilemmes du point de vue d’une enfant et de celui d’un adulte en parfait parallèle étant un choix brillant promis à de grandes possibilités.
Si le premier tome n’avait pas suffi à convaincre certains, alors ce deuxième opus devrait réussir ce challenge. Dense, parfaitement calibré dans son rythme, enivrant et intelligent dans son approche des réflexions liées à l’intrigue, la suite de « Medalist » confirme tout le potentiel du récit sportif et humain de Tsurumaikada. L’aventure d’Inori et Tsukada est en marche, et on a hâte d’en découvrir les prochaines évolutions !