Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 23 Octobre 2008
Nous voilà de retour sur les routes du sud des états-unis, à une époque où la ségrégation raciale règne, où la loi sur la prohibition est encore effective et où chacun exerce sa propre justice. RJ a le don, le diable le lui a offert. Clyde a remarqué le talent de RJ et décide de s'en servir comme diversion pendant un cambriolage. Loin de Bonnie, Clyde entraîne RJ dans une sale histoire. Un RJ méfiant, psychotique devant ce blanc qui semble le traiter comme n'importe qui et qui est bien embêté devant l'étrangeté des évènements. Le fantastique s'insinue toujours dans le monde de RJ : qui est Ike, qu'est ce donc que cette main? Hiramoto ré-invente la vie de Robert Johnson et nous en donne une version étonnante.
A côté de ça, on découvre une petite communauté rurale aux habitants inquiétants et adeptes du lynchage. L'auteur nous fait découvrir une période sombre de l'histoire américaine (entre autres) où les mœurs bafouent la vie humaine, des mœurs qui survivent encore aujourd'hui.
Entre imaginaire, fantastique et personnages historiques, « Me and the Devil Blues » n'en devient que plus addictif !
Le trait d'Akira Hiramoto colle parfaitement à l'histoire : réaliste avec une mise en scène efficace parfois inquiétante, parfois contemplative, associée à maitrise de l'encrage qui donne un aspect « vieux film en noir et blanc » au titre. Tout simplement impressionnant!
Une nouvelle fois l'édition est semblable à l'originale avec sa somptueuse couverture rouge et le bord des pages de la même couleur. Couleur qui laissera des traces de votre lecture sur vos mains...
Bref, une série passionnante qui ne parle pas que de Blues ni de Robert Johnson. Indispensable!