Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 26 Juillet 2022
Mardock Scramble est, pour beaucoup, une trilogie de films d'animation produite pas le studio GoHands et réalisée par Susumu Kudo au début des années 2000. Drames d'anticipation et ce science-fiction, les longs métrages nous furent distribués par le biais de Kazé, en DVD et Blu-ray, même si ces supports vidéos sont plus difficilement trouvables aujourd'hui. Mais à l'origine, Mardock Scramble est une série de trois light novel publiés au Japon en 2003, écrits par Tow Ubukata et dessinés par Katsuya Terada. Un peu avant l'adaptation animée filmique, c'est son adaptation manga qui signa les débuts d'une autrice qui, aujourd'hui, a gagné en ampleur : Yoshitoki Ôima.
Quelques années avant A Silent Voice, et plus longtemps encore avant To Your Eternity, la mangaka débutant signait sa première série en adaptant les romans d'origine. Lancée en 2009 dans les pages du Bessatsu Shônen Magazine de l'éditeur Kôdansha, cette version durera le temps de 7 volumes, s'achevant ainsi en 2012, soit peu de temps avant le lancement de A Silent Voice qui lui permettra de s'imposer dans le monde entier. En somme, l'oeuvre de jeunesse de Yoshitoki Ôima, cette première expérience qui n'est « qu'une » adaptation, est un témoignage important de son parcours d'artiste. Si ses deux mangas suivants brillent chez nous de par leur popularité, on n'espérait plus forcément Mardock Scramble, un titre un chouïa moins accessible bien qu'assez grand public, chose que l'éditeur Noeve rectifie avec une acquisition des droits pour sa gamme « XS », autrement dit des séries entières à petit prix afin de permettre au lectorat aux économies plus modestes quelques belles découvertes.
Rune Balut est une jeune fille qui n'a jamais pu rêver d'un avenir radieux, seule, abandonnée et vivant dans la misère, elle se voit accordée une autre vie par Shell Septinos, un sauveur de façade qui, après avoir sorti Rune des rues, provoque sa mort dans un accident. Seulement, la demoiselle est récupérée par le docteur Easter, éminent scientifique qui, en modifiant le corps de Rune et en lui attribuant certaines capacités, permet sa survie. Ce dernier, accompagné de l'étrange rongeur métamorphe Oeufcoque, compte sur l'aide de la survivante pour traquer l'étrange assassin qu'est Shell... Mais Rune acceptera-t-elle ? Ne préfèrerait-elle pas enfin abréger ses éternelles souffrances par la mort ?
Thriller teinté de science-fiction, le premier tome de Mardock Scramble a autant de quoi séduire dans sa proposition scénaristique que dans son témoignage de la patte de Yoshitoki Oima qui signait alors sa première série longue. Partant d'un point de départ assez pessimiste, celui d'une fillette qui, après une vie d'errance, s'est vue manipulée et presque tuée, doit choisir entre profiter de cette troisième chance pour se laisser chuter. L'intrigue, finalement simple de par la traque de cet homme aussi détestable que mystérieux qu'est Shell Septinos, repose sur cette humanité, la manière de redonner à l'héroïne le goût à la vie, ou du moins l'envie de survivre. Pour cela, ce premier tome aborde son enjeu policier avec un petit groupe de personnages, composé de très haut en couleur Dr Easter et Oeufcoque, un rongeur métamorphe aussi utile dans son rôle de mascotte que dans l'appui qu'il constitue pour Rune au sein de sa quête. Au final, malgré ses élans SF dus à une héroïne partiellement mécanisée, c'est davantage sur cette optique, cette traque criminelle sur fond de sursaut depuis le désespoir, que repose ce premier tome.
Alors, le trait de la mangaka vient à point nommé pour retranscrire l'univers pensé par Tow Ubukata. Yoshitoki a toujours eu une patte marquée, assez dense et qui s'adapte à la tranche de vie comme à la science-fiction. Son premier essai sur un manga long nous en apporter déjà une preuve, tant ce tome de démarrage fourmille de petits détails et d'idées visuelles qui mettent efficacement en exergue cet univers cybec. A l'époque, l'éditeur ne s'était pas trompé en confiant le projet à la jeune autrice d'autrefois.
Enfin, il convient de s'intéresser à l'édition puisque Mardock Scramble fait partie de la deuxième fournée de mangas lancés au sein de la collection XS de la maison Noeve. Cette édition cartonnée, sans jaquette donc, honore largement son prix par différents effets de vernis sélectif sur la couverture, ainsi qu'un papier de bonne facture qui donne au petit ouvrage une bonne allure. Pour le reste, Aurélie Brun propose une traduction tout à fait en phase avec l'esprit de l'intrigue, tandis qu'Emma Poirrier a assuré un lettrage confortable et une maquette solide. Pour moins de 4€, il serait dommage de rater à la fois ce bon début de série et le témoignage des débuts d'une autrice qui a su s'imposer dans le paysage actuel du manga.
Quelques années avant A Silent Voice, et plus longtemps encore avant To Your Eternity, la mangaka débutant signait sa première série en adaptant les romans d'origine. Lancée en 2009 dans les pages du Bessatsu Shônen Magazine de l'éditeur Kôdansha, cette version durera le temps de 7 volumes, s'achevant ainsi en 2012, soit peu de temps avant le lancement de A Silent Voice qui lui permettra de s'imposer dans le monde entier. En somme, l'oeuvre de jeunesse de Yoshitoki Ôima, cette première expérience qui n'est « qu'une » adaptation, est un témoignage important de son parcours d'artiste. Si ses deux mangas suivants brillent chez nous de par leur popularité, on n'espérait plus forcément Mardock Scramble, un titre un chouïa moins accessible bien qu'assez grand public, chose que l'éditeur Noeve rectifie avec une acquisition des droits pour sa gamme « XS », autrement dit des séries entières à petit prix afin de permettre au lectorat aux économies plus modestes quelques belles découvertes.
Rune Balut est une jeune fille qui n'a jamais pu rêver d'un avenir radieux, seule, abandonnée et vivant dans la misère, elle se voit accordée une autre vie par Shell Septinos, un sauveur de façade qui, après avoir sorti Rune des rues, provoque sa mort dans un accident. Seulement, la demoiselle est récupérée par le docteur Easter, éminent scientifique qui, en modifiant le corps de Rune et en lui attribuant certaines capacités, permet sa survie. Ce dernier, accompagné de l'étrange rongeur métamorphe Oeufcoque, compte sur l'aide de la survivante pour traquer l'étrange assassin qu'est Shell... Mais Rune acceptera-t-elle ? Ne préfèrerait-elle pas enfin abréger ses éternelles souffrances par la mort ?
Thriller teinté de science-fiction, le premier tome de Mardock Scramble a autant de quoi séduire dans sa proposition scénaristique que dans son témoignage de la patte de Yoshitoki Oima qui signait alors sa première série longue. Partant d'un point de départ assez pessimiste, celui d'une fillette qui, après une vie d'errance, s'est vue manipulée et presque tuée, doit choisir entre profiter de cette troisième chance pour se laisser chuter. L'intrigue, finalement simple de par la traque de cet homme aussi détestable que mystérieux qu'est Shell Septinos, repose sur cette humanité, la manière de redonner à l'héroïne le goût à la vie, ou du moins l'envie de survivre. Pour cela, ce premier tome aborde son enjeu policier avec un petit groupe de personnages, composé de très haut en couleur Dr Easter et Oeufcoque, un rongeur métamorphe aussi utile dans son rôle de mascotte que dans l'appui qu'il constitue pour Rune au sein de sa quête. Au final, malgré ses élans SF dus à une héroïne partiellement mécanisée, c'est davantage sur cette optique, cette traque criminelle sur fond de sursaut depuis le désespoir, que repose ce premier tome.
Alors, le trait de la mangaka vient à point nommé pour retranscrire l'univers pensé par Tow Ubukata. Yoshitoki a toujours eu une patte marquée, assez dense et qui s'adapte à la tranche de vie comme à la science-fiction. Son premier essai sur un manga long nous en apporter déjà une preuve, tant ce tome de démarrage fourmille de petits détails et d'idées visuelles qui mettent efficacement en exergue cet univers cybec. A l'époque, l'éditeur ne s'était pas trompé en confiant le projet à la jeune autrice d'autrefois.
Enfin, il convient de s'intéresser à l'édition puisque Mardock Scramble fait partie de la deuxième fournée de mangas lancés au sein de la collection XS de la maison Noeve. Cette édition cartonnée, sans jaquette donc, honore largement son prix par différents effets de vernis sélectif sur la couverture, ainsi qu'un papier de bonne facture qui donne au petit ouvrage une bonne allure. Pour le reste, Aurélie Brun propose une traduction tout à fait en phase avec l'esprit de l'intrigue, tandis qu'Emma Poirrier a assuré un lettrage confortable et une maquette solide. Pour moins de 4€, il serait dommage de rater à la fois ce bon début de série et le témoignage des débuts d'une autrice qui a su s'imposer dans le paysage actuel du manga.