Mao Vol.9 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Juin 2022

Chronique 2 :


En traquant le meurtrier de l'oracle, Mao, Nanoka et Otoya finissent par tomber nez à nez sur Natsuno, une spécialiste de la magie de la terre que notre héros ne s'attendait pas forcément à revoir dans ces circonstances, elle qui était aussi une disciple du clan Goko 900 ans auparavant. Que fait-elle là ? Rapidement, tout porte à croire que quelqu'un a volontairement attiré Natsuno avant de la recouvrir de terre. Mais qui, et pourquoi ? Natsuno, dont les souvenirs semblent confus comme si elle n'était plus très sûre d'être elle-même, cache-t-elle quelque chose ? Auprès de Maître Kamon, Mao pourrait bien dénicher quelques débuts de réponses...


Natsuno s'affiche donc à juste titre sur la jaquette de ce neuvième volume, puisqu'elle est au centre de toute la première moitié du présent opus. Rumiko Takahashi, en toile de fond, propose tour à tour deux petites affaires certes rapides mais assez bien menées, entre la chute du mystère du meurtrier de l'oracle, puis un problème autour de villages qui disparaissent après le passage d'une mystérieuse troupe de théâtre itinérante, avec à la clé quelques petits designs faisant leur effet (la tique-démon, miam). Mais ces brèves péripéties servent surtout à enrober le cas de Natsuno, que l'on voit se dévoiler à petites doses. Sa présence ou non au Pavillon des Cinq Couleurs 900 ans auparavant, ce qu'elle a fait et est devenue à l'époque juste après le drame ayant touché, comment elle peut encore être en vie s'il s'avérait qu'elle n'était pas au pavillon au moment fatidique, l'étrange mission qu'on semble la forcer à tenir en retrouvant des parties d'une mystérieux corps... sont autant d'éléments que Rumiko Takahashi entretient d'autant plus intelligemment que, même s'il y a des éléments de réponse, il reste toujours une forte part de mystère et d'incertitudes puisque rien n'est sûr concernant les souvenirs de Natsuno: s'agit-il bien de sa propre mémoire, ou de celle de quelqu'un d'autre ? Qui plus est, tout ceci est également l'occasion d'apprendre l'origine de la cicatrice à l'oeil de Noble Kamon, petite preuve supplémentaire que la mangaka semble avoir penser son récit sur la longueur sur plus d'un détail.


Si tout ceci a de quoi piquer à vif la curiosité, c'est également le cas de la deuxième moitié du tome, qui nous fait en grande partie revenir à notre époque où Nanoka, COVID/masques ou non, devient enfin lycéenne. mais l'adolescente n'a que peu l'occasion de vraiment s'en réjouir puisque, bien vite, une inquiétante affaire de jeune fille qui semble possédée la poussent à retrouver face à elle Kagari, cette jeune fille qui auparavant, sur ordre de Hakubi, avait utilisée une aiguille maléfique pour contrôler Mao après l'avoir transformé en Byoki. Et si Kagari n'est cette fois-ci plus missionnée par Hakubi, ses desseins continuent de turlupiner notre héroïne... Mais après s'être frottée à Kagari en démontrant qu'elle a encore progressé à un Mao inquiet pour elle, Nanoka finit vite par débusquer une autre figure-clé qui a peut-être bien des choses à lui avouer: Dame Yurako en personne. Qui est-elle exactement ? Pourquoi a-t-elle le même visage que Dame Sana si elle n'est pas cette dernière ? Que ressent-elle pour Mao ? Là aussi, des débuts de réponse commencent à poindre, même si, pour en savoir plus, il faudra visiblement attendre le dixième volume, qui s'annonce particulièrement prometteur.



Chronique 1 :


And NAO, MAO ! » comme l’annonce toutes les semaines l’éditeur Shogakukan sur Twitter. Déjà le tome 9 paru en France chez Glénat pour cette série qui fête ce mois ci son troisième anniversaire de parution au Japon. La superbe couverture est un portrait de Natsuno, spécialiste de l’élément terre et personnage mystérieux que les premiers chapitres de ce tome nous proposent de découvrir un peu plus… ou presque. Et c’est une des spécialités qui fait le charme de MAO, dès que le lecteur espère en apprendre davantage, plus les mystères s’épaississent et plus dense encore s’annonce le récit. Soupçonnée par Kamon de ne pas avoir été présente au pavillon des cinq couleurs ce fameux soir, Natsuno se débat en réalité avec une multitude de souvenirs dont elle ignore s’ils sont les siens ou non et doit sa longévité à un sort qui lui est offert chaque siècle par un invocateur à l’identité secrète depuis qu’elle a scellé un pacte avec une marionnette de terre dont elle ignore également tout. Difficile de faire plus opaque mais Natsuno en fait son affaire et mène une enquête au long cours à la recherche d’un corps éparpillé depuis neuf siècles et qui la mène sur la trace d’une sordide troupe de théâtre itinérante…


Une chose est sûre désormais : un front anti-Mao existe et il est solide. Si les premiers tomes nous laissaient croire à une lutte intense et sans merci contre le démon Byoki, c’est maintenant très essentiellement le clan Goko lui-même qui est au centre des inquiétudes des protagonistes. Mais la surprise de ce tome c’est la profusion des altercations de Nanoka avec ses nouvelles rivales. Kagari pour commencer, peste toxique au propre comme au figuré, adolescente spécialiste des aiguilles maudites au service du sinistre Hakubi; les deux jeunes filles entretenant des rapports pour le moins électriques : dès qu’elles s’aperçoivent elles ne peuvent s’empêcher de vouloir en découdre immédiatement, bien que Nanoka soit encore novice dans son art ayakashi de combat. Et Dame Yurako ensuite, rivale amoureuse cette fois, sosie troublant de Dame Sana du clan Goko, qui provoque une rencontre un brin forcée… mais riche en sombres révélations concernant son identité. Dame Yurako maîtrise l’art de la conversation bien qu’elle ne soit pas spécialement portée sur l’esprit de bonne humeur. Il faut dire que son passé a une sacrée classe, Rumiko Takahashi nous offrant de splendides planches en fin de tome.


L’autrice nous peaufine t’elle son chef d’œuvre que l’on citera plus tard en tant que grand classique ? Jamais en tout cas elle n’a autant marché en terme de style dans les pas d’Osamu Tezuka et l’on devine les œuvres qui lui sont chères : « Dororo » que nous évoque la quête horrifique des membres (mains, squelettes, bras, jambes, tête…) de Natsuno, « Ayako » qui nous revient en mémoire devant les planches de l’enfermement en souterrain de Dame Yurako, et bien sûr le docteur Mao lui même avec son flow très docteur BlackJack. Le tome 10 à paraître fin Août 2022 s’annonce en tout cas d’ores et déjà très ambitieux en terme d’écriture et de narration.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
AristideGaland
15 20
Note de la rédaction