Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 25 Juin 2013
Encore un one-shot de recueil d’histoires de la part de IDP. Rien de bien original donc, on en a l’habitude. On commence sur une première histoire entre un chauffeur de taxi et un riche désabusé. Le premier a eu un passé un peu douloureux et s’est retranché dans ce métier facile pour oublier et pour ne pas penser à son désarroi. Il a été réalisateur et, en tombant amoureux de son acteur principal il l’a montré à la caméra, ce qui n’a pas été accepté. Ils finissent par s’accepter l’un l’autre et se rapprocher pour panser leurs plaies et grandir l’un à côté de l’autre. Premier bilan de l’histoire numéro une, rien de bien intéressant ni de novateur. Les personnages ne sont pas vraiment creusés ni développés. On n’en retient pas grand-chose et on a plutôt l’impression que c’est un coup d’essai pour la mangaka. Comme une petite nouvelle d’introduction pour se mettre en forme. Ensuite, l’histoire entre le capitaine d’un bateau de croisière de luxe et un des employés rebelles du bateau. Ils se connaissaient d’avant et, au fur et à mesure, se retrouvent dans un contexte un peu particulier de supérieur et subordonné. Cette seconde histoire est un peu comme la première, en fait. Les choses ne décollent pas plus et l’auteur a du mal à affirmer des caractères vraiment trop plats et grossièrement dessinés psychologiquement parlant.
Ensuite, un petit chapitre SM parce que sinon ce n’est pas drôle, entre un joueur de fléchettes et un surdoué dans ce domaine même s’il n’a pas spécialement envie d’y jouer. Malgré tout, pour séduire sa petite cible, il est prêt à tout. Ce chapitre est assez blasant au vu du caractère SM amené n’importe comment et très grossièrement, sans aucune réflexion sur ces pratiques. Et enfin, l’histoire qui donne sa couverture et son résumé au manga. 1914, au Japon, les temps sont durs. Azumino est un jeune lieutenant dans l’armée, avec un uniforme et des responsabilités. Niimi est un commerçant chargé de négocier avec lui. Mais Niimi a un regard qui trouble vraiment trop Azumino et il succombe rapidement au charme du négociant. Sauf que la guerre arrive, et plus rapidement qu’on ne le croit. La guerre va les séparer, et le manga les réunit bien trop rapidement et avec une ellipse temporelle qui casse totalement l’image de sérieux de la guerre et de la séparation. C’est clairement trop facile et l’auteur brise tout impact potentiel et nous laisse sur notre faim. Sinon, le point majeur dans la lecture, c’est l’obsession totale de l’auteur pour les uniformes et les casquettes. Dans quasiment toutes ses histoires il y en a une, ou alors du SM. C’est un peu cliché et trop axé sur un détail comme si elle avait construit ses histoires autour de ce délire plutôt que le contraire.
Au niveau des graphismes, c’est un peu léger. Les traits ne sont pas toujours assurés et encore moins aboutis. Les expressions sont très figées ou alors exagérées à l’extrême avec des rougissements et des yeux déformés. L’auteur ne maîtrise pas forcément non plus les cadrages, en faisant des plans de près trop souvent et des cadrages assez statiques, sans doute pour marquer son manque d’assurance sur les graphismes. Le style est assez simple dans l’ensemble et assez fatiguant avec toutes ces bouches grandes ouvertes quand les personnages parlent, les yeux écarquillés ou plissés de colère … Il manque cruellement de nuances et de justesse dans le trait. Au niveau de l’édition, rien à redire en particulier à part que la traduction est excellente, mais que les onomatopées ne sont pas toutes adaptées en intégralité. Bref, un one-shot qui ne sera très certainement pas impérissable et qu’on oublie rapidement. Rien de bien excitant, surtout que niveau sexe il n’y a quasiment rien dans la narration.