Mako - L'ange de la mort Vol.3 : Critiques

Dans l'espoir de trouver une piste quant à la mort de sa famille, Chiho se rend chez l'avocat qui s'est chargé du dossier de l'affaire. Mais celui-ci s'avère être corrompu et, à deux doigts d'être violée, l'adolescente est secourue par Mako. Mais lui-même est la proie de Toyokichi, un chasseur d'exception envoyé par le député Sunabe, un papy d'une extrême agilité en dépit de son âge. Bien que Chiho soit sauvée, elle et Mako se retrouvent cloitrés dans un appartement, Toyokichi étant prêt à lancer l'assaut...

L'affrontement contre le vieux Toyokichi monte en intensité dans ce troisième tome qui va se charger de conclure le duel aussi sanglant qu'éprouvant. Toute la première partie du volume va donc sans ce sens et nous sert tout ce qu'Inusuke Matsuhashi aime introduire dans son récit : du meurtre en guise de défouloir, et du gore à tout va. En terme de spectacle, toute cette partie du tome réussit plutôt bien ce qu'elle entreprend. Voir un Mako mis en difficulté reste assez appréciable et permet à la série de ne pas rester ancré dans une facilité et une routine, tout en présentant quelques meurtres assez inventifs, improbables si on les transposait dans la réalité, mais efficaces en termes de divertissement.

Le point d'orgue reste la confrontation finale entre Mako et Toyokichi dont l'issue réserve même quelques petites surprises. La bonne idée de l'auteur est de ne pas se contenter d'un duel sanglant, mais de chercher à fouiller les psychologies de ces deux êtres forgés par le meurtre de différents êtres. L'enfance de Mako est donc sommairement relatée tandis que Toyokichi se révèle un poil plus complexe, son passé de militaire et son goût de la chasse ayant changé son optique sur la vie. C'est plus particulièrement la manière qu'a l'auteur d'imager certains attraits psychologiques par son dessin qui se montre efficace, la bataille restant alors prenante jusqu'au bout.

L'autre partie du tome ouvre un nouvel arc de l'histoire ou un autre personnage très différent prend un rôle plus important, le major Miura. L'implication de la police monte donc d'un cran dans le récit, symbole de danger supplémentaire pour nos deux personnages principaux. Miura se distingue alors par sa mentalité assez unique, le major étant rebuté parce que tout ce qui a trait au sale, aussi bien physiquement que moralement, et se révèle être un adversaire plus déstabilisant que ne l'était Toyokichi tant il semble improbable. Par le climat de danger et l'impasse dans laquelle Chiho est poussée petit à petit, la tension remonte donc aussi tôt après être redescendue, suite au combat de début de volume. L'auteur sait alors entretenir le rythme de son récit, ne pas tourner en rond et assurer le divertissement en continu, aussi le nouvel arc promet un quatrième tome assez palpitant.

Reste qu'on espère que la série saura aussi évoluer, développer son intrigue notamment puisque quelques mystères autour de la mort des parents de Chiho restent en suspens, mais aussi du côté des personnages. Ce second aspect est en bonne voie, ce troisième opus laissant croire à une évolution de Mako, tout en lui conservant sa nature de psychopathe. A voir si le quatrième tome poursuit sur cette voie.