Make Up With Mud Vol.1 - Manga

Make Up With Mud Vol.1 : Critiques

Kao ni Doro wo Nuru

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 22 Mai 2023

Si, pour un certain nombre de lecteurs, Meian à l'étiquette d'un éditeur focalisé sur certaines grosses licences comme Baki, Kingdom ou Karakuri Circus, ou sur l'isekai et la fantasy en général, certains mangas semblent effectivement sortir des habitudes de la maison, pour réserver de belles surprises. C'est le cas de Make Up With Mud, seconde œuvre de la mangaka Yosikazu, lancé en 2020 sur la plateforme numérique Comic Tatan des éditions Coamix (et Takeshobo, qui s'occupa de l'édition physique pendant un certain temps). Un josei qui est aujourd'hui la série la plus longue de son auteur à la jeune carrière, puisque 7 volumes sont disponibles au Japon. Chez nous, Meian propose l’œuvre depuis juin 2022, trois opus étant parus à l'heure de l'écriture de cette chronique.

Miku est une hôtesse d'accueil, une profession qui implique de se mettre un tant soit peu en valeur. Pourtant, la jeune femme ne se maquille pas, ou peu. Lors d'une tentative, son petit ami, Haru, ne manque pas de lui imposer sa préférence pour les visages naturels. Les choses se compliquent quand Miku rencontre Yves, un jeune homme qui aime se maquiller et se vêtir comme il le souhaite, optant souvent pour des styles féminins qui lui vont à ravir. Lorsque le garçon lui propose de la maquiller, elle espère que le résultat pourrait enfin plaire à son petit ami... à moins que la nouvelle réaction de Haru ne fasse prendre conscience à Miku de l'emprise qu'il a sur elle ?

Derrière une couverture inquiétante se cache un premier volume qui l'est tout autant, mais qui dévoile toute l'étendue de son ambiance au fil des pages. Si le thème central de cette intrigue est le maquillage, élément présenté dès le tout début, Yosikazu parle surtout de la liberté d'être soi, en la confrontant à la toxicité qui peut être présente dans un couple. Tout ce scénario est établit par la rencontre de l'héroïne avec un jeune homme incarnant la liberté croquée à pleines dents : Yves aime maquiller et se vêtir comme il le souhaite, ne s'imposant jamais la barrière des gens dans son style. L'exact opposé de Haru, petit ami de Miku, qui dévoile peu peu sa vraie nature, au rythme de ses exigences sur sa compagne. Mais ce n'est que lorsque Yves prend de l'importance pour la protagoniste, et que Haru affiche son véritable tempérament, que le premier volet de Make Up With Mud prend de l'ampleur, et que les vraies intentions du récit sont révélées.

D'une tranche de vie qui aurait pu être tout à fait paisible, Yosikazu fait alors de son œuvre un récit où l'idée de la liberté de Miku est récurrente, la demoiselle affichant une fascination pour Yves, et redoutant de plus en plus son conjoint... au même titre que le lecteur. Car si l'homme paraît d'abord peu ouvert mais somme toute sympathique, la mangaka opère une vraie évolution graphique pour mettre en scène toute la toxicité de l'individu, et par conséquent les répercussions sur l'héroïne.

Pour toute cette évolution, pour les thématiques abordées, pour le propos de ce début de récit, pour la dichotomie entre le bienveillant Yves et le pervers Haru, et pour la probable remise en question progressive de Miku, ce premier volume constitue une agréable surprise, et un récit plein de potentiel, aux idées fortes, et la dualité d'ambiance bien pensée comme efficacement mise en dessin par son autrice. A voir où tout ce programme mènera sur la durée, mais les bases sont plus que saisissantes !

Côté édition, Meian reste conforme à ses habitudes via un ouvrage aux belles finitions, par sa couverture mate d'un bel effet, ou encore le lettrage bien calibré de Florian Monnier. Signée Amandine Martel, la traduction est particulière efficace, notamment quand il s'agit de traiter l'enthousiasme d'Yves, ou l'inquiétude que nous procure Haru.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs