Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 04 Février 2010
Fort de sa victoire contre le Devil-Araignée, Kazuya Idetora, qui « Dekoppa », essaie de reprendre une vie normale de lycéen malgré les évènements monstrueux qui continuent de se répéter au dehors. Mais la plus grosse source de danger pourrait bien venir de lui-même, depuis qu’une cicatrice mystérieuse est apparue sur son front et qu’une voix maléfique résonne en lui…
Si le premier tome de Majin-Devil constituait une très bonne surprise parmi les œuvres anciennes d’Oh ! Great, il était important que ce second est dernier opus soit à la hauteur des promesses précédentes… Et c’est le cas ! En conservant la linéarité de l’histoire, l’auteur arrive à rester concentré sur son intrigue sans trop s’éparpiller comme il peut le faire parfois. La taille assez courte de la série y est sans doute pour quelque chose, mais pas seulement. La ligne de conduite est respectée, avec une montée en puissance très logique, mais sans débordements superflus.
La plus grande révélation de cette histoire reste le personnage de Dekoppa. On aurait pu le croire formaté dans le genre de l’antihéros binoclard et froussard, mais au final il est l’un des personnages les plus remarquables qu’ait jamais créé l’auteur ! Restant toujours pragmatique face au monde qui l’entoure, par sa très grande intelligence, il possède un charisme totalement inédit. Si l’auteur lui invente une dualité avec le Majin Devil, ce n’est pas tant pour exposer une habituel recours d’une force cachée, mais pour exprimer la volonté du héros de vaincre ses propres démons. Le thème de la série est donc développé sans les clichés habituels, et l’histoire en devient plus surprenante qu’on ne pourrait le croire.
L’horreur est toujours très présente et apporte un cachet très particulier à la série. Tout reste très solide, très cohérent, tout en apportant quelque chose de différent par rapport aux autres œuvres de l’auteur. Le rythme est maintenu jusqu’au bout, avec certes quelques ralentissement mais rien de gravissime. Au final, cette histoire courte est peut-être bien celle qu’Oh ! Great aura maitrisé le plus, en évitant les éparpillements multiples de ses longues séries, et les fins en queue de poisson de ses nouvelles. De plus, le fan-service habituel de l’auteur est quasiment absent et sera un argument de moins dans la balance des détracteurs habituels. Une des histoires les plus accessibles, malgré son côté horrifique, et des plus abouties. Une lecture indispensable pour tous les admirateurs du maitre, malgré la difficulté à l’heure actuelle pour se procurer les deux précieux volumes.