Maiwai Vol.9 - Manga

Maiwai Vol.9 : Critiques

Maiwai

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 31 Mars 2017

Katô est enfin face à sa nemesis, le requin géant Tobimizuchi, qu'il est parvenu à harponner grâce à un vieux galion que le monstre entraîne désormais dans sa course. Pendant ce temps, Funako puis ses compagnons n'ont pu éloigner les éclaireurs de Suzuki, les laissant continuer d'avancer vers le trésor tandis qu'eux sont emportés par un puissant vent venu des profondeurs. Projetée à l'extérieur par une cheminée, Fun ako peut alors voir, au loin, près des récifs coralliens, le galion de Katô en pleine lutte avec Tobimizuchi. En observant se spectacle fou, ce combat déséquilibré, son sang se met à bouillir : il lui faut aller retrouver Katô, donc elle cerner encore difficilement les desseins presque autodestructeurs...

Le volume annuel de Maiwai est enfin là, et Minetarô Mochizuki y brille à nouveau dans le rythme intense qu'il impose : aucune baisse de rythme, un récit qui file à 100 à l'heure, des rebondissements qui vont bon train avec leur lot de pièges bien retors (mention spéciale aux orphies tueuses), de trahison... et même de morts. On n'a clairement pas le temps de s'ennuyer, d'autant que le dessinateur soigne toujours autant ses visuels : larges vues exotiques au fort parfum d'aventure, petits zooms et dezooms sur l'immensité de ce recoin de terre et de mer où tout se joue, angles de vue très variés, scènes d'action où l'auteur se focalise beaucoup sur certaines parties du corps (à commencer par les jambes d'une Funako qui ne s'arrête jamais... On peut commencer à y distinguer la naissance du goût de l'auteur pour décortiquer certains gestes et leur offrir de l'importance, un goût qui se peaufinera dans les séries suivantes de Mochizuki, Tokyo Kaido et Chiisakobé).

Dans ce parfum d'aventure grandiose, où les personnages vont au bout d'eux-même (que ce soit Funako et Katô bien sûr, mais aussi Suzuki dans un tout autre genre, ou même ce cher Kamobayashi qui ne laissera jamais tomber Funako), se dégagent pourtant des valeurs de plus en plus évidentes autour de l'existence humaine.
Pourquoi Katô s'est-il lancé dans un duel perdu d'avance contre Tobimizuchi ? Est-il donc fou ? Est-ce pour combler un vide ? Pour prouver sa valeur ? La réponse qui se dessine permet surtout à Funako de faire le point sur sa propre existence et sur les leçons de vie inculquées par son grand-père. Tout au long de son aventure qui n'est pas encore finie, elle a fait des rencontres qui l'ont forgée et qui ont enrichi son expérience de la vie encore pauvre (puisqu'elle n'est encore qu'une adolescente), a découvert que la solitude n'existe pas forcément, a entrevu la vraie beauté du monde. Son voyage au-delà des richesses matérielles (se soucie-t-elle alors encore réellement du fameux trésor de la banque des pirates ?) lui permet de s'interroger sur l'existence, sur le monde, sur le bonheur, sur la condition humaine... sur la façon dont il faut mener sa vie : se libérer, dépasser ses peurs, rester curieux, ne pas se contenter d'un petit confort étriqué, vivre tout simplement à fond chaque instant qui passe.
En cela, deux autres personnages en particulier viennent encore conforter cette vision des choses. Tout d'abord l'ennemi Suzuki qui prend une voie complètement différente en semant la mort pour se garder les richesses matérielles. Puis le capitaine du Kanjumaru, qui permet de fonder un désir à Funako : créer un monde libre, où même des inadaptés comme eux auront leur place (ce thème de l'inadaptation qui sera ensuite plus profondément abordé par l'auteur dans Tokyo Kaido et Chiisakobe).

Minetarô Mochizuki mêle des idées gagnant en consistance à un récit d'aventure grand et fou où les personnages continuent d'aller au bout d'eux-mêmes, et le résultat est très prenant : à l'aube de sa dernière ligne droite, Maiwai se fait plus passionnant que jamais.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs