Maison du soleil (la) Vol.3 - Manga

Maison du soleil (la) Vol.3 : Critiques

Taiyô no ie

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 21 Juillet 2017

Critique 2


Paradoxalement, et alors que ses sentiments à l’égard de Hiro n’auront jamais été aussi hauts, Mao songera à ne pouvoir indéfiniment séjourner chez le jeune-homme. Ne devrait-elle point anticiper un retour chez sa famille ? Elle envisage de renouer avec son benêt de père. La famille, est-ce en soi un foyer ?


Au fil des pages, Hiro et Mao ne cessent de se rapprocher davantage : en rêve comme dans leur quotidien ; le jour et le soir ; les regards entremêlés ; la main dans la main ; l’un épaulé à l’autre ;… Les scènes de rien où les deux tourtereaux sont esclaves de leurs sentiments se succèdent. Mao est davantage énamouré qu’autrefois ; le sentiment d’amitié de Hiro bascule dans une zone trouble. 


Et pourtant, chacun de leur côté, leur vie sentimentale aurait de quoi être bien remplie. Les collègues de travail de Hiro sont loin d’être insensibles à ses qualités ; l’impétueux Oda n’a d’yeux que pour la belle Mao et le lui fait savoir sans tergiverser. D’une certaine manière, un double triangle amoureux s’enchevêtre ; même si c’est un peu plus sophistiqué que cela, un peu plus raffiné. 


A côté de ces classiques, l’auteur Taamo ne perd point de vue les thématiques proches de la famille, du lieu de vie et des restes de la paternité. Ainsi, Mao tentera l’énième rapprochement auprès de cette personne qui prétendit lui servir jusqu’alors de père : un lâche, mou du bide et de la cervelle : insipide freluquet. Elle s’entête à voir en lui le père dont toutes les filles rêveraient : du rêve quoi… Comme à l’habitude, derrière l’ambiance feutrée du monde shojo, Taamo surprend par la justesse du traitement du sentiment et de la psychologie de ses personnages, sans prétention aucune. 


Alors qu’il aurait pu être craint qu’il ne soit tourné assez rapidement en rond, « La Maison du Soleil » surprend à poursuivre son petit bout de chemin avec maîtrise et sobriété. Le récit se renouvelle subrepticement tandis que la lecture demeure tout à la fois chaleureuse et reposante. 


La narration se veut impeccable : fluide, légère et entrainante. L’atmosphère, captivante, bénéficie du trait d’un auteur aux allures de lueurs matinales, dont le sens de l’esthétisme se prête à quelques planches du plus bel effet, telle la première page du chapitre douze : Hiro en costume chaussé de pantoufles. Taamo a un certain sens des canons de la mode et de la beauté, et c’est un grand plaisir. 


Croquette se porte bien, la maison du soleil aussi. 


Critique 1

Le très franc Oda a fait sa déclaration à Mao, mais celle-ci a refusé, car elle en a bien conscience : elle s'est éprise de Hiro, même si celui-ci la voit surtout comme une petite soeur et qu'elle ne se voit pas encore lui avouer ses sentiments. D'autant que "Radical", sa fan avec qui elle a sympathisé, n'est autre que Mlle Sugimoto, collègue de travail de Hiro qui s'intéresse de près au jeune homme elle aussi... Dans cette situation, la jeune fille, même si elle se sent bien dans la maison de Hiro où elle a le sentiment d'avoir enfin trouvé un endroit à elle, se demande si elle n'est finalement pas une gêne pour le jeune homme. Mise à l'épreuve au quotidien dans ses sentiments, elle se demande s'il ne lui faudrait pas prendre la résolution de retourner dans le foyer familial, même s'il n'a de "familial" que le nom. Quelle sera la réaction de Hiro, et qu'en pensera le père de Mao ?



La confrontation de Hiro et de Mao au père de la jeune fille est sans doute le point culminant de ce troisième volume de la maison du soleil, tant ce moment est révélateur pour chacun des personnages concernés... Que pense réellement ce paternel qui ne cherche même pas à voir sa fille quand il vient apporter la pension à Hiro ? Alors que Hiro pensait que c'était Mao qui fuyait le plus son père, ne serait-ce pas en réalité l'inverse ?

Autour de ce moment qui arrive à en dire long en seulement quelques pages, la mangaka Taamo continue de broder efficacement les liens entre ses personnages. On reste intéressé par la gentillesse de Mlle Sugimoto, mais aussi par le caractère franc et bon d'Oda malgré le refus de Mao se sortir avec lui. Mais surtout, on découvre avec beaucoup de plaisir la relation que Mao a bâtie avec Chii-chan, amoureuse transie d'Oda et amie précieuse de notre héroïne, dont le caractère assez franc lui aussi a su la sortir de l'image de fille bizarre et décalée qu'elle renvoyait.

Les sentiments transis et les instants difficiles ont beau être là, le style de Taamo agit toujours comme un rayon de soleil : l'ambiance reste très douce et bienveillante, elle ne s'alourdit jamais trop, et elle peut compter sur des éléments chaleureux comme la présence du chien Croquette ou tout simplement l'attention que Mao et Hiro s'accordent. La lecture reste ainsi un plaisir qui évolue tranquillement, en sachant conserver toute notre attention.

En fin de volume, Taamo nous propose de découvrir un petit chapitre bonus sympathique, car concentré sur Oda.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Alphonse

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction