Mai Favorite : Critiques

Découvert en France aux éditions Niho Niba en tout début d'année 2019 avec le très sympathique Love Contest, Gunma Kisaragi fait partie de ces auteurs de hentai que, depuis, on espérait vivement revoir publié en France. Et il aura fallu attendre cette année 2025 pour que Hot Manga réalise ce souhait, tout d'abord avec la publication en mai dernier de Mai Favorite, copieux recueil faisant partie des tous premiers livres professionnels de la carrière du mangaka mais aussi de ses travaux les plus réputés.

Sorti au Japon en 2009 chez l'éditeur Core Magazine, cet ouvrage regroupe, sur un petit peu plus de 200 pages, trois histoires qui furent initialement prépubliées là-bas dans le magazine Comic Hotmilk et dont la première, riche de six chapitres pour un total d'environ 150 pages, est de très loin la plus longue et offre son nom au recueil. On y découvre Shôtarô, jeune étudiant qui, du jour au lendemain, découvre qu'il a hérité de la part de son grand-père un immense manoir peuplé de ravissantes domestiques. Autrefois lieu réputé auprès du gratin pour ses hôtesses offrant tous les plaisirs aux hommes d'influence, l'établissement a gardé cette caractéristique puisque les servantes de Shôtarô, quand elles ne doivent pas servir leur jeune maître, proposent leurs charmes aux hommes qui continuent de passer par-là. Autant dire que la majorité de ces jeunes femmes, entreprenantes, ont acquis une solide expérience en matière de sexe, à l'exception de Mai, une belle novice pour qui Shôtarô a immédiatement eu le coup de foudre et qu'il compte bien préserver de toute "activité annexe". Mais pour ça, le jeune garçon va devoir jouer les juges pour élire qui sera sa servante personnelle... c'est-à-dire, selon la tradition du manoir, celle qui le comblera le mieux au niveau sexuel. Et autant dire que pour s'assurer ce poste prestigieux ainsi que l'énorme engin du jeune homme, les autres soubrettes de l'établissement comptent bien rivaliser avec Mai en faisant parler leurs talents respectifs au lit...

Vous l'aurez compris: avec cette oeuvre, Gunma Kisaragi joue sur le fantasme hyper commun mais toujours efficace des domestiques de charme prêtes à tout pour satisfaire leur maître. Et si Shôtarô est initialement un jeune puceau timide, il va vite révéler sa "grosse qualité" aux yeux des soubrettes/hôtesses avides d'en goûter plus. A partir de là, même si l'issue du semblant d'histoire ne fait aucun doute dès le départ puisque Shôtarô a immédiatement le coup de foudre pour Mai, il va de soi que les autres servantes seront bien décidées, à tour de rôle, à faire valoir leurs propres qualités, que ce soit sur un plan purement physique ou au niveau de leur expérience et de leurs spécialités en matière de sexe. Les ébats avec nombre de servantes différentes vont alors pouvoir s'enchaîner, et même si la plupart ont des courbes généreuses très similaires (heureusement que Miki, l'exquise tsundere de service, est là pour rééquilibrer un peu la balance), l'auteur parvient malgré tout à offrir à chacune d'entre elles quelques détails physiques qui les différencient suffisamment en plus de jouer sur certains fétiches précis (les amateurs de filles à lunettes seront comblés), ainsi qu'un charme qui leur est propre, notamment grâce à leurs caractères assez variés et à leurs pratiques respectives en matière de sexe où, à l'arrivée on aura un peu de tout.

A cela s'ajoutent donc deux autres histoires qui, bien que beaucoup plus courtes, ne manquent pas de piquant elles non plus, entre un jeune homme qui va céder aux avances de sa pétillante belle-soeur frustrée et qu'il a toujours aimée, et une ravissante déléguée de classe prête à beaucoup payer de sa personne pour la récolte de sperme exigée par la visite médicale de l'établissement scolaire. Deux récits qui ont pour chouette point commun avec la première histoire de proposer des situations de départ et des héroïnes très délurées et décomplexées quand il s'agit de sexe, conférant ainsi à ces histoires une ambiance qui est généralement étonnamment bon enfant, puisque tout le monde y prend son pied sans chichis.

A tout ça s'ajoute tout le charme du dessin tout en courbes et en expressivité de l'auteur, où les looks vestimentaires et les nombreux angles de vue aguicheurs jouent aussi beaucoup pour mettre en lumière les héroïnes sous toutes les coutures. Mai Favorite a beau faire partie des premières années de carrière de Gunma Kisaragi et être sans doute un peu moins fin et abouti graphiquement qu'un Love Contest, on y retrouve déjà largement tout l'attrait du style de cet auteur décidément très doué dans ce domaine.

Il s'agit donc, sans hésitation, d'un retour gagnant de cet auteur dans notre langue, d'autant plus que ce retour se fait dans une qualité d'édition satisfaisante avec une bonne qualité de papier et d'impression, une jolie première page en couleurs sur papier glacé, une traduction assez efficace de Jordan Mangeon, un lettrage suffisamment soigné de la part de Florian Morala, et des onomatopées qui ont bien été sous-titrées.