Magus of the Library Vol.5 - Actualité manga
Magus of the Library Vol.5 - Manga

Magus of the Library Vol.5 : Critiques

Toshokan no Daimajutsushi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Avril 2022

Reçu au difficile concours, auprès de 26 autres personnes, en tant qu'apprenti kahuna de la bibliothèque centrale d'Afshak, Shio vient d'entamer sa formation d'un an, au bout de laquelle, tout comme ses nouveaux camarades de promotion, il sera envoyé dans un des 12 départements. Le jeune garçon s'intéressant à tout, il peine tout d'abord à voir dans quel département précis il aimerait aller, mais commence clairement à entrevoir des pistes. reste qu'avant tout, il va devoir cravacher dur s'il veut être certain d'aller dans le département de son choix, car seuls les trois meilleurs élèves de la promotion auront le droit de choisir leur affectation ! Ayant du retard dans son apprentissage, notre héros semble mal parti, du moins en théorie, car il pourrait bien continuer ici d'avancer et de démontrer d'autres qualités sortant parfois de l'unique cadre des cours.

Après avoir soigneusement installé les grandes lignes de la deuxième grande partie de sa série dans le tome 5, Mitsu Izumi commence tout doucement à passer la vitesse supérieure dans ses approfondissements, en premier lieu via des cours qui se penchent un peu plus concrètement sur l'aspect pratique de la formation et donc du travail de kahuna selon les départements. Tout au long du volume, à diverses brèves reprises, Shio et ses camarades ont alors l'occasion de tester, via ces travaux pratiques, les spécificités de plusieurs départements: protection, restauration, logistique, catalogage, information, archives... Et même si, avec humour, chaque professeur défend son département comme pilier de la bibliothèque, on comprend bien que chaque département a en réalité un rôle-clé à jouer, rôle que Izumi parvient à chaque fois à expliquer vite et bien.

Si l'apprentissage en lui-même n'est jamais loin, il va de soi que l'oeuvre, comme toujours, ne se limite pas à ça, Mitsu Izumi accordant évidemment toujours autant d'importance aux relations que bâtit Shio, des relations tantôt d'emblée amicales comme avec la toujours aussi pimpante Ohga, tantôt plus compliquées. Ainsi, différents visages se précisent un petit peu plus au fil des pages, à l'image de Kana, Madoha, Kiraha, Peperiko ou encore Sumomo. Mais ici, on peut dire que trois personnages en particulier sont un peu plus voire beaucoup plus sur le devant, à commencer par Aya Gunjoh qui est au coeur du récit pendant environ toute la première moitié de cet épais volume de plus de 230 pages. Arrivée première au concours, finissant toujours ses examens avec une rapidité déconcertante, cette jeune fille semble néanmoins rester froide et distante avec les autres. Pire encore, quand Shio veut lui témoigner sa reconnaissance après l'aide qu'elle lui a apportée lors de la 3e épreuve, elle le rejette, critique sa naïveté et ce qu'elle pense être un manque d'efforts, puis lâche même qu'en réalité elle n'aime pas la lecture. Alors que fait-elle là en tant qu'apprentie kahuna ? Kana, qui la connaît bien, a peut-être des éléments de réponse. Et ces réponses, elles viennent enrichir de plus belle le background de l'oeuvre, en évoquant notamment la cruelle condition féminine sur le continent, le fait que le travail de kahuna soit le seul où les femmes peuvent dépasser les limite que la société leur impose, avec à l'arrivée une petite critique très juste sur les limites d'une société réduisant les personnes à leur sexe. Surtout, au bout de tout ça, Aya est un personnage que, en même temps que Shio, on prend énormément de plaisir à mieux cerner, à comprendre, celle-ci devenant même immédiatement attachante dès qu'elle montre à la fois toute sa détermination, sa curiosité d'esprit et sa douce ouverture aux autres.

"La bibliothèque est une galaxie, et c'est dans cet univers que j'ai décidé de vivre !"

Un autre personnage commençant à intriguer n'est autre que Medina, l'une des trois "cancres" de la classe avec Shio et Ohga, qui a une vision des choses bien différente en semblant nourrir une haine profonde pour notre héros, une haine telle qu'il n'en a jamais connue, le tout sur des bases trouvant notamment appui dans les conflits passés entre les deux ethnies et sur le sang pur que la hautaine jeune fille estime avoir. Entre élitisme, inégalités entre classes sociales, religion et discrimination raciale, Mitsu Izumi distille alors des thématiques supplémentaires qui pourraient se renforcer par la suite. Mais en attendant de voir ça, c'est encore une autre rencontre faite par Shio qui suscite la curiosité dans les dernières dizaines de pages: celle de la mystérieuse camarade de promotion absente, qui apparaît enfin. Une dénommée Tei, à l'apparence de fillette, parlant une langue différente, et recelant un mana si puissant qu'il a déjà provoqué quelques drames dans sa vie. Qui est exactement cette jeune fille ? Quel lien Shio pourra-t-il bâtir avec elle qui souffre tant de sa condition ? Pourquoi était-elle absente depuis le début de la formation ? Quelle place pourrait-elle être amenée à occuper à l'avenir au sein de la bibliothèque ? Autant de questions dont els débuts de réponse agrandissent encore considérablement els enjeux de cet univers, en nous laissant même sur une habile révélation, dans les toutes dernières pages, sur le lien à part que Shio construira avec Tei.

L'attente entre chaque tome de Magus of the Library est longue, mais elle se comprend largement, tant Mitsu Izumi offre un univers minutieusement pensé et gagnant toujours plus en richesse. Entre ces enrichissements, les apprentissages permettant de mieux découvrir les métiers de la bibliothèque, les développements de personnages amenant des thématiques parfois fortes, le partage de culture entre les différentes ethnies, et bien sûr les visuels toujours aussi riches, on reste sur une lecture captivante d'un bout à l'autre.
 

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs