Magus of the Library Vol.3 - Manga

Magus of the Library Vol.3 : Critiques

Toshokan no Daimajutsushi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Avril 2021

Chronique 2 :

La première épreuve, celle écrite, était éliminatoire, chose que Shio ne savait même pas. Mais même s'il n'a pas eu le temps de la finir, et au contraire de la majorité des candidats qui sont recalés, notre jeune héros est accepté pour les deux dernières épreuves: l'entretien, et l'épreuve pratique. Et alors que ses limites lors que l'épreuve écrite l'ont fait douter quelque peu de lui-même, les deux étapes suivantes risquent d'encore plus renforcer ses incertitudes personnelles... Alors, saura-t-il les réussir et atteindre son but, c'est-à-dire devenir un kahuna ?

Le tome 1 de Magus of the Library était celui de la découverte et de la naissance des rêves de Shio, tandis que le deuxième était celui du voyage, voué à déjà élargir l'univers de notre héros. En se posant comme le volume de l'examen, ce troisième opus de Magus of the Library est alors surtout celui de l'affirmation du jeune garçon, affirmation passant en premier lieu par les épreuves. Ces épreuves, elles sont plutôt bien campées: pas forcément très surprenantes dans leurs grandes lignes, mais assurément intéressante. Très vite passé en revue, l'entretien oral laisse déjà deviner quelque chose d'assez unique en Shio, alors même que celui-ci pense l'avoir totalement raté pour certaines raisons que l'on vous laisse découvrir. Mais c'est toutefois la troisième étape, l'épreuve pratique, qui occupe le plus de pages ici, et qui a beaucoup de choses à véhiculer. Devant faire équipe avec Ohga et Nachika, deux filles biens différentes et aux tempéraments bien marqués, Shio doit se frotter à une épreuve permettant à Mitsu Izumi d'évoquer bien des choses. Bien sûr, l'épreuve en elle-même est déjà assez intéressante, le trio devant déterminer l'époque d'un texte, ce qui donne lieu à un abord intéressant de nombre d'étape analytiques: déterminer la langue, l'alphabet, l'écriture... ce qui permet aussi à l'autrice d'offrir des enrichissements supplémentaire de son monde, autour notamment de son histoire et de l'arrivée de l'imprimerie qui a changé bien des choses, tout comme dans notre réalité. Mais au-delà de ça, l'épreuve a bien d'autres intérêts en jaugeant d'autres facteurs tout aussi importants que l'analyse elle-même, à savoir les facteurs humains: partage, entraide, observation, confiance en l'autre, sont autant d'éléments essentiels. Et dans cette optique, le personnage du trio le plus intéressant est peut-être Nachika, dans la mesure où, au départ, elle est la plus hautaine et solitaire des trois... alors, tout en découvrant brièvement ses propres motivations, on apprendra, en même temps que Shio et Ohga, a la découvrir un peu plus derrière son premier abord peu avenant, tandis qu'elle-même saura se remettre en question.

Mais là où le volume brille, c'est que, au fil de ses 300 pages, il est loin, très loin de se limiter au simple concours, celui-ci n'occupant d'ailleurs même pas la majorité des pages (peut-être un peu moins de la moitié. En effet, Shio a forcément l'occasion de s'immiscer un peu plus au sein de la ville d'Afshak, de ses spécificités, de ses lieux comme le musée ou la statue des archimages, de son Histoire étroitement liée à celle de ce continent, de ses particularité ethniques où nombre de peuples se côtoient... sans oublier, indirectement et au gré de certaines rencontres, la grande bibliothèque elle-même, dont on découvre certains visages voire certains problèmes internes qui auront sans doute leur importance par la suite. Et au-delà de tout ça, au gré de quelques autres événements parfois inquiétants, Mitsu Izumi enrichit aussi les choses autour d'une prise d'importance de la magie et des différents types de mana (de ce fait, on verra un peu plus à l'oeuvre la magie de Shio), de possibles dangers consistants, d'Uira, et tout simplement de Shio lui-même, entre ses quelques doutes quant à sa réussite ou non, ses rêves, ses touchants soutiens dans son village d'origine, sa façon d'être, son besoin de trouver sa vocation et ce qu'il peut apporter aux livres (où postuler, si jamais il arrive à devenir kahuna ?), et bien sûr l'intérêt qu'il suscite auprès de certaines personnes, comme s'il pouvait déjà être promis à un avenir crucial...

Pensant en profondeur son univers, Mitsu Izumi ne rate alors aucune occasion de l'enrichir, et cela passe même par ses pages bonus entre les chapitres où elle invente des livres, des auteurs, en rendant alors son univers toujours plus crédible. Et bien sûr, l'autrice, visuellement, fait toujours preuve d'une grande richesse, d'influences délectables (notamment celles orientales), voire de moments de mise en scène vraiment canons (à l'image de cette double-page métaphorique où Shio voit son monde s'élargir loin à l'horizon, depuis le haut d'une grande pile de livres). Continuant alors de monter en puissance, Magus of the Library captive de plus belle, tout en concluant toute une première grande partie ici.


Chronique 1 :

La première épreuve de l'examen des kahunas fut rude, mais Shio semble l'avoir passée haut la main, tandis que des centaines d'autres candidats se sont retrouvés disqualifiés. Il reste cependant deux autres étapes avant que l'examen touche à sa fin, la seconde étant un entretien oral. Puis, lors de l'ultime épreuve, Shio va devoir faire équipe avec deux autres candidats, lors d'un exercice de décryptage particulièrement ardu...

Pour son troisième tome, Magus of the Library s'offre un pavé particulièrement épais, de plus de 300 pages, ce qui correspond à la générosité du contenu de l'ouvrage, qui semble conclure par la même occasion la première partie de la série.

De manière logique, cette fin d'arc correspond à la fin de l'examen des kahunas, des dernières épreuves qui attendent Shio jusqu'aux résultats autant attendus que redoutés. Mitsu Izumi nous offre alors une succession d'événements, parfois prévisibles et d'autres fois nettement moins, qui amèneront la fin de l'examen, avec parfois quelques détours intéressants qui permettent à l'autrice de planter quelques éléments pour la suite de son histoire. Cela peut paraître étonnant, mais il est question de magie, et même d'affrontements face à des entités nouvelles, une manière assez intéressante d'élargir l'univers et de promettre de belles ambitions pour les futurs tomes de la série.

Car du développement d'univers, ce troisième opus nous en propose énormément à travers les dernières épreuves de l'examen. Le volume mérite ainsi une lecture attentive, tant on sent le soin qu'a la mangaka à distiller des informations, et à rendre crédible l'histoire de son monde en réinventant l'histoire de l'imprimerie et de l'écriture. Pour ceux qui s'intéressent un tant soit peu à ces thématiques, c'est un véritable délice, les parallèles avec notre réalité étant nombreux, et la dimensions culturelle de l’œuvre toujours aussi captivante. Plus que jamais, on apprécie aussi l'inspiration très orientale de la série, rendant celle-ci encore plus dépaysante pour le lectorat francophone. Magus of the Library est un véritable voyage, chose qui se confirme avec cette suite.

Et en ce qui concerne l'intérêt des épreuves, il convient de parler des intéractions entre Shio et de nouveaux personnages qui ont leurs caractères. Là aussi, Mitsu Izumi apporte bon nombre de points d'ouverture pour son monde, tout en plantant des figures aux tempéraments bien piqués. Certains d'entre eux ont beau s'avérer clichés à quelques moments, l'autrice parvient à leur donner une belle personnalité en un temps record, et à les utiliser à bon escient dans les dernières épreuves de l'examen. L'idée de l'examen amène une succession de codes classiques, qui sont ici très bien utilisés et servent avant tout l'univers et les personnages.

Il y aurait tant à dire sur ce troisième opus qui, malgré quelques petits points un poil prévisibles, propose un véritable voyage dépaysant, approfondit l'univers de manière captivante, et amène avec brio la conclusion du premier acte de la série. Le tout toujours porté par le trait léché et détaillé de la mangaka, la lecture se révèle prenante d'un bout à l'autre, et ouvre la voie à une suite différente mais qu'on attendra avec impatience.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.75 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs