Magical Task Force Asuka Vol.2 : Critiques

On retrouve Asuka et son officier de liaison après les événements du précédent volume dans des premières pages couleur où l'on peut apprécier les uniformes de soubrettes de deux membres d'élite de l'autodéfense japonaise. Asuka se résigne encore à vouloir intégrer l’unité M ; cependant l’enlèvement de Nozomi, sa camarade de classe, lui donne l’occasion de protéger ses amies et de retrouver son esprit combatif afin de lutter contre ses peurs intérieures. 

Une ambiance plus sombre où l’on découvre des scènes de tortures pratiquées par des mercenaires russes ou des agents d’un organisme japonais officieux. Ceci est davantage prononcé avec par les querelles bureaucratiques entre les différents services de l’autodéfense nippone, cela rajoute au récit du réalisme, du concret. C’est l’occasion pour le scénariste de planter le décor de l’intrigue principale, on nous présente une magical girl illégale du nom d’Abigail sous les ordres de « sa Reine », son objectif est clair, vicieux sur certains points, mais cela ne touche en rien le mental d’Asuka et Kurumi qui débutent un combat de longue haleine. Pour le lieutenant-colonel Izuka c’est le baptême du feu de son unité M, des humains en armures futuristes et aux munitions spécialement conçues pour lutter contre les Halloween, un rôle soutien et d’appui-feu pour le moment, mais on ne doute pas sur l’utilisation future de cette unité comme l’équivalent d’une magical girl. 

Alors que Mia n’apparaît qu’un instant, Asuka et Kurumi restent sur le devant de la scène. L’écriture de ces personnages ouvre l’évolution future de leur mental propre. Kurumi apparaît alors plus froide lorsque le passé de l’ancienne guerre refait surface, ce qui nous donne d’ailleurs droit à quelques informations sur le combat mené par les Magical Five. Abigail et son côté psychopathe est bien amenée, calme d’apparence, mais absorbée par une rage momentanée. Mais c’est Asuka qui progresse nettement de par sa volonté d’en découdre avec ceux qui s’opposent à sa nouvelle vie de lycéenne. Laissant derrière elle les tourmentes de son passé, pour se concentrer sur la survie des êtres chers du présent. On attend plus que l’arrivée des deux dernières Magical Five de l’ancien groupe d’Asuka, mais avec l’introduction de ce groupe clandestin de magical girls dirigée par cette « Reine », on peut légitimement penser que les ennemies d’Asuka vont se multiplier dans la suite des événements. 

Le trait de Seigo Tokiya s’améliore dans ce volume, toujours une finesse dans la reproduction et l’exagération des émotions ressenties par les personnages. Les moments de rage ou de combativité aiguë rythment les cases par le changement brut et radical de l’intensité du trait qui paraît plus grossier, mais davantage poignant dans l’émotion à véhiculer. Les scènes de tortures sont également dessinées avec un réalisme choquant, ce qui renforce le caractère propre à la série qui se veut plus enclin avec la réalité sombre de notre monde. Le trait s’affine aussi pour les combats, les mouvements fluides sont accompagnés par un maniement réaliste des armes et des techniques de combat. Des luttes brutales, sans monologues inutiles, les antagonistes ne font pas dans la demi-mesure pour se faire comprendre. En effet, un geste ou une action est plus marquant que des paroles, telle est la façon d’agir d’Abigail dans ce volume. Le volume en profite pour continuer d’implanter son univers avec la narration des capacités des magical girls et du soutien des fées. Ces familiers ont d’ailleurs leur moment de gloire sur quelques pages, une violence non camouflée découle de leurs traitements. L’intervention de l’unité M et l’introduction de pouvoirs émanent du pouvoir des fées est d’autant d’amorces pour améliorer ou enraciner le Lore que Makoto Fukami souhaite établir pour Magical Task Force Asuka.  

Dans la continuité du précédent volume, Magical Task Force Asuka propose une narration et un dessin convaincant et qui mérite de faire bouger les pions sur l’échiquier de son intrigue principale, de quoi annoncer le meilleur pour la suite.