Magical Girl Site Sept Vol.1 - Actualité manga

Magical Girl Site Sept Vol.1 : Critiques

Mahô Shojô Site Sept

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 18 Février 2020

Après une publication numérique chapitre par chapitre qui avait débuté en mai 2019 pour s'achever quelques mois plus tard, les éditions Akata, en ce mois de février, nous proposent désormais de découvrir ou redécouvrir Magical Girl Site Sept en version papier, avec la sortie simultanée des deux volumes composant la série.

Composé de 10 chapitres (plus 3 petits bonus), ce spin-off de Magical Girl Site a été prépublié au Japon en 2017-2018 sur le site Champion Tap! des éditions Akita Shôten. Pour cette série, l'auteur d'origine Kentarô Satô n'est que scénariste, et laisse les dessins à Toshinori Sogabe, un mangaka que, jusqu'à présent, on ne connaissait en France que pour deux légères séries ecchi, à savoir T'abuses Ikko !! (paru chez Soleil) et Go ! Tenba Cheerleaders (sorti chez Doki-Doki).

Nous suivons ici un duo de collégiennes à qui tout semble réussir, puisque Tsurara Takahashi et sa meilleure amie Hyôka, au bout d'un match en double de tennis palpitant où elles ont tout donné, viennent de se qualifier pour le tournoi national ! Toutes deux sont aux anges, leur professeur responsable ne manque pas de les féliciter, leurs camarades de classes les congratulent également, et Tsurara est même la cible d'une déclaration d'amour d'Akai, beau garçon qui lui plaît. Tout semble donc aller comme sur des roulettes... et pourtant, ce bonheur n'est en partie qu'une façade pour Tsurara, victime depuis quelque temps un horrible chantage, le prof responsable du club de tennis étant beaucoup moins bienveillant qu'il n'y paraît... Alors quand ce que Tsurara redoutait le plus lui arrive, c'est la goutte de trop, elle est sur le point de craquer totalement, et n'ose même pas confier sa douleur à sa plus chère amie qui aimerait pourtant être là pour elle. C'est alors qu'apparaît sur l'écran de son ordinateur un mystérieux site web, lui affirmant que suite à ses malheurs, une "baguette magique" va lui être accordée. A elle de voir si elle l'utilisera ou non. Mais très vite, l'infernale spirale prend un parfum de mort pour cette pauvre adolescente n'ayant pas d'échappatoire... Hyôka pourra-t-elle la sauver ?

Ce qu'il est bon de noter tout de suite, c'est que même si cette série est un spin-off de Magical Girl Site, elle peut être totalement lue sans connaître la série-mère, dans la mesure où les grandes règles autour du Magical Girl Site et du fonctionnement des "baguettes magiques" sont vite et bien exposées, et qu'on a bien affaire à une histoire indépendante. Mieux: Magical Girl Site Sept peut alors faire office de bonne initiation à l'univers de Magical Girl Site, les néophytes pouvant ici tester l'univers particulier de l'oeuvre à moindre frais puisqu'il n'y a que 2 tomes! Quant à celles et ceux lisant déjà Magical Girl Site, ils/elles pourront dénicher quelques liens, notamment à travers un personnage commun aux deux oeuvres, Isoko Anjô, sorte d'observatrice flippante dans cette première moitié du spin-off, où elle se plaît à mater avec sadisme et folie les malheurs s'abattant sur Tsurara et Hyôka.

Et ces malheurs, ils sont graves, très graves, surtout dans la mesure où, dès les premières pages, Kentarô Satô exploite à nouveau de sombre tares de la société, avec ce qu'il peut y avoir de plus abject en l'humain. Jouet d'une professeur dégueulasse, Tsurura se retrouve brisée dès son enfance, en n'ayant aucune échappatoire si ce n'est l'utilisation d'une baguette magique qui, pourtant, risque de précipiter encore plus de malheurs... Bien qu'assez simple et prévisible dans son déroulement, le volume happe alors sans mal, tant on se prend facilement au piège se refermant sur Tsurara et son amie Hyôka, d'autant plus que l'on découvre aussi vite que bien quel passé fait qu'elles sont autant liées l'une à l'autre, Hyôka étant littéralement prête à tout pour Tsurara. On a là deux jeunes filles qui ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour s'en sortir et qui, au vu de leur jeune âge et de ce qu'elles subissent, ne prendront pas forcément les bonnes décisions dans une société ne leur faisant pas de cadeaux. Ainsi, pendant que Hyôka s'engouffre dans une voie assez terrible pour tenter de venir en aide à son amie envers et contre tout, Tsurara, de son côté, touche dans sa détresse, autant qu'elle effraie dans l'extrémité du plan qu'elle semble commencer à imaginer dans les toutes dernières pages...

D'un point de vue visuel, si l'on reconnaît assez le trait typique de Sogabe, on note que le mangaka s'applique à adopter un rendu très proche de celui de Magical Girl Site. Le trait est un peu rond, et serait presque mignon si cette rondeur ne contrastait pas avec l'horreur de la situation et les moments-choc aussi violents que sanglants. Le dessinateur ne cache aucunement les morts brutales, une part malsaine est là (jusque dans l'allure de perceuse de la baguette magique ou dans le fait qu'une coulée de sang apparaisse au niveau de l'entrejambe de l'héroïne, ces deux éléments symbolisant bien avec effroi ce qu'elle a subi), néanmoins lors des moments les plus dérangeants Sogabe sait se contenir, en suggérant ou en montrant plus vaguement les choses sans pour autant les occulter. Les cases étant souvent plutôt grandes, ça se lit très vite et c'est rythmé. Enfin, les décors réalistes font le job, même s'ils sont parfois un peu absents.

C'est sans doute avec le deuxième et dernier volume, sorti en même temps que le premier, que l'on pourra vraiment juger ce spin-off. Mais dans l'immédiat, cette première moitié, sans forcément beaucoup surprendre, fait très bien son office en nous plongeant comme il se doit dans l'histoire choquante, cruelle et désespérée de ces deux adolescentes prises dans une horreur dont elles sont avant tout les victimes.

Au niveau de l'édition, on a droit à l'habituel petit format d'Akata, impeccable pour ranger ce spin-off à côté des tomes de Magical Girl Site (et de Magical Girl of the Ed) qui sont au même format. Seul petit détail: la nouvelle charte graphique de l'éditeur adoptée en septembre dernier fait que les logos de ce spin-off sur le dos de la jaquette sont différents de ceux de la série-mère, mais rien de grave. A l'intérieur, le papier s'avère souple et sans transparence, l'impression est très correcte, les choix de lettrage de Tom "spAde" Bertrand sont soignés, et Kevin Stocker livre une traduction efficace qui n'a pas à rougir de ce que Yuko K. peut faire (de très bon aussi) sur la série-mère.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction