Magica - Deluxe Vol.2 - Manga

Magica - Deluxe Vol.2 : Critiques Le nocturne des étoiles filantes

MAGICA

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Mai 2023

Après un très joli premier recueil paru au Japon en novembre 2020 et en France aux éditions Meian en janvier 2022, la saga MAGICA a fait son retour dans notre langue en décembre dernier avec un deuxième opus sous-titré "Le nocturne des étoiles filantes". Paru dans son pays d'origine en juillet 2021 aux éditions Daiwa Shobo, celui-ci ne change aucunement la recette du premier ouvrage: au fil d'un joli pavé d'environ 220 pages, Magica, ce magicien sans autre magie que de cristalliser des éclats de la vie dans ses magnifiques pierres précieuses, narre au petit Boku quatre nouveaux récits dont il a eu vent, dont il a été témoin, voire où il a parfois été légèrement acteur.

Quatre nouvelles histoires de longueurs très variables (par exemple, la dernière ne dure que quelques pages) sont donc au programme.
Ici, le dernier vampire existant se terre secrètement dans un village humain où il se montre gentil avec tout le monde, alors qu'il déteste ces êtres qu'il trouve sournois et dont il se retient constamment de boire le sang. Mais son quotidien va être bousculé quand, en accomplissant un mission pour les villageois, il rencontre dans une tour une petit fille prisonnière, qualifiée de monstre par tout le monde simplement parce qu'elle n'a qu'un oeil, et pour qui il va se prendre d'affection.
Là, dans un pays où l'on soigne les gens avec des médicaments à base d'écailles de dragon, un dragon aux écailles arc-en-ciel "interdites" s'interroge sur son existence et sur sa raison d'être, jusqu'à croiser la route d'un jeune garçon peignant dans la forêt.
Puis il est question de l'étonnante amitié entre un jeune garçon malvoyant et l'étonnant "vase magique" qui est entré dans sa vie, un soir où il a adresse une prière aux étoiles filantes.
Enfin, dans la dernière histoire, un voeu plein de tendresse et d'amour maternel est adressé au magicien, envers une nouvelle vie sur le point de naître dans un monde pris dans une terrible guerre.

Globalement, chaque histoire suit un schéma similaire à celles du premier recueil, avec une mise en avant, en premier lieu, de rencontres, de duos se vouant toujours des sentiments d'amitié ou d'amour forts: le vampire et la petite fille "monstrueuse", le dragon arc-en-ciel et le jeune peintre, le jeune boutiquier et son vase magique, et tout simple une mère et son enfant tout juste né. Yuzuko Hoshimi se plaît donc généralement à dépeindre des liens forts qui peuvent apparaître souvent contre-nature au premier abord, et parfois on ne peut plus naturels. Mais à chaque fois, il est question de tendresse et de chaleur bénéfiques entre ces êtres qui, jusque-à, étaient parfois perdus dans leur existence. Mais on le sait bien après lecture du premier recueil: les univers foisonnants dépeints avec poésie par la mangaka sont très rarement tout beaux, et la part de chaleur, de tendresse, de bienveillance et d'amour peut soudainement laisser la place à des aspects bien plus tristes, cruels et sinistres. L'innocence d'êtres comme la fille-monstre et le dragon peut être mise face à la barbarie. Des aspects sombres qui découlent généralement des mauvais côtés de l'espèce humaine: jalousie, rejet de ce qui est considéré comme laid ou différent, acceptation difficile de sa propre condition (comme pour Zero, vampire n'ayant pas demandé à être ainsi), exploitation animale, désir de se réfugier dans un bonheur illusoire plutôt que d'affronter une dure réalité, guerre... Hoshimi n'est souvent pas tendre, mais derrière elle sait également trouver du beau dans les liens forts et touchants qu'elle dépeint, en soulignant ainsi toutes les contradictions de l'homme à travers ses êtres pourtant souvent fantastiques. Et pour accompagner efficacement ces récits venu d'ailleurs, l'autrice peut toujours compter sur son beau travail visuel, avec son trait fin et assez aéré qui est propice à l'évasion grâce à certains designs, la part de douceur dans les visages des principaux personnages, et bien sûr les omniprésentes couleurs qui jouent généralement sur des teintes assez légères et nuancées.

Enfin, une nouvelle fois, Meian nous sert cette lecture dans un très bel écrin deluxe, avec une allure de beau livre de contes ancien, un grand format, une couverture rigide avec absence de jaquette et ornée de marquages dorés assez fins, un papier assez épais mais en même temps assez souple, une qualité d'impression convaincante y compris pour le rendu des couleurs, un travail de lettrage très propre, et une traduction de Jean-Baptise Bondis qui colle bien à l'atmosphère de chaque récit.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction