Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 09 Décembre 2009
A l'origine, Ma Tutrice est une série érotique de 6 chapitres sortis en tant que dôjinshi par les éditions Saigado entre 2000 et 2003, avant que le tout ne sorte en volume relié en étant agrémenté de deux chapitres supplémentaires.
Kôichi Gendai est l'héritier d'une grande famille. Etant le type même du fils à papa, il voit sa vie basculer lorsque ses parents disparaissent, en lui laissant une dette d'un milliard de yen. Etant à présent obligé de vivre pauvrement, harcelé par ses créanciers, dont le redoutable Gôichirô Udagawa, il entame toutefois une relation avec Mutsuki Sakura, une jeune fille qui était autrefois sa cadette, qu'il retrouve par hasard dans le même travail que lui dans un fast food, et qui a toujours été amoureuse de lui, tandis qu'une jeune femme du nom de Mirai Hoshino débarque chez lui et devient sa tutrice, comme le stipule le testament laissé par son père.
La base de tout manga érotique est évidemment le sexe, et dans Ma Tutrice, il faut avouer qu'il est bien représenté, Kôichi étant partagé entre une petite amie folle de lui et très entreprenante, et une tutrice sur laquelle il passe son temps à fantasmer. L'ensemble est dessiné de main de maître par le groupe Saigado. Malgré une censure bien présente sur les parties intimes, le trait est précis et expressif, les physiques féminins dotés de belles formes sans être exagérés, et la mise en scène assez convaincante, choses finalement assez rares dans les titres érotiques auxquels nous avons habituellement droit en France. Malgré tout, il n'est pas rare de tomber sur quelques problèmes de proportion.
Ma Tutrice se montre donc convaincant sur le plan érotique, mais ne néglige pas pour autant son histoire. En effet, nous avons droit ici à un scénario qui, s'il reste assez basique, a le mérite d'exister. L'ensemble reste cohérent, les rebondissements sont de la partie, et les mystères sont là, notamment en ce qui concerne le véritable objectif de Hoshino, tout comme l'humour, présent par bribes avec les réactions parfois amusantes des protagonistes, notamment de Udagawa, très insistant pour récupérer son argent auprès du pauvre Kôichi.
Au final, l'ensemble prend plutôt bien, et Ma Tutrice, sans faire dans l'excellence, se pose comme l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur récit érotique court de la collection Eros de Soleil.
D'ailleurs, l'éditeur semble l'avoir compris en nous proposant une édition de bonne facture pour un titre de ce genre, si l'on excepte toutefois un lettrage pas toujours au point.