Lovely Teachers Vol.1 - Actualité manga
Lovely Teachers Vol.1 - Manga

Lovely Teachers Vol.1 : Critiques

Kyoushi mo Iroiro Aruwakede

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 26 Mai 2010

Il n’est pas rare d’avoir à faire, dans le monde de la romance, à des aventures entre un professeur et son élève. Mais ici, c’est l’histoire de deux professeurs qui se profile, avec ce que cela entraine : une relation plus mature, mais surtout plus juste et réaliste. Komori Tadamachi est donc professeur en primaire, en éternelle rivalité avec Takigawa Kyô, le professeur parfait qui se partage l’autre partie de la classe de CE1. Les élèves sont d’ailleurs sans pitié dans leurs préférences, et leurs propos envers Komori manquent quelque peu de respect et d’admiration. Qu’à cela ne tienne, Komori passe le plus clair de son temps à vouloir s’améliorer pour sa classe, à aller de l’avant sans se préoccuper de l’adoration que ses jeunes bambins éprouvent pour Takigawa. Ce dernier n’est d’ailleurs pas seulement un bon professeur, mais un collègue parfait sachant écouter les problèmes et autres erreurs de parcours de Komori, qui va d’ailleurs s’empresser de faire part à ce si gentil partenaire de ses doutes et angoisses au sujet de son métier et de ses compétences. Mais personne n’est parfait, et Komori va l’apprendre assez rapidement par le comportement de Takigawa qui, en dehors de l’école, n’est plus tout à fait cet homme charmant et inoffensif. Comment réagir quand un collègue vous saute dessus après avoir trop bu, alors que vous placiez tous vos espoirs et votre admiration en lui ? C’est la question que se pose Komori, qui est alors face à un réel dilemme.

Une petite histoire sans prétention, à première vue. Mais si l’on y prêt un peu d’attention, on a rapidement le plaisir de découvrir dans Lovely teachers un reflet assez parlant et juste d’une réalité qui pourrait être proche de nous. Les préjugés sur les homosexuels, l’admiration qui se transforme en laisser faire, le besoin de rendre le plaisir éprouvé, l’échec, les sentiments qui se mélangent, la passion dévorante de celui qu’on croyait parfait, l’hésitation … bref, tout cela au niveau des sentiments est on ne peut plus réel et compréhensible, et nous offre un beau témoignage de l’amour au masculin, même si certains pourront dire que Komori se laisse bien vite entraîner … Mais il n’y a pas que ça. L’auteur incorpore également le quotidien d’un professeur de primaire, par les bulletins de notes, les excursions, les problèmes de discipline, les visites parentales ou la tristesse de tourner une page. La narration est alors très fluide, touchante et parfaitement dosée, entre sensuel et émotion. La mangaka parvient parfaitement à nous faire apprécier ces deux hommes qui se cherchent, s’aiment, hésitent, se courent après et tentent de préserver l’autre contre la cruauté du monde, les préjugés ou les réticences. Au moment de tourner la dernière page du récit principal, c’est une douce satisfaction qui envahit le lecteur, ainsi que la curiosité de voir le second tome, juste pour creuser un peu la relation si évidente de ces deux personnages si touchants. La petite nouvelle de fin de tome, par contre, si elle est innovante dans le traitement des sentiments, plait moins de par son retour à la relation professeur - élève. Ceci dit, on y trouve encore beaucoup de fraicheur et pas un seul faux semblant, en plus d’une narration originale.

C’est un dessin qui pourra paraitre froid au premier abord qui accompagne le très bon récit de Lovely teachers. Les traits sont nets, très coupés et arrêtés, les visages un peu figés et les courbes trop parfaites. La moindre expression de gêne, de colère ou d’émotion prend alors tout son sens, et c’est là où les graphismes prennent leur importance. De plus, cette rigidité, notamment chez Takigawa, est contrebalancée par la douceur des enfants, qu’on a peu l’habitude de voir représentés dans les yaois. La fraicheur de leur regard rend le tout plus vivant, et les arrières plans ainsi que le découpage dynamique forment un tout très satisfaisant. Au niveau de l’édition, c’est une couverture sympathique qui nous accueille, avec une traduction adaptée, et seules quelques onomatopées dérangeantes se baladent de ci de là. En somme, c’est un très bon moment de lecture que nous offre ici le manga de Nase Yamato, par la confirmation de son talent auparavant découvert dans le magazine BexBoy d’Asuka. A voir si le second tome confirmera cette très bonne première impression, qui se résume en un tome discret mais lourd en qualités.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs