Loveless Vol.1 - Actualité manga

Loveless Vol.1 : Critiques

Loveless

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Février 2009

Loveless est, à ce jour, le seul manga connu de Kouga Yun. Titre apprécié et reconnu notamment dans l’univers du shonen-aï, le phénomène Loveless a connu de l’ampleur, plus encore depuis l’anime éponyme. En effet, c’est bien sur la base d’une romance entre Ritsuka et Sôbi que commence l’histoire … Les premières pages du manga sont assez classiques, mais on se rend bien vite compte des attributs félins des personnages du manga. Peu à peu, les révélations tombent à point nommé pour nous expliquer le monde de la mangaka. Le pourquoi de ses oreilles, par exemple. Puis vient le moment de rentrer définitivement dans l’intrigue du manga. Comme Ritsuka, on découvre toute cette histoire encore bien floue, apparemment liée à un ami de son défunt frère qui ne veut rien lui dire.

Doucement, c’est le mode de combat adopté dans ce shojo qui se met naturellement (ou pas) en place dans nos esprits. Ceux-ci s’effectuent par deux personnes partageant le même « nom ». Le combattant et le sacrifice sont liés, unis par ce nom qui leur est propre et intime. Et si cet aspect est si important, c’est parce que les mots ont un sens bien particulier dans cet ouvrage. En effet, ce sont eux qui permettent d’infliger des contraintes au « couple » ennemi qui, une fois son sacrifice totalement entravé, a perdu. Les sentiments et la force morale des combattants, tout comme la discipline et la résistance des sacrifices, sont les maîtres mots de ce manga. Cet aspect psychologique est rarement aussi poussé dans des scènes de combat. Pourtant, ici, la foi est le reflet de la puissance qu’un combattant peut infliger dans ses mots. Enfin, la dimension de l’affection entre un sacrifice et son combattant est flagrante : les deux partis d’un même tout sont faites pour s’unir, tout naturellement. Et à travers les yeux de Ritsuka, nouveau dans cet univers, on découvre peu à peu tout ce que cela implique … La notion de domination de l’un sur l’autre, nécessaire, lui échappe encore, et c’est là ce qui le sépare encore de « l’héritage » de son frère …

En plus de cette originale mise en bouche, les personnages sont diablement intéressants. Ritsuka est très perturbé, et assez renfermé sur lui-même dès le début du volume, sauf en ce qui concerne son frère disparu … En effet, le jeune garçon aurait perdu la mémoire de toute sa vie avant les deux dernières années, ce qui a pour effet désastreux le rejet du fils par une mère fragile qui ne le reconnaît plus … Constamment obligé de vivre dans la crainte de sa génitrice, qu’il aime et protége malgré elle, Ritsuka se jette à corps perdu dans les bras de cet ami si étrange, qui jure connaître Seimei. De plus, beaucoup de questions se posent, notamment à cause de Sôbi. Quel est ce testament que Seimei a laissé ? Qui sont les « sept lunes », l’organisation responsable de l’assassinat de ce dernier ? Pourquoi s’intéressent ils au petit frère ? Bref, ce premier tome soulève, par son originalité et son suspense, une multitude de questions que l’on espère suivre de nouveau dans le deuxième tome … Ce qui fait la force de ce manga, c'est le sérieux de la psychologie des personnages et du but de Ritsuka combiné à des situations propres aux enfants que le héros et ses amis, malgré tout, restent. Cette insouciance, cette innocente pureté ne fait que mettre en valeur l'attachement que l'on porte aux protagonistes.

D’un point de vue graphique, c’est à la fois classique et détonant. Comme on pouvait s’y attendre, le dessin des décors est largement passé aux oubliettes. Pourtant, la poésie qui se dégage du trait de la mangaka surprend, et atteint son but. Les personnages sont charismatiques, leurs émotions bien mises en avant pour peu que l’on apprécie la base même de l’histoire : En effet, chaque geste tendre entre Sôbi et Ritsuka est un véritable ballet de satisfaction pour les amateurs du genre. Reste pourtant, outre le crayonné qui peut paraître incertain, une réelle assurance dans les dessins qui s’imposent d’eux même comme étant adoucis et, il faut bien le dire, souvent sensuels. Pourtant l’auteur alterne entre pages splendides et certaines autres trop simples … C’est sans doute le seul défaut de ce point de vue, l’inégalité dans l’attention accordée aux personnages (bien évidemment, Ritsuka et Sôbi sont particulièrement soignés …)

Un dernier mot sur l’édition : Soleil, malgré des en-têtes de chapitre bien trop sombres, nous offre un manga en format plus adapté, et sans défauts notoires à part quelques onomatopées non traduites. En résumé, une édition qui respecte la beauté et la volupté qui accompagnent ce manga, qui se met toutefois un peu trop rapidement en route pour présenter un univers singulier ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs