Love in progress Vol.1 : Critiques

Soleil Manga nous apporte dans nos contrées, au cours du mois de mars, la première série de Satonaka Mika en France, "Love in Progress", un shôjo articulé autour de l'éternel triangle amoureux, mais aussi d'un postulat de départ assez particulier.

Hinako vient tout juste de rentrer au lycée. Ses parents ont décidé de l'inscrire dans un lycée mixte alors qu'elle a été habituée aux écoles pour filles et qu'elle est assez mal à l'aise avec les garçons. Pas de pot, le lycée dans lequel elle a atterri vient tout juste de devenir mixte, et il ne compte que quatre filles, toute heureusement dans la même classe (la magie du hasard !). Hinako est complètement paniquée, pourtant, petit à petit, elle va commencer à s'affirmer dans cette classe et plus particulièrement auprès des garçons. Elle pourra notamment compter sur le délégué de classe, Shun, un garçon qui semble détester les filles, mais qui lui viendra plusieurs fois en aide, ainsi que sur Mizuki, son voisin de classe, un garçon un peu moqueur, mais qui s'est rapidement attachée à elle et qui lui apporte son soutien dès qu'il peut. 

Le postulat de base de «Love in Progress» est ultra classique, vu et revu dans le genre « harem inversé », genre qu'on retrouve dans pas mal de shôjo. Il n'y a aucune surprise, si ce n'est un développement assez rapide pour un personnage, mais nous y reviendrons plus tard. Les personnages sont, pour l'instant, assez cliché. Dans le quatuor de fille par exemple, nous avons : la jeune fille toujours enjouée, celle qui court après les beaux mecs, la timide (Hinako) et la renfermée. Chez les garçons, ce n'est pas mieux : on a le droit à pas mal de remarques sexistes de leur part et des photos volées des filles en train de se changer (d'accord, il y en a toujours des comme ça, mais jamais toute une classe !) et pour les deux principaux, on a le droit au beau gosse ténébreux, qui cache sans doute un noir secret qui le fait détester la gent féminine (ô désespoir !) tandis que l'autre est dans le rôle du bon copain plein de vie qui risque d'avoir une vie amoureuse compliquée, le pauvre garçon... C'est un peu rageant de revoir ces clichés encore et toujours utilisés aujourd'hui, sans forcément y amener quelque chose de nouveau. Malgré tout, l'auteure semble vouloir s'en détacher un tout petit peu vers la fin du tome. En effet, Mizuki, le bon copain, va inviter assez rapidement Hinako à un rendez-vous, et on est assez étonné de ce développement assez rapide de leur relation, surtout vu ce qu'on a eu avant. C'est assez sympathique, surtout qu'elle nous épargne, pour l'instant tout du moins, le passage du baiser volé auquel on aurait pu s'attendre (Dieu merci!). Du coup, on se dit que  l'auteure s'est contentée des clichés pour installer  son histoire, et on espère qu'elle développera quelque chose de plus intéressant par la suite. 

Reste à noter que l'auteure arrive malgré tout plutôt bien à gérer l'humour dans son récit et qu'elle nous arrache à plusieurs reprises quelques rires ou sourires.

Au niveau du dessin, rien de bien transcendant non plus. On a le droit à un style assez classique digne des shôjos mangas : des personnages aux grands yeux, des décors assez inexistants, des trames à profusion... Malgré tout, tous ces codes sont bien utilisés et servent bien la narration. 

Soleil Manga nous offre une belle traduction, en accord avec les personnages et leur âge, et une belle édition, juste peut-être quelques petits problèmes de centrages de textes, mais rien qui ne gêne la lecture.

"Love in Progress" est une série qui a du mal à convaincre dans ce premier tome, se reposant trop sur les codes du shôjo, et ici dans la catégorie « harem inversé ». Ce début n'a pas beaucoup de saveur, mais le rythme rapide de l'histoire et le personnage de Mizuki promet quelques améliorations dans l'histoire, et on espère être surpris pour la suite !