Lost Brain Vol.2 : Critiques

« Tout se passe comme prévu… » se félicite le jeune Hiyama. Son principal rival, Itsuki Kuonji, a été arrêté en tant que principal accusé dans l’affaire des récents suicides en série. A présent, Ren va pouvoir continuer son plan de renouveau du monde par l’hypnose sans être entravé par qui que ce soit…

La fin du premier tome pouvait presque laisser présager d’une amélioration, avec cette situation changeante, mais au final, ce second tome se révèle aussi décevant que le premier, si ce n’est pire. A présent que Ren est totalement libre de ses mouvements, il enchaîne à une vitesse folle les nombreuses étapes de son plan machiavélique. Seulement, tout cela manque cruellement de crédibilité, au vu des risques encourus par le héros ! D’une part, il s’associe bien trop facilement avec les premières brebis égarées venues : une élève binoclarde qui subit des brimades, et qui sous son influence devient un vrai canon qui a confiance en elle (merci l’hypnose…), une jeune enseignante stressée par son travail, un autre hypnotiseur raté qui aimerait repartir du bon pied… Ren délègue ainsi l’exécution de son plan à autant de sous-fifres, lui qui justement n’a plus confiance dans tous les déchets qui l’entoure, à croire que son égo surdimensionné lui empêche de voir la fragilité de ses propres plans. Mais le plus énervant dans tout cela, c’est sans doute que tout se déroule sans encombre ! Prenons pour exemple la scène où il enferme tous les élèves de son lycée dans un gymnase, pour une lobotomie de groupe… Pourtant aucun élève ne se rebelle face à cette grossière initiative, à croire que tous avaient un tempérament de mouton à la base… Notons également l’évasion de Kuonji de la cellule d’interrogatoire, ou bien évidemment, aucune mesure de protection particulière n’avait été mise en place face eu danger potentiel qu’il représentait...
A croire que dans Lost Brain, plus c’est gros, plus ça passe !

Scénario improbable mis à part, le reste n’est pas plus réussi : au niveau de la narration, on est loin de la qualité du modèle d’origine. Les nombreuses séquences de tergiversations sur les explications, ou sur la réflexion de la « faiblesse » de ce monde, sont mises en scènes sans grande originalité. Il s’installe alors une certaine redondance qui se ressent jusque dans le dessin, où l’on obtient à chaque fois des gros plans sur les visages torturés des interlocuteurs, face à la mono-expression hautaine de Ren, ou encore l’utilisation de nombreuses trames devant susciter le trouble de personnages hypnotisés… Bref, ce n’est plus une déception, mais un fiasco total. Tout est tellement peu crédible, et en même temps si surjoué, que le récit vire à la parodie, avec son héros si parfait qui ne se prend jamais les pieds dans le tapis, et sa horde de fidèles adeptes qui restent bouche bée devant ses agissements. En fait, s’il ne reste qu’une seule personne qui ne se fait pas manipuler, c’est bel et bien le lecteur !

Tianjun