Liens du sang (les) Vol.14 - Actualité manga
Liens du sang (les) Vol.14 - Manga

Liens du sang (les) Vol.14 : Critiques

Chi no Wadachi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Avril 2024

Père ayant essayé plus ou moins bien de soutenir discrètement son fils, Ichirô Osabe a fini par quitter ce monde après les complications de son état de santé. Et en accomplissant la dernière volonté de son papa qui souhaitait que son urne funéraire soit placée dans le caveau familial de sa ville natale, Seiichi ne s'attendait pas forcément à recroiser un autre figure qui a marqué sa jeunesse: Yuiko, à présent devenue la mère de deux jeunes filles. Les retrouvailles auraient peut-être été salvatrices dans un autre manga, mais ici nous sommes dans une oeuvre de Shuzo Oshimi, qui n'est pas du genre à tomber dans ces facilités. La rencontre est très brève, et sur le coup Yuiko ne reconnaît même pas celui qu'elle fréquentait une vingtaine d'années auparavant. Et quand, enfin, elle met un prénom sur son visage, c'est comme si Seiichi l'ignorait, car il a déjà l'esprit tourné ailleurs...

"Il est temps de disparaître."

C'est avec un visage apaisé que notre homme prononce ces quelques mots: maintenant que son père est décédé, il n'a plus rien qui le rattache à cette existence vide, et il ne pense plus qu'à quitter ce monde jusqu'à envisager différentes façons de se suicider, au fil d'une première partie de volume aussi pesante dans les actes de son personnages principal que captivante et troublante dans l'énorme travail visuel que le mangaka continue de faire. variant à merveille les styles, Oshimi brille toujours autant quand il s'agit de nous faire ressentir les troubles profonds de Seiichi à travers des représentations graphiques folles, mais aussi en le montrant toujours aussi hanté par Shigeru qui attend qu'il meure enfin. Pourtant, quelque part sur cette terre, il y a toujours une personne fortement rattachée à Seiichi. Une personne qu'il a soigneusement tâché de rayer de sa vie depuis bien longtemps tant elle fut toxique pour lui. Une personne dont on sent pourtant bien, via quelques cases, quelques planches, qu'elle a encore et aura visiblement toujours une certaine emprise sur notre homme, comme si ces maudits liens du sang ne pouvaient jamais être définitivement rompus.

Il suffira alors d'un appel téléphonique d'un agent de police pour que tout bascule à nouveau, dans une deuxième partie de tome que nous allons éviter de spoiler, mais sur laquelle nous pouvons quand même souligner, à nouveau, la maestria graphique d'un auteur au sommet de son art: la façon dont les traits réalistes d'Oshimi se décomposent quand Seiichi entend un certain nom au téléphone, ainsi que sa tentative déroutante d'essayer de mourir au plus vite après ça (comme s'il n'y avait aucun autre moyen de réellement échapper à ces liens), sont déjà des trouvailles visuelles brillantes. Mais elles ne sont peut-être rien à côté de la manière dont certaines souvenirs reviennent à l'esprit de notre héros et, surtout, à côté de la façon dont il voit physiquement celle dont il ne parvient toujours pas à définitivement se libérer...

On a, à l'arrivée, encore un grand tome pour Les Liens du sang, qui apparaît de plus en plus comme, peut-être, la série la plus maîtrisée et la plus troublante d'un auteur pourtant déjà habitué à l'excellence. peut-être que la part personnelle insufflée à l'oeuvre n'y est pas étrangère, comme nous le suggère la passionnante postface de l'artiste où il semble se livrer avec force sur certaines choses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs