Légendaires (les) Vol.1 - Actualité manga

Légendaires (les) Vol.1 : Critiques La pierre de Jovénia

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Avril 2013

Véritable icône auprès du jeune public, Patrick Sobral a su se forger une petite communauté de fans grâce à sa première réalisation ayant pour nom « Les Légendaires », parue aux éditions Delcourt. À l’heure où ces quelques lignes sont rédigées, la série du dessinateur comporte quinze volumes et un spin-off intitulé « Origines ». Si l’œuvre de Patrick Sobral a pris un tournant plus sombre à partir du neuvième tome, les premières planches s’adressent davantage à un jeune public, découvrant la bande-dessinée. Revenons ensemble quelques instants sur le premier tome paru initialement en Août 2004.

Être un héros n’est pas une tâche de tout repos, le groupe des Légendaires le sait très bien. Ils œuvrent sans relâche depuis contre l’envahisseur Darkhell afin de maintenir le calme et la vie paisible des villageois d’Alysia. Cette petite troupe d’héros avait tout pour elle : gloire, amour, argent… Mais un malencontreux incident changea cette situation confortable.

Lors d’un violent affrontement avec Darkhell le Sorcier Noir, la pierre de Jovénia (diamant utilisé pour donner naissance à Alysia) se brisa. Darkhell fut réduit à l’état de poussière en un instant mais un étrange maléfice frappa les Légendaires ainsi que tous les habitants : ils se mirent à rajeunir et à retrouver leur apparence enfantine. Les villageois rejetèrent la faute sur les Légendaires et le petit groupe ayant connu la gloire par le passé fut contraint de se dissoudre.

Les premières planches de Patrick Sobral relatent ces évènements par le biais d’un flash-back d’une couleur sépia très agréable à l’œil. C’est par le biais de ce petit retour en arrière que le dessinateur posera les fondations de son édifice. On pourra tout de suite remarquer l’aisance qu’a Patrick Sobral pour narrer les péripéties de ses héros. Le ton est clair, vif et concis, le langage utilisé n’est pas ardu et il permettra de capter toute l’attention du jeune lecteur. L’Œuvre de Patrick Sobral est teintée en grande majorité d’heroïc fantasy grâce au bestiaire, à son environnements et à ses protagonistes. Néanmoins, la série s’éloigne un tant soit peut des principes fondamentaux du genre. Ce contraste s’explique par le biais de la dimension très taquine qu’offre le dessinateur au lecteur, le récit se déroulant dans un monde uniquement peuplé d’enfants. L’objectif des protagonistes s’avère être également différent de celui qui nous est rabâché sans arrêt.

Deux ans se sont écoulés après cet incident. Danaël, le leader des Légendaires a trouvé un moyen pour inverser les effets de la pierre de Jovénia mais pour cela il aura besoin de ses compagnons : Gryfenfer l’homme bête, Jadina la princesse et magicienne, Razzia le colosse et Shimy l’elfe élémentaire. Malgré son apparence enfantine, Danaël est bien décidé à briser cet exécrable sortilège coûte que coûte. L’objectif des Légendaires n’est donc pas d’affronter un seul et unique adversaire mais est bel et bien de changer le cours du temps afin de rétablir l’ordre des choses.

Les trois quarts de ce premier volume sont donc une introduction permettant au lecteur de faire connaissance avec les protagonistes et de découvrir leur tempérament respectif. L’humour est le leitmotiv du dessinateur, ce petit ton amusant s’exprimera par le biais des mimiques des protagonistes très amusantes et des situations burlesques qu’engendrent ces derniers. Par ailleurs, Patrick Sobral apprécie tout particulièrement la bande-dessinée japonaise, et cela se voit au premier coup d’œil. Son style graphique est très mignon, doté de couleurs chatoyantes et très agréables. Le style japonais se ressent également dans le design des personnages, très élaboré et raffiné. Il y a donc une véritable juxtaposition entre deux cultures (européenne et japonaise) pourtant très différentes à la base mais qui, combinée l’une dans l’autre, nous donne un résultat très satisfaisant. Patrick Sobral a donc su garder toute l’essence de la bande dessinée franco-belge en y insérant tout son amour pour l’animation japonaise. La fin du volume, quant à elle, sera un peu plus mouvementée et le dessinateur nous offrira le premier rebondissement de son œuvre qui aura le mérite de tenir en haleine le lecteur.

Comme je l’ai indiqué ci-dessus, la touche humoristique est une des grandes forces du dessinateur. Beaucoup de clins d’œil envers la culture japonaise où non sont présents. On pourra, tout d’abord soulever le numéro de la cellule de Razzia, la 108, qui correspond au nombre de spectres d'Hadès dans le manga culte Saint Seiya. Malgré leur apparence enfantine, les Légendaires ont gardé leur détermination et leur persévérance pour arriver à leur but. Si le lecteur est également friand de bande-dessinée japonaise, il fera tout de suite le rapprochement entre le maléfice qu’ont subit les Légendaires et celui qu’a enduré Shinichi Kudo en buvant malgré lui une étrange substance qui l’a transformé en petit garçon. L’amalgame avec Détective Conan est alors évident et saute tout de suite aux yeux. En début de volume, il sera question de pomuts, une gourmandise ayant la forme d’un donuts. Les plus gourmands d’entre vous remarqueront une petite référence en fin de volume : la région de Klafooty, faisant référence à la fameuse pâtisserie. Enfin, il restera quelques anagrammes en milieu de volume comme le désert de Miluba par exemple (Malibu) où encore une allusion très sympathique au Seigneur des Anneaux de J.R.R Tolkien avec les marécages de Gulom faisant référence à Gollum.

Si cette première lecture des Légendaires s’adresse davantage au jeune public à cause de son univers très fleur bleue et des ses graphismes coquets, le public adulte y trouvera également son compte en s’attachant à cette petite troupe d’aventuriers prête à braver tous les dangers pour mener à bien leur objectif. Ce premier volume est donc satisfaisant et le plaisir de lecture est bel et bien présent. Il se dégage un petit quelque chose lorsque nous arrivons à la dernière page de ce livre il ne demande qu’à être exploité par Patrick Sobral à l’avenir. En somme une belle découverte que ce premier tome des Légendaires !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kimi
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs