Last game Vol.1 - Actualité manga
Last game Vol.1 - Manga

Last game Vol.1 : Critiques

Last game

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Août 2017

Elève de primaire Yanagi a tout pour plaire, et tout lui réussit. Riche héritier d'une importante entreprise hôtelière, il est également très beau et plaît à tous, est le meilleur en sport et est toujours premier en classe. Non, rien, absolument rien ne semble pouvoir le détrôner de son piédestal, ce qui ravit le petit garçon narcissique qu'il est... Enfin, jusqu'à l'arrivée à l'école d'une nouvelle élève, Kujo. Cette petite fille semble bien terne, au point que Yanagi la trouve tout de suite misérable, alors nul doute qu'elle ne pourra pas lui faire d'ombre ! Et pourtant, aux examens suivants, Yanagi est relégué à la deuxième place, la première étant chapardée par cette fille sans classe. Et c'est le même topo en sport, où a fillette dévoile des capacités dingues. Evidemment, le prétentieux gamin ne le supporte pas et redouble d'efforts, mais rien n'y fait : encore et toujours, Kujo reste la première. Et alors que lui en ressent une profonde vexation, elle semble n'en avoir rien à faire d'être première et fait peu de cas de lui. Pour Yanagi, c'en est trop ! Il se lance alors dans un duel acharné contre Kujo,où il est le seul à s'exciter face à cette fille solitaire et morne. Un duel qui durera beaucoup plus longtemps qu'il ne le pense...

Exerçant depuis les années 2000, la mangaka Shinobu Amano est publiée pour la première fois en France avec Last Game. Ici, elle se lance dans une comédie qui, très vite, a tout se montrer très bonne !

Lancée en 2011, la série Last Game est le premier essai de la mangaka dans le magazine phare LaLa de Hakusensha (avant ça, elle exerçait dans les magazine dérivés LaLa DX et LaLa Special), et était prévue au départ pour n'être qu'une courte oeuvre de 3 chapitres, avant que le succès ne pousse l'autrice et l'éditeur à lui offrir une suite. Ces 3 chapitre initiaux sont ceux qui composent ce premier tome, et font finalement office, en quelque sorte, d'introduction rythmée et enlevée.

Pourtant, puisque le récit était d'abord prévu pour ne durer que 3 chapitres, Shinobu Amano va ici, très, très vite dans l'évolution de l'histoire, qui s'étend à une rapidité fulgurante de l'époque de l'école primaire jusqu'à celle de l'université en passant par le collège et le lycée. Le principal défaut de ce début de série vient de là, car on ne peut s'empêcher de se dire que parfois les choses vont trop vite, et que ces différentes périodes de la scolarité auraient pu donner plus de choses. Mais le fait est qu'une fois la lecture entamée, on se laisse très facilement emporter.

Il faut dire que dès les premières pages, Amano parvient à offrir deux personnages principaux savoureux dans leur genre. D'un côté, on a un gosse de riche narcissique au possible et ne supportant pas de ne pas être premier en tout, au point de s'emporter tout seul quand Kujo le double, et ce même s'il s'applique à toujours se montrer sous son meilleur jour. Et Kujo, en terme de comportement et de caractère, est un peu son exact contraire : d'apparence terne et ringarde avec ses nattes permanentes, n'affichant jamais d'émotions (elle tire toujours la même tête neutre), ne s'intéressant pas aux autres, n'ayant pas d'amis... La mangaka tire beaucoup d'humour de cette opposition de caractère, car pendant que Yanagi s'excite tout seul dans son esprit de compétition, Kujo, elle, se contrefiche royalement de lui... et ça durera comme ça pendant dix ans !
On s'amuse beaucoup en voyant Yanagi tout faire pour être meilleur que Kujo en vain, et enchaîner les plans complètement foireux pour se venger de sa supériorité. En tête de ces plans ? L'idée de séduire la jeune fille pour mieux la jeter tout de suite après. Avec sa beauté et sa richesse, il pense que c'est déjà du tout cuit... mais c'est bien mal connaître Kujo et son désintérêt permanent !
De fil en aiguille, Yanagi voit sa vie complètement conditionnée par sa rivalité à sens unique avec Kujo : il décide d'intégrer un collège public et non un collège d'élite simplement pour la suivre en espérant obtenir vengeance, vit toutes ses années collège en pensant secrètement à elle alors qu'elle oublie très vite qui il est, la poursuit encore au lycée... Sa vie tourne à l'obsession pour Kujo... Une obsession qui pourrait, petit à petit, se transformer en autre chose...
Car à force de courir après Kujo, Yanagi sera amené à en découvrir plus sur cette fille étrange. Pourquoi a-t-elle toujours ces nattes et y tient-elle tant ? Pourquoi paraît-elle ne pas se soucier des autres ? Pourquoi se donne-t-elle autant dans les études ? La jeune garçon aura l'occasion de découvrir une fille qui recèle bien des choses : pauvreté (ce qui donne lieu à plusieurs scènes comiques où elle fait très attention aux économies), décès, monoparentalité... et courage, celui d'une enfant fermement décidée à rendre son bonheur à une mère qui se sacrifie pour elle au quotidien. Sous ses allures hautaines, Yanagi lui-même pourrait bien se laisser attendrir par les efforts de cette fille... mais il lui faudra beaucoup de temps pour l'accepter et l'avouer !

Visuellement, Amani livre une copie à la fois classique et très efficace, propre et expressive. La mangaka tire bien parti des visages souvent amusants de ses personnages, offre un humour communicatif, mais sait aussi proposer quelques beaux instants d'émotion, comme lors de la scène à l'hôpital où, enfin, on aperçoit une Kujo laissant éclater ses émotions.

C'est pleinement emballé que l'on lira la suite de cette comédie pour l'instant très bien huilée, me^me si l'on se demande comment Shinobu Amano fera pour rebondir, nos héros étant déjà à l'université à la fin de ce tome.

Un tome qui, par ailleurs, se voit écourté après 120 pages et les trois chapitres initiaux, afin de laisser place à deux histoires courtes qui datent du début de la carrière de la mangaka (2003 et 2002). Le premier récit est très classique dans son histoire de quatuor amoureux, tandis que le deuxième offre quelques petites originalité en présentant la cohabitation entre une adolescente japonaise et un jeune métis fan du Japon et amoureux d'une.. vieille femme défunte qui l'a élevé. Dans les deux cas, le statut d'oeuvres de jeunesse d'Amano se ressent dans la maladresse du trait, mais ces deux histoires profitent d'une narration qui coule de source.

Concernant l'édition, Akiko Indei et Pierre Fernande livrent une traduction très claire et suffisamment vivante. Bien qu'un peu trop crème, le papier est souple et léger. L'impression est correcte sans plus, mais au moins l'encre ne bave pas.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs