Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Avril 2009
« J'aimerais... que tu me fasses comprendre que je ne suis pas seule. »
Shûji et Chise continuent tout doucement leur chemin vers l'amour. Le garçon, maladroit et très inexpérimenté, est attendrissant à voir et à lire. Toutes ses pensées nous parviennent, ses doutes et ses interrogations. L'auteur nous montre à quel point cela est difficile pour des adolescents de supporter les atrocités de la guerres, mais également l'appréhension d'un avenir incertain. La solitude est omniprésente, et parfois, même en groupe, elle reste là. C'est alors qu'on fait la connaissance de Fuyumi sempai, le premier amour de Shûji. Elle qui a fait battre le cœur de ce jeune garçon auparavant, continue ici, mais plus pour les mêmes raisons. On rencontre alors une femme mignonne, qui ne semble pas avoir réellement mûri. Mais la souffrance est là, car en tant que femme de militaire, celle-ci est souvent seule.
L'ambivalence des caractères, entre les hommes et les femmes est assez palpable. Néanmoins, ces femmes et ces filles ne semblent pas très différentes des hommes. Une chose est certaine, c'est que tous deux n'expriment pas de la même façon ce qu'ils ressentent. Les militaires ont besoin de la douceur et de la réserve d'une femme, comme ces dernières ont besoin du torse rassurant de leur bien-aimé auprès d'elles.
Le dessin très travaillé de Shin Takahashi ajoute davantage de dramatisation. Parfois, l'absence même de dessin, de lumière, est très dure. C'est alors que le lecteur, malgré la lecture d'une discrète histoire d'amour belle et maladroite, est parfois plongé dans le chaos, le néant, mais encore plus, l'horreur de la guerre qui n'épargne personne.
17/01/2024 