Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 20 Juin 2024
Les Quatre Kamis se sont soudainement et temporairement volatilisés, ce qui, pour les habitants, est un signe annonciateur de catastrophes à venir. Bien vite, leurs regards se tournent vers Ann et sa tante Mari, qui semblent être à leurs yeux les coupables idéales face cette "défiance" des divinités à leur égard. Mais Ann, elle, ne l'entend pas de cette oreille. Elle le sait au fond d'elle depuis des années, depuis qu'elle a vu le monde extérieur: les Kamis ne sont pas les intouchables divinités qu'elles semblent être. Et c'est avec la volonté de percer leur secret qu'elle se rend seule dans la montagne pour retrouver le Kami de l'Ouest et éventuellement l'escalader. Face au "sacrilège" qu'elle est sur le point de commettre, quel sort l'attend ?
La question du sort d'Ann est un peu, dans ce cinquième volume, un fil rouge entretenant une certaine tension puisque tout porte à croire, y compris d'après l'adolescente elle-même, qu'elle mourra bientôt. Là-dessus, nous allons soigneusement éviter d'en dire plus pour ne pas spoiler les événements de la première partie du tome, mais l'on peut au moins souligner la prise d'importance d'une idée qui était déjà présente auparavant, à savoir celle de la transmission à travers les écrits, l'écriture, les histoires que Kazune lui a permis de découvrir au fil des années et qui ont nourri son esprit critique, jusqu'à devenir apte à remettre en cause les croyances obscures de son monde. Cette transmission, c'est vers Heita qu'elle choisit de la tourner, mais son camarade sera-t-il réceptif ? On vous laisse découvrir ça, bien sûr.
Pendant ce temps, ailleurs, les autres personnages ne sont pas oubliés. Dans le monde extérieur, Anne, qui était autrefois une enfant si sauvage, continue de mener sa nouvelle vie de manière plutôt paisible, en tant que lycéenne normale, mais on sent bien qu'au fond de son coeur elle est toujours troublée par son passé et par sa relation complexe avec sa soeur jumelle, pour un axe scénaristique que la mangaka continue soigneusement d'entretenir sans le faire vraiment évoluer pour l'instant. Quant à Heiji, le père de Heita, sa nouvelle existence de qu'il a pris connaissance du mandat céleste est de plus en plus contrariée sous l'impulsion de son camarade Gajirô et de son hypothèse selon laquelle ils ne sont pas morts. Alors que les détails troublants s'accentuent sous ses yeux, l'homme commence alors à forger en lui un certain but, principalement pour le bien de son fils.
On peut dire ici que Kazumi Yamashita entretient avec un grand soin ses différentes pistes, et c'est d'autant plus efficace que sa narration visuelle reste d'une limpidité exemplaire. Il n'y a plus qu'à attendre sagement la suite dès le début du mois prochain , avec de fortes attentes au vu des dernières pages on ne peut plus intrigantes.