Ladyboy vs Yakuzas - L'île du désespoir Vol.5 : Critiques

Zetsubô no hantô - hyakunin no brief otoko to hitori no kaizô gal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Mars 2016

Le plan de George, le malin eunuque, s'est révélé redoutablement efficace, et un certain nombre de criminels sexuels en ont fait les frais, si bien qu'il reste désormais à peine la moitié des pervers initiaux, soit une cinquantaine ! Mais les choses se compliquent, car tout en découvrant avec horreur que son satané paternel, qui l'a tant humilié et est à l'origine de tous ses problèmes, pourrait devenir un allié de George, Kôzô finit par se faire attraper par les ennemis, déterminés à tous passer dessus. Et comme si ça ne suffisait pas, George est loin d'avoir dévoilé tous ses objectifs, et le président mafieux, rendu furieux par les actes de l'eunuque qui mettent à mal sa vengeance, décide de faire le déplacement jusqu'à l'île pour régler tout ça...

Tenez-vous bien, car le final de Ladyboy vs Yakuzas est évidemment explosif, et les explosions n'ont pas lieu au fin fond du corps de Kôzô comme l'espéraient tant les nombreux pervers : dans un final riche en rebondissements, tout le monde finit par se retrouver, pour un résultat complètement fou et tendu, où les morts sont plus légion que jamais et bénéficient de toute l'imagination de Toshifumi Sakurai en la matière. Entre une arme aussi improbable que ravageuse et les "jeux" de George façon parodie de télé-réalité d'aventure à la Koh-Lanta, l'auteur sort l'artillerie lourde pour la dernière phase de son invraisemblable et jouissif massacre, auquel il faut aussi ajouter la traduction toujours aussi inspirée avec ses jeux de mots et clins d'oeil malicieux (le président taxant George de "sans-bite"... faut-il y voir une référence d'un formidable mauvais goût assumé ?), les dégaines toujours aussi délicieusement comiques des personnages, ou encore la stupidité totale de ce qui arrive au président à la fin (ce qui lui colle à merveille tant il fut pathétique d'un bout à l'autre !).

Mais dans cet amas de violence et d'humour se dessine également une portée plus dramatique et un brin sociétale, autour de la rédemption d'un père prêt à tout pour sauver son fils pour qui il n'a jamais été présent de façon positive... On voyait venir cet aspect de très loin, et il s'avère bien mené, dans la mesure où l'auteur parvient à faire ressortir cette leçon sans trop en rajouter.

Sérieusement ravagé, le final de Ladyboy vs Yakuzas tient donc ses promesses. Toshifumi Sakurai a su éviter les rallonges et a pondu cinq tomes globalement maîtrisés, pour un résultat indispensable à tout amateur d'humour gras, de mauvais goût et trash.

Pour refermer comme il se doit ce dernier opus, les éditions Akata nous proposent de découvrir une longue et riche interview de Toshifumi Sakurai, réalisé fin juillet 2015 par le magazine Mad Movies... et il faut absolument la lire ! Toshifumi Sakurai nous y apprend beaucoup de choses sur lui, sur son parcours et sur ses expériences, et l'on peut dire qu'il a vécu des choses complètement folles, qui expliquent sans doute en partie son style si atypique !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs