L-DK Vol.1 : Critiques

« Je vais dormir chez mon amie. » « Euh... quand tu dis chez mon amie, tu veux dire... » « Chez toi. »

Aoi Nishimori vit seule depuis que ses parents ont déménagé à cause d'une mutation. Elle est présentée comme une jeune fille responsable, avec la tête sur les épaules. Elle est réfléchie, économe, sait cuisiner... Deux éléments vont venir bouleverser son quotidien tranquille. Tout d'abord, Shûsei Kugayama, le prince du lycée, devient son voisin. Si les autres filles s'en seraient réjouies, ce n'est pas le cas d'Aoi qui lui en veut d'avoir rejeté froidement la déclaration de sa meilleure amie. Toutefois elle se retrouve à devoir l'aider avec ses repas et suite à une erreur d'inattention, la protection incendie se déclenche et cause un dégât des eaux. La voilà contrainte d'héberger Shûsei le temps des travaux. Notre héroïne se retrouve avec plusieurs choses à gérer à la fois : Moe et ses sentiments pour le « prince », le comportement de celui-ci qui va la perturber de plus en plus et aussi le fait de devoir cacher leur cohabitation. En apprenant à se connaître, leur relation va évoluer petit à petit.

Les événements s'enchaînent très vite dans le premier chapitre pour en arriver à leur cohabitation. Il se présente plus comme un prologue ; la mangaka Ayu Watanabe nous livre l'essentiel. Leur décision de vivre ensemble et les circonstances sont un peu tirées par les cheveux, mais on comprend vite que l'intérêt n'est pas de savoir « pourquoi » ça se passe, mais « comment » ça va se passer. Leur vie à deux est censée être une situation temporaire, mais le lecteur n'est pas dupe et sait dès le départ qu'elle va durer plus longtemps. De plus, le titre de la série, L-DK, est bien choisi puisqu'il s'agit d'un type d'appartement (une classification à l'image des F1, F2, etc. chez nous). 

Aoi donne déjà l'impression d'un personnage solide et bien défini. Sa façon de réfléchir et ses valeurs, comme le fait de défendre et de protéger ses amies quitte à leur mentir, sont mises en avant. Elle semble beaucoup se soucier des autres et a un côté obstiné et impulsif ; cela la rend attachante. Shûsei de son côté montre plusieurs facettes de son caractère, ce qui laisse présager une personnalité plutôt complexe. Il dit trouver les filles « chiantes », raison pour laquelle il rejette les confessions, mais semble s'attacher sincèrement à sa nouvelle colocataire. 

Ce premier tome, malgré de nombreux clichés dans les situations vécues par les personnages (le bisou, la scène de la salle de bain...), reste efficace et prometteur pour la suite. Le graphisme peut être amélioré, on peut noter quelques maladresses, toutefois on apprécie l'attention particulière portée sur l'expression des sentiments des personnages. À la fin du tome, Ayu Watanabe annonce qu'elle a l'intention de faire une série de 20 à 30 tomes, ce qu'elle a réussi puisque L-DK s'est terminé en 24 volumes. Voilà qui pourra rassurer les lecteurs qui craignent les séries rallongées à cause de leur succès.