Kushi Vol.5 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Septembre 2022

Il y a déjà plus de quatre ans, en janvier 2018, les éditions Fei, le scénariste français Patrick Marty et le dessinateur chinois Golo Zhao mettaient un terme, avec le tome 4, à la jolie série en couleurs Kushi, histoire des aventures d'une intrépide petite fille amoureuse de ses steppes de Mongolie Intérieure. Bien qu'assez satisfaisante dans l'ensemble, la conclusion donnait facilement envie d'une suite... mais on ne s'attendait pas forcément à ce que cette suite arrive bel et bien ! C'est effectivement sous la forme d'un volume 5 sous-titré "La ville mange-rêves" que l'oeuvre a discrètement fait son retour en mars de cette année, ce qui nous a aussi permis de découvrir que les éditions Fei, discrètes depuis un bon moment, sont passées sous l'écurie Dargaud, ce qui ne change rien au format des livres fort heureusement. Dans la foulée, Fei/Dargaud en ont également profité pour lancer une toute nouvelle édition de la série, dite "intégrale", dans un grand format similaire à ce qu'a aussi pu connaître La Balade de Yaya, l'emblématique série précédente de ce duo d'auteurs. Et le mieux est que ce 5e volume ne sera pas le dernier: un tome 6 est prévu normalement avant la fin de l'année, avant qu'un tome 7 ne vienne bel et bien conclure l'oeuvre.

Dans cette nouvelle partie, les menaces exercées par l'infâme Bold semblent loin, et Kushi a dû se résoudre à quitter ses terres natales adorées pour faire valoir son génie à Pékin, où elle a intégré le lycée et où elle enchaîne les excellentes notes... mais le fait est que, loin de sa grand-mère Bayan, de son ami (amoureux ?) Tilik et de Chen, la jeune fille ne s'adapte absolument pas à cette grande ville alors en pleine transformation, ce qui est l'occasion pour les auteurs d'aborder vite et assez bien la course à la modernité enclenchée dans la ville à partir des années 1980, quitte à balayer nombre d'éléments traditionnels et la nature avec eux.

Ce volume nous dépeint avant tout le quotidien difficile de Kushi à Pékin: elle déteste les couloirs glacés et sans vie du lycée, elle ne s'accommode pas aux professeurs plus soucieux d'imposer leur sévérité que de transmettre leur savoir, elle dépérit devant l'uniformité galopante tandis que la nature qu'elle aime tant disparaît toujours plus dans cette cité en pleine transformation... Et même si elle se raccroche à sa cachette secrète d'où elle peut observer les étoiles et communiquer avec Bayan par la pensée, elle doit aussi faire face à la méchanceté de Li, fils d'un haut-placé, et de son professeur, ces deux-là faisant tout pour la brimer, elle la fille trop douée alors qu'elle vient des steppes mongoles. Une part du récit se contente ici de nous montrer les brimades subies par Kushi, et surtout la force avec laquelle notre vaillante héroïne ne cède pas face à celles-ci. Cependant, les choses viennent se précipiter un peu plus dans la dernière partie, dès lors que l'ombre d'un vieil ennemi refait surface.

A l'arrivée, retrouver l'attachante Kushi est un plaisir au fil de ce volume globalement assez classique mais rendu efficace par ses thématiques et par le travail visuel de Golo Zhao. On se demande volontiers ce que le duo d'auteurs aura à nous raconter dans la suite de cette deuxième partie de la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction