Ki-itchi Vol.4 - Actualité manga

Ki-itchi Vol.4 : Critiques

Ki-itchi!

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Avril 2012

Recherchée par les forces de l'ordre, Momo, qui a emmené Ki-itchi avec elle, s'est réfugiée chez une amie, Akipon, se prostituant auprès d'un certain Kenji dont elle utilise l'argent pour payer le loyer de son appartement.

Cette rencontre avec Akipon sera un nouveau choc pour Ki-itchi : pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un est franc avec lui, ne lui ment pas, ne tente pas de le duper sur les dures réalités de la vie. Petit à petit, le gamin s'attache à ce nouveau personnage, plus qu'à une Momo de plus en plus pathétique au point d'en devenir détestable, une Momo dont les blessures et faiblesses, loin de la rendre plus attachante, sont autant d'éléments faisant ressortir le dégoût que l'on peut avoir pour elle. Car il s'agit bien là, un comble, d'une adulte se reposant sur un enfant la ramenant à de douces illusions, mais qu'elle n'hésitera pas à abandonner quand elle aura trouvé "mieux".

Les portraits de Hideki Arai sont sans concession : beaucoup possèdent un certain background, mais rares sont ceux allant à leur avantage. Quand beaucoup d'auteurs se servent du backgound de leurs protagonistes pour nuancer ceux-ci et les rendre plus attachants, Arai, lui, s'en sert pour les enfoncer encore plus dans leurs faiblesses détestables. Toutes humaines, mais détestables. A l'image d'Akipon envers Ki-itchi, le mangaka ne nous berce pas d'illusions, nous jette à la figure des réalités parfois difficiles à accepter.

La satire sociale sans concession se poursuit, et dans ce volume, Ki-itchi se prend dans ses yeux de plus en plus éveillés la dure réalité du quotidien d'Akipon, comme lui victime d'une société peu reluisante. Ce coup-ci, via le personnage de Kenji, le sexe, la prostitution et les déviances sexuelles sautent aux yeux comme autant de poings dans la figure, pour le lecteur, mais aussi et surtout pour Ki-itchi.

Le résultat est sans appel : face à la mort, aux mensonges d'adultes qui se corrompent, l'utilisent et finissent par l'abandonner, Ki-itchi décide d'aller vivre seul, loin de la société. Une expérience sur laquelle Arai passe très vite, mais qui est une nouvelle preuve du caractère que s'est forgé le jeune garçon, dont on comprend parfaitement l'acheminement des pensées grâce à un système de courts flashbacks revenant sur ses nombreuses expériences, sans cesse, comme autant de coups de marteau.

Ballotté par les événements, par une société qu'Arai dépeint d'une manière presque haineuse, le petit Ki-itchi, du haut de ses quatre ans, ne se laisse pas faire, et expérimente. Pour dépeindre cela, le style du mangaka est parfait, même si celui-ci passe parfois un peu vite sur certains points (la vie solitaire de l'enfant dans sa montagne) ou, au contraire, en fait trop sur d'autres (à force d'insister sur le passage malsain du "beurre de cacahuète", celui-ci s'essouffle). Petit à petit, l'auteur nous dirige vers la fin de la première partie de son manga, sans perdre de vue sa peinture acerbe de la société et l'évolution de son petit héros pas comme les autres.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs