Ki-itchi VS Vol.11 - Actualité manga

Ki-itchi VS Vol.11 : Critiques

Ki-itchi VS

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Novembre 2015

Les trois enlèvements ont été le point d'orgue de la volonté de Ki-Itchi de remuer de l'intérieur une société endormie sur sa pourriture... mais ils constituent également l'événement qui a conduit au début de sa chute. Traqués par la police japonaise, par les USA et peut-être même par d'autres forces plus terribles encore, les membres du Haramita et lui sont prêts à subir les conséquences de leurs actes, depuis la mer d'arbres d'Aokigahara où ils se sont réfugiés.
Ki-Itchi aimerait assumer seul tout cela, mais les membres du Haramita ne semblent pas décidés à le laisser les quitter, et c'est fièrement qu'ils restent aux côtés de celui qui les a fait bouger. Surtout leur directrice, Aya Tanaka, dont la relation avec Ki-Itchi est plus forte qu'aucune autre. L'heure est peut-être venue pour elle de faire goûter à celui dont elle est tombée amoureuse ce qu'il n'a jamais connu...

C'est un final haletant et tonitruant que nous offre Hideki Arai, l'enfant terrible du manga. Un final où, on le devine très vite, Ki-Itchi est perdu et ne se fait aucune illusion sur la façon dont les choses vont se terminer. Il n'a tué aucun de ses otages, mais parce qu'il a osé se soulever violemment contre les puissants régissant ce monde à grands coups d'argent, le voilà affublé de l'étiquette de terroriste, de hors-la-loi, avec tout ce que ça implique. Beaucoup de personnes ne réfléchissant pas toujours beaucoup (il suffit de voir certaines "blagues" sur le net à un moment du tome) préfèrent s'éloigner de lui, le qualifier de danger, souhaiter le voir disparaître... Pourtant, d'autres sont toujours là pour suivre la voie qu'il a ouverte. Son influence s'est étendue en dehors du Japon. Et dans son pays, d'autres sont décidés à marcher sur ses pas, à commencer par les enfants avec lesquels il était passé à la télé, sorte de nouvelle génération déterminée à ne pas laisser s'éteindre la flamme allumée par Ki-Itchi. De même, de nombreuses personnes ayant été à son contact se doivent de faire le point sur l'héritage qu'il laisse.
Ainsi suit-on avec ferveur ce dernier volume abouti en tous points, surtout dans son long épilogue brillamment construit pour nous laisser sur des toutes dernières pages-choc brutales, violentes, portées par une forte symbolique, avec en fond ce Mont Fuji symbole de tout un pays, et ce poing qui n'aura jamais cessé de se soulever.

Jusqu'au bout, Arai tape efficacement sur toutes les tares de sa société : la domination de l'argent, l'immobilisme du peuple, l'incursion de la toute puissante Amérique dans tout ce qui ne lui plaît pas, les terribles dommages collatéraux des actes les plus violents (le policier Ikébé étant le premier à en faire les frais)... Tout le monde, ou presque en prend pour son grade, et l'auteur choque avec intelligence. Il glisse également quelques moments, quelques plans faisant écho à la première série Ki-Itchi, pour montrer qu'une boucle est bouclée.
Pourtant, il y a des différences entre Ki-Itchi et Ki-Itchi VS. Le gamin enragé, inadapté à cette société pourrie, s'est révélé certes toujours aussi énervé et nourri par ses grandes idées dans VS, mais il s'y est également un peu adouci, un peu humanisé, notamment au contact du Haramita et d'Aya, cette dernière concrétisant son gain d'humanité dans ce dernier volume par une scène forte. Celui qui était un symbole de la lutte contre les puissants et devenu un homme. Sa plus grande erreur ? Peut-être d'avoir voulu porter tout seul sa Révolution, sur ses épaules pas assez solides. Car on ne construit pas une Révolution seul : tel semble être le dernier message du personnage et du mangaka. L'héritage, en tout cas, est là, à travers plusieurs personnages qui doivent entretenir la flamme... et peut-être aussi du côté du lecteur, poussé mieux que jamais à s'interroger, et invité à se bouger.

On peut le dire : Ki-Itchi VS s'achève de la façon la plus marquante qui soit. La meilleure pour souligner une dernière fois toutes les tripes et l'engagement que Hideki Arai a mis dans sa série.

Côté édition, on note malheureusement quelques éléments coupés en bord de volume, mais rien qui ne nuise à la lecture. En dehors de ça, l'édition reste très convaincante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs