Karasugaoka Don't be shy Vol.1 : Critiques

Karasugaoka Don't be shy

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 27 Juillet 2021

Active au Japon depuis 2016 avec déjà à son actif quelques oeuvres assez courtes exclusivement dans le domaine du boy's love, Aki Yukura était, jusqu'à cette année, une mangaka inédite en France, avant que la collection Hana n'entreprenne de nous la faire découvrir avec la publication, en mai dernier, du premier volume de Karasugaoka - Don't be shy!!. Bouclée en deux volumes, cette série est, à ce jour, la plus longue oeuvre de l'autrice, et elle a été prépubliée au Japon de 2018 à 2020 dans le magazine en ligne Kachi Comi des éditions Akita Shoten, magazine que l'on connaît également en France pour la très sympathique série Akamatsu (et) Seven (elle aussi publiée dans notre langue dans la collection Hana).

Karasugaoka est une ville japonaise moyenne fictive au sein de laquelle existent deux clans de volontaires qui tâchent de lutter contre le crime et de protéger les habitants. A l'Est de la cité, le clan "VOICE" a pour leader Sô Izuhara, 22 ans, tandis qu'à l'Ouest c'est Tetsuji Shinba, 24 ans, qui dirige le clan "Karasukai". Mais les deux factions ont beau rendre de gros services à la ville contre la criminalité, leurs deux leaders semblent se détester cordialement, en particulier Sô qui se montre constamment très agressif et insultant envers Tetsuji ! Mais ce comportement hostile cache en réalité tout autre chose: Sô est un pur tsundere, amoureux de Tetsuji depuis quelques années, mais tellement incapable de le lui avouer qu'il en devient méchant. A force de missions où les deux clans s'entrecroisent, la relation de ces deux-là évoluera-t-elle ?

Entre un mignon tsundere complet incapable d'avouer ses sentiments et un beau gosse sérieux et qui ne se doute de rien, Aki Yukura ne cherche pas l'originalité dans les traits de ses personnages principaux, et joue donc sur un binôme assez classique... ce qui ne l'empêche aucunement de bien camper les choses, en tirant tout d'abord très bien parti du facteur comique de son histoire, l'humour étant très présent dans ce premier tome. Pour ce faire, l'autrice joue évidemment sur le côté tsundere de Sô, un jeune homme qui est en réalité absolument adorable avec tout le monde, sauf avec celui qu'il aime, si bien que l'on s'amuse assez de certaines de ses réactions, de voir ses "sbires" le soutenir dans son amour inavoué alors qu'il est censé être un chef de faction, etc... Mais il y a aussi la façon dont Yukura tire parti de ses petites affaires de base: empêcher un racolage insistant, enquêter sur un homme à taser qui agresse des femmes dans la rue, déjouer différentes arnaques... Les affaires en elles-mêmes sont on ne peut plus simples et classiques, mais elles possèdent toujours des éléments humoristiques plaçant nos deux héros dans des situations un brin incongrues. Ici, Sô se retrouve à se fritter avec un criminel travesti en femme avec une robe chinoise. Là, il est incapable de reconnaître Tetsuji sans ses lentilles et se retrouve au beau milieu d'une arnaque alors qu'il voulait juste visiter une expo. Puis tous deux se retrouvent sur une même affaire sans le savoir, avec un petit lot de quiproquos... C'est, alors, suffisamment bien mené pour amuser, les éléments humoristiques étant assez variés.

Mais cet humour n'empêche pas la mangaka de distiller aussi des évolutions entre ses deux héros. Après avoir découvert la raison pour laquelle Sô s'est épris de Tetsuji il y a quatre ans, on entrevoit à quelques reprises des en Tetsuji des questionnements sentimentaux qui l'étonnent lui-même: il se surprend à trouver Sô séduisant en femme, à ne pas vouloir que d'autres le touchent, etc... Une évolution sentimentale peut-être un peu rapide, mais plutôt suffisante, et ayant le mérite de déjà aboutir sur des avancées plus nettes dans la dernière partie du tome, ce qui rend facilement curieux de voir comment l'histoire de ces deux-là continuera d'avancer dans le deuxième et dernier volume.

Visuellement, c'est très soigné, en particulier pour l'allure des personnages ainsi que pour leurs expressions faciales, surtout celles de Sô qui sont plus variées entre ses moments adorables/timides et ses élans plus fougueux et agressifs. Le découpage est très clair, les trames sont soignées, les éléments de décors sont présents si nécessaires sans être surchargés... En somme, un rendu plaisant, qui reste (pour l'instant ?) 100% soft en matière de contenu sexuel.

Enfin, l'édition française s'avère tout à fait soignée, en particulier pour la traduction de Laurie Asin, emballante, animée et gardant un certain naturel. La première page en couleurs est assez minimaliste dans la colorisation mais reste sympathique, tandis que la qualité de papier et d'impression est convaincante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs