Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.8 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.8 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Octobre 2023

A l'heure où Narumi ressort terrifié et désespéré par sa découverte du sort attendant les enfants du centre de soins de l'Illinois, c'est le moment que choisissent le professeur Paulman et Anselme, deux automates adeptes de la ventriloquie, pour passer à l'action avec leurs sbires dans un but précis: après avoir longtemps surveillé le shirogane-o George, les voici sur place pour éliminer les shiroganes et, si possible, sucer le sang des enfants. Les ennemis sont particulièrement coriaces: évidemment l'armée ne peut rien contre eux, mais même George se retrouve rapidement dépassé alors qu'il est censé représenter une nouvelle génération plus performante de shiroganes. Et comme si ça ne suffisait pas, l'attaque fait considérablement monter le niveau de stress des enfants jusqu'à un seuil critique, en les précipitant vers l'étape suivante de la maladie du zonapha...

C'est donc dans un contexte plus intense et dramatique que jamais que doit avoir lieu ici un inévitable affrontement entre Narumi et le duo d'automates-ventriloques. Ce contexte terrible, Fujita avait déjà largement commencé à le faire monter en puissance dans le tome précédent, avec tout ce que notre héros avait pu découvrir sur l'horreur de la situation des enfants malades. La situation des gosses grimpant encore un intensité dramatique avec l'attaque ennemie en plongeant le centre de soins dans une situation d'urgence critique et chaotique, avec en point d'orgue la scène sur l'attachante petite Beth qui est peut-être l'un des moments les plus bouleversants depuis le début de la série, on peut assurément dire que l'auteur, en n'épargnant rien à son personnage principal et à son lectorat, cristallise alors de plus belle la volonté de Narumi pour protéger les enfants, autant que faire se peut... S'ensuit un affrontement riche en enjeux et en tension, où il y a forcément des choses importantes à retirer: l'idée toujours présente (et, cette fois-ci, clairement dite par le petit Tom) que les shiroganes ne sont tout compte fait que "des pantins qui affrontent d'autres pantins", la façon dont Narumi évite encore d'être l'un de ces pantins puisqu'il s'agrippe toujours à son humanité en voulant à tout prix sauver les enfants... Et pourtant, notre héros comprend lui-même qu'il devra précisément peut-être mettre son humanité de côté pour parvenir à les protéger, quitte à même devenir un monstre devant eux en se battant avec une rage et une violence plus visibles que jamais. Et à l'arrivée, il va de soi qu'il ne ressortira pas indemne de ce combat, et qu'il deviendra peut-être aux yeux des automates un véritable démon et donc, peut-être la cible numéro 1 à abattre.

En plus d'être absolument remarquable en terme d'intensité dramatique, cet arc en Illinois, occupant encore environ le premier tiers de ce 8e tome, cristallise alors forcément une évolution en Narumi: marqué par les événements, il commence à traquer les automates de lui-même, en étant même désormais prêt à bazarder son humanité s'il le faut. Une constatation d'autant plus intéressante que, pendant le petit entracte qui suit et qui retourne au Japon pour quelques petits événements assez légers (la cohabitation rendue encore plus vivante depuis l'arrivée de Vilma et des Mitsuushi, un concours de reine de la plage qui ne fait pas un pli...), on retrouve une Shirogane qui, de son côté, continue justement de s'ouvrir et de gagner en humanité au contact du cirque, véritable "famille" pour elle.

C'est précisément auprès du cirque Nakamichi que la suite du volume nous replonge pour des événements certes moins intenses et tragiques que du côté des shiroganes, mais toutefois intéressants dans ce qu'ils amènent eux aussi. Tandis que Shirogane et Lise retournent temporairement au lycée et au collège en attirant forcément une attention démesurée et quelque peu rigolote, de son côté Masaru, dans sa nouvelle école primaire, s'attire rapidement les foudre d'une nouvelle camarade de classe, Ryôko Ubukata, qui affirme détester le cirque, les circassiens, et encore plus ceux du cirque Nakamachi... mais pourquoi donc, et comment peut-elle connaître le cirque Nakamachi ? Dans le même temps, pour préparer au mieux le prochain spectacle du cirque, Shinobu entreprend de reprendre contact avec son ancien accessoiriste, "papy brailleur", un homme qui doit aujourd'hui le détester... et ça se confirmera très vite ! Les pistes sont évidemment vouées à très vite se rejoindre, en étant fortement animées par ce papy (vraiment très très) brailleur et par la petite Ryôko, deux nouveaux personnages dont on découvre avec un certain intérêt l'histoire et le vrai fond (par exemple, Ryôko hait-elle réellement le cirque ?), tout en sentant bien que leur rôle ne s'arrêtera pas là. Mais autour de ces deux-là, les autres personnages ne sont pas oubliés, que ce soit pour quelques notes d'humour (alors comme ça, le père Mitsuushi est fan de peluches mignonnes ?) ou pour des choses un peu plus profondes: le début de prise de conscience par Shirogane de ses sentiments exacts envers Narumi grâce à Vilma, la volonté de Masaru de toujours prend exemple sur le souvenir de Narumi, le désir du petit garçon d'être réellement utile au cirque en montrant ce qu'il sait faire et en tirant parti de ce que chaque membre de la troupe Nakamachi a pu lui apprendre... sans oublier ce que l'on voit de l'attachement qu'ont tous les membres de la petite troupe (oui oui, même les Mitsuushi) pour leur cirque, au vu de leur insistance auprès de papy brailleur.

C'est sur ces considérations que les derniers chapitres du tome entament un nouvel arc laissant à nouveau de côté le cirque... ou presque. Tandis que les circassiens s'activent dans l'espoir de donner un spectacle à la hauteur sous un chapiteau, du côté de Narumi et de ses compagnons le voyage se poursuit vers un recoin de Chine que notre héros connaît très bien et où le Cirque de Minuit compterait aller. Seulement, dans l'avions qui les transporte, rien ne va se passer comme prévu, car les ennemis peuvent être partout... Seulement, comment préserver l'avion et protéger ses passagers humains quand les ennemis sont des automates de catégorie "destruction", explosant à la moindre incision ou au moindre trou dans leur corps ? Il faudra attendre pour le découvrir, et c'est assez stimulant puisque, rien qu'à son titre "Le cirque de Karakuri éphémère" réunissant enfin les noms "Karakuri" et "Le cirque" constituant les deux grands axes parallèles, on sent que cette nouvelle partie ne sera pas tout à fait comme les précédentes...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs