Kamikaze Vol.1 - Actualité manga

Kamikaze Vol.1 : Critiques

Kami kaze

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Août 2009

Kamuro Ishigami est l’héritier du clan de la Terre. Son destin est de retrouver la fille de l’Eau, de la servir et de la protéger. A Tokyo, Misao Mikogami est une lycéenne des plus normales. Cependant, depuis toujours, son cœur se serre lorsque la pluie tombe, et elle subit parfois de curieuses visions… Sa vie basculera alors avec la rencontre de cet homme, ainsi que d’un mystérieux clan aux méthodes assez violentes et qui cherche à s’emparer de son pouvoir en sommeil…

La première fois que l’on ouvre un tome de Kamikaze, on ne peut qu’être émerveillé par la qualité du graphisme somptueux de Satoshi Shiki. Même si ce style typique des années 90 a quelque peu vieilli, le dessin reste résolument sublime, avec des personnages hauts en couleur et aux expressions soignées, une mise en scène assez dynamique qui explose lors des scènes de combat, des décors travaillés et un effet de tramage conséquent qui sublime les jeux d’ombre et lumière. Bref, le lecteur en prendra indéniablement plein les yeux ! Cependant, faut-il se laisser simplement porter par ce qui pourrait être une très belle illusion, un artbook avec un scénario inexistant ?

La série prend place dans un univers tokyoïte contemporain, mais l’auteur amène très vite les clés d’une intrigue digne d’un univers d’héroïc fantasy. L’histoire nous propose de suivre le peuple déchu de Kegaï, des êtres semblables aux humains mais munis de pouvoir, liés aux 5 éléments : terre, eau, vent, feu, et ciel. Aujourd’hui, ces divers clans sont divisés, ayant des objectifs divergents. Le problème vient du manque de clarté de l’intrigue, dans cette introduction : en effet, on sait juste que Kamuro doit protéger Misao face aux clans du vent et du feu, mais sans en comprendre les raisons. Des éclaircissements seront nécessaires, mais pour l’instant, le héros taciturne (qui ne sera pas sans rappeler Squall, le héros du jeu Final Fantasy VIII) affronte tous les ennemis sans broncher, avec une aisance et un côté méprisant qui peut rapidement agacer. La jeune Misao Mikogami, ici enfermée dans le rôle de la princesse à sauver, paraît s’enfermer dans un rôle de cruche… en réalité, ce sont d’avantage les méchants de l’histoire qui susciteront notre intéret.

En effet, Kamikaze se veut être une histoire assez chorale et le récit s’intéressera à tour de rôle au caractère respectif de chacun : Aiguma est partagée entre sa vie illusoire de lycéenne et son attachement au clan, Kikunosuke voue une haine féroce pour les humains,… Il est cependant dommage que l’augmentation exponentielle du nombre de protagonistes puisse noyer rapidement le lecteur ! De plus, l’attachement à ces personnages est contrebalancé par une violence assez glauque, qui n’épargne rien au lecteur : têtes tranchées, jeunes innocents massacrés… l’œuvre se veut résolument malsaine et adulte, sachant qu’il faut ajouter quelques scènes érotiques. On se demande alors quelle est la pertinence de tout cela, surtout quand la cohérence de l’œuvre en est perturbée. Par exemple, la première scène dans le métro indique que le clan cherche à agir dans l’ombre et à minimiser les victimes… pourtant, en fin de tome, il s’adonne à un véritable carnage en plein jour dans un lycée ! Avec un tel potentiel, il est dommage que la série s’adonne à ce genre de facilités !

Afin de profiter au mieux du graphisme exceptionnel du manga, Panini Comics nous propose une édition grand format, de qualité appréciable. Le papier et l’encrage sont de bonne qualité, et il n’y pas de problème de trames moirées ou de pixelisation. Le dessin de l’auteur est donc parfaitement retranscrit. En revanche, quelques soucis d’adaptation viennent perturber la compréhension du récit, qui est déjà assez difficile à ingérer à la base… en effet, outre quelques tournures de phrases parfois suspectes, ou des erreurs portant sur le sexe des personnages, les traducteurs ont laissé quelques termes mystiques dans leur forme japonaise, avec toutefois une note pour figurer la version française… un effet de style ? Peut-être, mais on reste dubitatif à la première lecture du terme « Matsurowanu Kegainotami » (à vos souhaits !) alors qu’il aurait été tellement plus compréhensible de les appeler « disciples de l’ombre»… Toutefois, malgré ces défauts mineurs, l’édition de Kamikaze reste une des meilleures proposées par l’éditeur ! Le prix peut paraître conséquent, mais le manga ne comportant que 7 opus, l’investissement reste abordable.

Kamikaze est une œuvre qui saura trouver son public, parmi les amateurs de combats épiques et fantastiques, malgré un scénario assez alambiqué et une violence douteuse. Dans le même genre, on peut le considérer comme le grand frère de la célèbre série Enfer et Paradis ainsi que de tous ses clones (à qualité inégale). Le graphisme de l’auteur est en revanche d’une qualité indiscutable, et il se dégage malgré tout une ambiance particulière qui ravira certains.
  
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs