Kamichu Vol.1 - Actualité manga

Kamichu Vol.1 : Critiques

Kamichu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Mars 2010

Il arrive de temps en temps que l'éditeur Ki-oon, au beau milieu des titres à succès de Square-Enix et autres manga de fantasy prometteurs, nous propose des séries plus atypiques et assez éloignées de ce que l'on a l'habitude de voir. Kamichu fait partie de celles-ci.

Kamichu est, à l'origine, une série animée sortie au Japon en 2005, lauréate du prix d'excellence au Japan Media Arts Festival de cette même année. Il ne faudra attendre que quelques mois pour voir débarquer une adaptation de 2 tomes en manga.

"Kamichu", contraction de "kami" (dieu en japonais) et "chugakusei" (collégienne), c'est le surnom que ses amies décident de donner à la jeune Yurie Hitotsubashi lorsque celle-ci devient, du jour au lendemain, une déesse. Mais déesse de quoi ? C'est ce qu'elle va tenter de découvrir, aidée dans cette tâche par ses deux amies, Mitsue et Matsuri...

Kamichu prend place dans une ville japonaise moyenne, au sein de laquelle notre jeune héroïne va évoluer en se confrontant, du haut de son statut de collégienne, à des rencontres farfelues et poétiques avec différentes personnes et divinités.

Le départ de la série peut paraître déroutant, tant les choses sont rapidement présentées. Yurie devient subitement une déesse, et personne ne semble s'en étonner plus que cela. De même, au fil de ce premier volume, nous découvrons souvent des personnages incapables de discerner les divinités qui peuplent la ville, et, de temps en temps, un protagoniste ayant la faculté de les voir, sans que l'auteur ne tente d'apporter de véritable explication à ce sujet, du moins pour la plupart. Néanmoins, on fait très facilement fi de ce point, car l'intérêt de la série est tout autre.

En effet, Kamichu n'a pas d'autre objectif que de nous offrir un moment de plaisir et de sérénité, et remplit ce rôle efficacement. Cela passe en premier lieu par les personnages, Yurie en tête.
Yurie, collégienne comme les autres, joyeuse, un brin gamine, naïve et insouciante, d'une timidité maladive mais toujours emplie de bonté, et qui contribue à elle seule à l'apport d'une ambiance résolument mignonne.
Yurie encore, qui en pince beaucoup pour Kenji Ninomiya, son camarade de classe, unique membre du club de calligraphie, souvent distant et dans la lune si bien qu'il arrive à peine à retenir le nom de notre héroïne, un peu long à la détente, cherchant souvent l'inspiration... Yurie pourrait-elle l'y aider ? Comment cette situation évoluera-t-elle ?
Yurie toujours, entourée de ses deux amies un peu plus matures qu'elle, la pétillante Matsuri et la plus posée Mitsue, et auxquelles viendront bientôt s'ajouter d'autres protagonistes attachants ou amusants, qu'il s'agisse d'humains, comme Miko, ou de divinités, comme Yashima ou le chat Tama.

Les divinités qui, d'ailleurs, constituent l'autre point important du titre. Kamichu est une série s'inspirant beaucoup de la religion shinto, qui veut que chaque objet, chaque lieu, chaque élément soit dominé par un dieu. De ce fait, les divinités pullulent durant la lecture, sous toutes les formes, l'auteur ne manquant pas d'imagination pour leur offrir des physiques très différents les uns des autres et contribuant grandement au côté fantastique et folklorique.

C'est dans cette ville paisible, qui mélange allègrement la culture traditionnelle à une modernité qui reste discrète, où d'amusants et adorables héroïnes et héros côtoient en le sachant ou non les divinités, que la quête de Yurie s'effectue. Une quête identitaire qui évolue lentement, pendant laquelle la jeune fille, toujours sans savoir précisément de quoi elle est la déesse, découvre peu à peu comment peut être utilisé son statut pour aider son entourage, mais en voit aussi les limites, par exemple lors du passage du typhon, si elle ne prend pas assez garde.
L'évolution en tant que déesse est visible, mais aussi celle en tant qu'humaine, et l'une ne va pas sans l'autre. Ainsi, pour être capable d'utiliser au mieux son statut de déesse, il est évident que Yurie va devoir apprendre à s'affirmer davantage. De même, sur le plan sentimental, le statut de déesse de la jeune fille la rapprochera indéniablement de celui qu'elle aime, et sur ce point-là aussi, on a hâte de voir comment les choses vont tourner.

L'ensemble est parfaitement servi par un coup de crayon résolument mignon, Hanaharu Naruko offrant à ses personnages des visages assez ronds et très expressifs. Les décors sont souvent présents, agréables et jamais envahissants, contribuant eux aussi, par moments, à l'instauration d'une touche paisible et poétique lorsque l'auteur les met un peu plus à l'honneur. Quant à la narration, elle alterne entre ces passages paisibles et des scènes amusantes et plus vives pour faire évoluer le récit.

Au final, ce premier volume de Kamichu, agréable au possible, tient toutes ses promesses. L'univers mis en place est délicieux, les personnages mignons et attachants, et l'on notera également que certains passages évoquent indéniablement certains films de Hayao Miyazaki comme le Voyage de Chihiro ou Kiki la petite sorcière.

Du côté de l'édition, Ki-oon rend une nouvelle fois une excellente copie. Première page en couleur très jolie, traduction, lettrage et adaptation graphique de bonne facture, impression plus que correcte... Il serait dommage de passer à côté de cet instant de bonheur, d'autant que la série ne fait que deux volumes !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs