Kamakura Diary Vol.3 - Manga

Kamakura Diary Vol.3 : Critiques

Umimachi Diary

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Novembre 2013

A Kamakura, l'été bat son plein, et le premier anniversaire de la mort du père de Suzu et de ses trois demi-soeurs arrive. En route pour Kajikazawa où elles devront assister à la cérémonie commémorant ce premier anniversaire, toutes quatre se préparent, notamment Suzu qui retrouvera le lieu où elle vivait il y a encore peu de temps, mais aussi les personnes qui l'y entouraient. Pourtant, une surprise de taille les attend au sujet de Yoko. Une surprise qui va chambouler en profondeur Suzu, à nouveau meurtrie par les actes de sa belle-mère.
Via ce passage à Kajikazawa, Akimi Yoshida place la collégienne face à ses souvenirs, mais aussi face à certaines de ses douleurs les plus enfouies, l'événement autour de Yoko l'obligeant à se replonger dans certaines choses désagréables, au point de se disputer assez violemment avec sa soeur Sachi. Mais au fil des pages, c'est une prise de conscience qui l'attend. Au sujet de Yoko, mais aussi de ses deux jeunes frères d'adoption, et de la famille qu'ensemble ils n'ont jamais réussi à réellement former. Grâce à une parfaite exploitation des personnages et à des dialogues et pensées fins et logiques, Yoshida continue de faire doucement évoluer sa jeune héroïne.

Le retour à Kamakura dans les trois quarts du volume restants s'accompagne de nombreux doutes, principalement sentimentaux, et s'ils s'axent à nouveau de façon importante sur Suzu qui découvre certains de ses sentiments, ils s'attardent également beaucoup sur Sachi, qui va voir sa vie professionnelle et sentimentale évoluer. Chika reste malheureusement un peu discrète, et Yoshino voit surtout sa carrière professionnelle évoluer, mais dès lors que toutes deux découvrent que leur grande soeur entretient une relation avec un homme marié, c'est la surprise et l'indignation. Tout en s'intéressant de jolie manière aux premiers émois déçus de Suzu, Akimi Yoshida prépare le doute que s'apprête à vivre la plus secrète des trois soeurs Kôda, entretenant une liaison délicate avec le médecin Kazuya Shiina, visiblement bien amoureux d'elle mais qui ne peut se résoudre à abandonner son épouse malade. La situation a beau être délicate, puis houleuse dès lors que Yoshino la découvre, Sachi reste celle que l'on connaît déjà : un femme ferme et de caractère, qui a la tête sur les épaules et n'hésite pas à dire ce qu'elle a à dire. Et pourtant, au fil de conversations et d'événements parfois soudains, elle sera contrainte de se remettre en cause et de revenir sur ce qu'elle a vécu pendant trois ans.

Que ce soit à travers Suzu ou Sachi, Akimi Yoshida décrit des émotions qui apparaissent extrêmement réalistes, tant on a l'impression que n'importe qui peut s'interroger ainsi. Cela, on le doit surtout à une impressionnante cohésion dans les relations entre les personnages, qui s'influencent constamment au gré de leurs conversations, des rencontres et des séparations. Ainsi, si les quatre soeurs restent les principales actrices de l'oeuvre, il faut saluer la cohérence avec laquelle tous ceux qui les fréquentent évoluent, eux aussi. Par exemple, la volonté de Yûya au football provoque de l'admiration chez Fûta alors que tout le monde tendait à la pitié, et cela aura des conséquences très bien amenées chez Suzu et chez l'entraîneur Yasu, ce dernier étant même amené à se remettre en cause tandis qu'il sympathise avec Sachi, qui subira elle-même l'influence de ce collègue de travail. Puis Sachi qui découvre les qualités d'une collègue a priori incompétente, Yoshino qui subit les frasques de son patron... sont d'autres exemples amenant les personnages à évoluer, à mûrir.

On pourrait encore s'étaler longtemps comme ça sur des détails, mais ce serait inutile. En fait, dans Kamakura Diary, tout repose d'abord sur des dialogues et pensées très fins, qui amènent petit à petit des évolutions sur chacun des nombreux protagonistes, ceux-ci ne cessant de s'influencer les uns les autres. Akimi Yoshida crée une connectivité complexe mais logique et limpide entre tous ses personnages, pour un résultat qui sonne incroyablement juste. Si bien que rarement des relations n'ont semblé si justes dans un manga. Pour les amateurs de tranche de vie réaliste, c'est un régal à suivre, d'autant que l'incursion paisible dans Kamakura est immersive et délicieuse, au gré des manifestations comme le feu d'artifice ou la fête des masques, ou des lieux mis en avant comme la longue pente, la plage ou les maisons traditionnelles.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs