Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 10 Janvier 2025
Alors que les combattants des forces de défense anti-kaiju pensaient avoir fait le plus gros dans la bataille, le pire restait à venir avec l'apparition soudaine de toute une meute de méga-kaiju qui lancent une vaste attaque simultanée. Tout semble avoir été soigneusement orchestré par le N°9 pour d'abord épuiser les combattants humains, afin d'ensuite atteindre sa principale cible: Mina Ashiro, qu'il compte absorber pour ensuite conférer les capacités de la vice-commandante à ses créations et définitivement faire tomber Tokyo. Et pour s'assurer la victoire, le n°9 ne manque pas d'idées stratégiques: d'un côté il a donc soigneusement épuisé les combattants humains qu doivent en plus se relancer immédiatement dans une vaste bataille, de l'autre côté il compte saper le moral de tout le monde en absorbant Mina devant les yeux de tous après avoir piraté les ondes, et en prime il tâche de retourner contre Kafka son désir de sauver tout le mode, notre héros restant tétanisé entre son désir de protéger les civils et celui de voler au secours de Mina. Dans une première partie de tome rondement menée, Naoya Matsumoto fait alors très bien monter l'atmosphère désespérée, tant la situation paraît inextricable pour nos héros. Du moins, jusqu'à ce que Kafka capte un nouveau signal kaiju d'ampleur !
A partir de là, on va éviter d'en dire trop sur le déroulement du volume afin de ne pas spoiler, mais on peut au moins souligner la qualité et l'intensité avec laquelle le mangaka relance encore la bataille, en faisant appel à différents personnages que l'on attendait de pieds fermes et dont on peut enfin jauger certaines des capacités spécifiques, que ce soit par exemple la puissance du N°6 en Reno ou le statut de "flash-adapter" d'Iharu. Mais le mieux dans tout ça, c'est que derrière le grand spectacle d'action que l'auteur a l'habitude de nous proposer, celui-ci parvient à nouveau à apporter juste ce qu'il faut de développements relationnels et personnels pour amener plus de substance à son récit, ses personnages n'étant alors jamais des coquilles vides tout juste bonnes à se battre. Ainsi, on retiendra notamment la prise de conscience par Kafka qu'il peut vraiment compter sur ses partenaires, un petit focus sur Reno montrant mieux pourquoi Kafka est son héros et son modèle absolu, ou encore toute une plongée dans les tourments intérieurs d'une Mina mal en point, qui doute de ses capacités mais qui, elle aussi, a toujours pu se raccrocher à son indéfectible lien avec Kafka. Chacun de ces petits développements restent rapides et classiques dans le fond, mais ils sont juste bien dosés pour renforcer notre attachement sans nuire au rythme soutenu et intense.
A l'arrivée, on peut dire que KAIJU N°8 franchit ici la barre symbolique des 100 chapitres avec fracas, l'oeuvre de Naoya Matsumoto restant constamment un divertissement d'action très bien calibré et gratté. Et pour porter ce nouvel opus, soulignons que les éditions Crunchyroll proposent, parallèlement à l'édition simple, un petite édition limitée qui est toutefois assez bof au vu de son prix de 11,98€: pour 4,99€ de plus que l'édition standard, on a droit à un petit coffret comprenant le tome doté d'une jaquette alternative réversible (dont le verso propose l'illustration présente en face avant du coffret), un ex-libris basique, et un mini-théâtre 3D dont les trois planches couleurs en carton reprennent l'illustration d'ouverture du chapitre 100, mais dans une finition moyenne où les coupures sont plutôt grossières. Dommage, car l'idée était assez sympa.