Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 27 Juin 2024
Kuroe a à peine le temps d'encaisser son malentendu au sujet d'Arata et de Seina que, à l'instar de tous les autres habitants de la ville, elle doit faire face à une menace aussi soudaine qu'immense: un gigantesque kaijû ailé vient d'atterrir dans la baie de Tokyo et commence à semer le chaos ! Sans savoir que cette colossale créature est son "frère", la jeune fille prend son courage à deux mains et profite de son trop-plein d'émotions pour se transformer en Harugon. Sous les de nombreux habitants, dont Manatsu, Rairi et Seina en hélicoptère et Daichi et surtout Arata sur les berges, un duel au sommet s'engage dans les eaux de la baie, mais pour quelles conséquences ?
En tant que fan de kaijû, et au vu de sa petite préface sur le rabat avant de la jaquette, on sent que la mangaka Spica Aoki attendait impatiemment l'opportunité de mettre en scène dans son oeuvre un vrai duel entre monstres géants, et ce moment est enfin arrivé puisque ce combat sera le leitmotiv de l'ensemble de ce sixième tome ! Sous les yeux éberlués de nombre de personnes qui peinent à croire que Harugon, le monstre dont ils avaient peur, est en train d'affronter la créature ailée pour les protéger, l'autrice s'applique à nous croquer un affrontement dantesque qui, s'il reste plutôt simple dans son déroulement et dans sa mise en scène, reste efficace dans sa forme d'hommage envers les représentants filmiques du genre. Mais surtout, derrière ce divertissement aux accents de grand spectacle, notre chère héroïne sous sa forme de kaijû se donne à fond, et se voit soigneusement mise en valeur dans ce duel où, derrière le combat de monstres géants,on sent en permanence qu'elle reste avant tout une lycéenne avec son manque de confiance en elle et son lot d'incertitudes et d'émotions. Et dans ce contexte, c'est évidemment son rapport avec son bien-aimé Arata qui va être la clé de tout.
En effet, la relation entretenue par les deux personnages principaux de la série reste un enjeu essentiel, au point d'enfin connaître des avancées concrètes ici. On le voit souvent via les coeurs dans ses yeux, Kuroe reste profondément amoureuse de cet adolescent si gentil qui lui a déjà ouvert de nouveaux horizons... alors, Arata répondra-t-il encore présent pour bel et bien permettre à la jeune fille d'avoir plus confiance en elle et de mieux vivre avec sa particularité ? On vous laisse évidemment découvrir la touchante réponse, mais on peut au moins souligner une autre chose puisqu'elle est très peu surprenante: la confirmation que le jeune garçon était secrètement au courant depuis longtemps de l'identité réelle de Harugon, ce qui nous fait voir sous un autre jour certaines de ses réactions qui, sur le coup, semblaient trop naïves ou étranges lors des tomes précédents.
Ajoutons à ça les notes d'humour toujours bienvenues (certaines réactions de fan hardcore que montre Manatsu restent formidables), et on obtient un tome très plaisant. La série a beau ne pas avoir de très grosses prétentions, son mélange de kaijû et de romance adolescente reste assez détonnant et bien équilibré, les thématiques plus profondes sont à nouveau abordées assez soigneusement, et ainsi tout contribue à faire de Kaijû Girl Carameliser le plus adorable des récits de monstres géants !