Kaijû Defense Force Vol.3 : Critiques

La bataille continue de faire rage pour sauver les passagers du Fugaku face au tentaculaire monstre géant s'en prenant au paquebot, et elle semble même entrer dans sa dernière ligne droite avec l'arrivée à la rescousse de l'Akezuki, navire des FJA au sein duquel se trouve un Yamato bien décidé à enfin venger son défunt ami Koike. Cependant, la situation reste très délicate pour tirer les torpilles sans risque de blesser voire de tuer des passagers, en particulier car Konoe, sa grand-mère et le jeune Ren sont toujours coincés dans le canot de sauvetage. Tirer sur les tentacules du kaijû pourrait être la bonne solution pour pousser le monstre à les décoller puis pour essayer de l'abattre, mais tout sera-t-il aussi simple ?

Dans la première partie de ce 3e volume, l'heure est venue pour la bataille du Fugaku de se conclure, et pour y parvenir efficacement Jun'ya Inoue ne laisse jamais l'intensité retomber.
Tout d'abord grâce à ses dessins, où le mangaka tâche d'assurer le grand spectacle, que ce soit en termes d'explosions ou de vues suffisamment impressionnante sur l'imposant et monstrueux kaijû maritime.
Ensuite, grâce aux différents enjeux bien présents: tout en gardant naturellement un suspense autour du sort des passagers de manière générale, Inoue accentue en particulier la tension sur le sort des trois prisonniers du canot, qui restent les personnes les plus exposées au danger. Et en dehors de ce qui se passe directement sur le Fugaku, il y a notamment la volonté de Yamato de venger Koike, et surtout les décisions qu'est obligée de prendre la première ministre dans cette situation d'urgence. Des choix qui, selon leur issue, seront soit positifs soit négatifs pour son avenir à la tête du gouvernement nippon.
Puis grâce à la terreur qu'impose forcément la créature dont on ne sait rien et qui semble si redoutable: elle connaît parfaitement la mer puisque c'est là où elle vit depuis toujours, et peut donc exploiter à son avantage des choses comme les courants marins et les strates thermiques.
Et enfin, grâce à la mise en avant suffisante des valeurs de deux personnages en particulier: Konoe et sa grand-mère bien sûr, celles-ci ayant certes eu des divergences par le passé mais étant ici toutes deux unies par la même volonté de tout faire pour sauver la vie du petit Ren. Leur courage et leur abnégation sont bien palpables, et cela ne donne que plus de force émotionnelle aux moments dramatiques les plus importants de ce tome.

Autant dire que ce premier arc d'envergure de la série s'achève efficacement en terme de grand divertissement, alors même que toute cette affaire autour du Fugaku sonnerait presque comme un simple prologue visant à nous amener vers le vif du sujet, à savoir les conséquences de cette bataille, conséquences dominées avant tout par la création de ce qui donne son nom à la série: la Kaijû Defense Force, organe permanent voué à coordonner les action de renseignement et de lutte anti-kaijûs.
Mais il n'y a évidemment pas que ça: on découvre un nouveau contexte à la fois dans le gouvernement japonais et dans le rapport avec les autres pays puisque les monstres géants se fichent des frontières, on entrevoit de virulentes oppositions internes via l'horripilant et très arrogant conseiller à la défense Furuizawa qui est totalement contre la création de la Kaijû Defense Force et le fait bien sentir... Bon, honnêtement, Inoue y va avec de gros sabots : Furuizawa est une bonne grosse caricature, et la découverte de l'identité du grand-père de Kirara (l'une des deux amies d'enfance de Konoe) est franchement très, très grosse. Néanmoins, ça passe assez facilement pour un divertissement de ce genre qui ne vise pas la subtilité (vu le passif de cet auteur, ça se saurait s'il en était capable).
Enfin, il y a, en parallèle, les interrogations légitimes qui se posent forcément sur le monstre ayant attaqué le Fugaku. Pourquoi une telle créature des abysses a-t-elle rejoint la terre ferme ? Est-ce en lien avec le séisme sous-marin ? Si oui, qu'a-t-il provoqué ? De ce côté-là, les premières investigations de Yamato et des siens soulèvent déjà de premières informations inquiétantes, nous faisant bien comprendre que la bataille contre cette imposante menace ne fait que commencer...

Mission accomplie, dans l'ensemble, par ce troisième volume qui achève efficacement l'arc de mise en place de la série, pour ensuite immédiatement rebondir sur ses conséquences et sur la mise en place de la suite. On reste globalement sur du gros divertissement à grand spectacle pas très subtil, mais dans ce registre l'oeuvre démarre décidément de manière suffisamment prometteuse.