Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 09 Mai 2022
Depuis leur intéraction ambiguë dans la réserve du lycée, Kaguya et Miyuki voient leurs rapports totalement chamboulés. La demoiselle ne sait plus comment réagir devant celui qu'elle aime, tandis que le président du BDE craint que son adjointe le fui. Pire : Il en vient à penser qu'elle lui préfère Ishigami ! Et tandis qu'approche la fête des sports de l'établissement, le trésorier est confronté aux à son douloureux passé.
Au fil des volumes, Aka Akasaka a su entretenir un juste équilibre dans Kaguya-sama: Love is War, jonglant entre la comédie romantique et des aspects beaucoup plus sérieux autour de personnages précis. On pense forcément à la touchante scène du feu d'artifice, ainsi qu'au récent arc des nouvelles élections du Bureau des Elèves. Dans ce neuvième volume, un nouveau segment de ce type est traité, centré en grande partie autour de Yû Ishigami, le trésorier introverti du BDE.
Ainsi, l'approche du festival des sports du lycée est l'occasion d'une grande effervescence, notamment du côté du jeune homme qui cherche à s'ouvrir aux autres en rejoignant un club de supporters. Mais il ne peut se soulager d'un poids : Celui du regard acerbe que les autres lui adressent suite à des événements qui se sont déroulés au collège. Une grande partie du tome devient alors un grand focus sur Ishigami, en nous dévoilant notamment ce fameux événement d'autrefois et la manière dont l'adolescent a assumé sa responsabilité. Bien que l'idée de fond soit classique, le mangaka parvient à en faire de quelque chose de véritablement fort, notamment par la complexité que l'arc donne au personnage mais aussi par la connexion faite entre lui et le BDE. Pour le lecteur, la résolution du passage qui le concerne sera peut-être l'objet d'une certaine frustration, d'une Justice qui n'est pas véritablement faite. Pourtant, la symbolique apportée est forte, et c'est sans doute en ce sens qu'Aka Akasaka parvient à s'éloigner du classicisme instauré par son idée de base.
Et dans cette étape du festival des sports du lycée, Ishigami n'est pas tout à fait la seule figure à être mise en avant. Cet arc est aussi l'occasion de revenir sur le cercle familial de Miyuki Shirogane, ses rapports conflictuels avec sa petite sœur en pleine crise d'adolescence, mais aussi celle avec un père bon à rien et cynique en toutes circonstances. Si le personnage du père est d'abord montré comme un élément comique, l'auteur parvient à en faire un vrai cas de figure mais développer la famille du président du BDE de manière nuancée. Ses interventions sont donc drôles, mais pas que, un véritable exercice de subtilité dans lequel le mangaka est passé maître.
Par des chapitres parfois indépendants et d'autres directement connectés les uns entre les autres, l'auteur nous dresse un arc du festival des sports de Shûchiin rondement mené, aussi drôle que touchant quand il aborde des développements plus sérieux des personnages, l'ensemble débordant à chaque fois d'idées et faisant preuve de nuances à chaque fois. C'est aussi fun que juste dans les propos dépeints, tant de qualités qui continuent de faire le charme de Kaguya-sama: Love is War.