Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 24 Mars 2023
Le festival du lycée Shûchiin bat son plein, et atteint son point culminant. Tandis que les élèves attendent impatiemment le jeu de joie, Shirogane dévoile à Shinomiya qu'il partira étudier à l'étranger, à Stanford, pendant de longs mois. Un véritable choc pour la jeune fille qui semble n'avoir plus le choix. L'heure n'est plus à l'hésitation : Il faut que l'un ou l'autre déclare ses sentiments, au risque de perdre un précieux temps dont ils pourraient profiter.
Après une montée des enjeux déjà remarquable, l'arc du festival, aussi nommé arc des deux déclarations, s'achève sous les yeux du lecteur qui ne se demande qu'une seule chose : Les personnages iront-ils au bout de leurs démarches respectives ? Car après cet arc, tout pourrait changer en ce qui concerne certaines interactions. On pense au potentiel couple Ishigami/Koyasu, mais surtout, et évidemment, à l'idylle entre Shirogane et Kaguya, véritable moteur de l'histoire.
Faire progresser une telle intrigue amoureuse n'est pas une chose simple pour Aka Akasaka qui a toujours fait les choses avec subtilité, sans tomber dans la facilité. Car si les deux tourtereaux meurent d'envie de se déclarer l'un à l'autre, leurs égos respectifs demeurent, et des raisons plus profondes les poussent à contraindre l'autre à se déclarer. Pourtant, l'auteur apporte ici une résolution digne de l'œuvre et de ses protagonistes, à la fois belle et grandiose, tout en tenant compte de leurs tempéraments. À la manière du manga qu'est Kaguya-sama, une grande scène se déroule de manière excessive, et marque le climax indéniable de toute une partie du manga. C'est subjuguant, et joliment mis en scène par Akasaka qui nous offre le moment le plus fort de son œuvre, à l'heure actuelle du moins.
Alors, dès lors, comment rebondir et repartir sur un découpage en chapitres comiques et indépendants ? Une fois encore, le mangaka trouve un juste milieu pour revenir à la recette phare de son manga, tout en tenant compte de ce qui s'est joué précédemment. Et c'est justement parce qu'il utilise certaines des récentes résolutions que la formule regagne en fraîcheur, et que de nouvelles idées peuvent être exploitées dans le cadre de la tranche de vie humoristique et romantique. Le chapitre autour de « Minimiya » est aussi mignon qu'amusant, quand la toute fin de l'opus reprend une direction plus sérieuse, à la fois drôle, mais aussi pertinente dans le traitement psychologique de Kaguya, une héroïne qui a eu de multiples facettes au cours de sa vie, et dont le passé peut nous cacher quelques surprises.
Ainsi, on reste toujours aussi curieux et impatients de savoir ce qu'Aka Akasaka nous réserve pour son prochain volume. Ce quatorzième tome est incontestablement le plus fort de la série, celui qui correspond à la fin de la troisième saison de l'anime. Il y a certainement un « après », et c'est pour ça qu'on signe pour 14 tomes supplémentaires d'une série qui ne perd jamais de son charme ni de son écriture intelligente.