Kaguya-sama - Love is War Vol.10 : Critiques

Les rapports entre Kaguya et Miyuki ont indéniablement évolué, si bien que le président du BDE se demande si l'héritière des Shinomiya n'en pincerait pas pour lui. Une seule solution : Observer ses réactions face à des propos qui chambouleraient le cœur de toute amoureuse ! Mais le président apprendra que sonder le cœur de quelqu'un est plus complexe qu'il ne le croit. Il en va de même pour Kaguya qui, lorsque l'élu de son cœur est invité à une sortie en karaoke où se trouveront d'autres jeunes filles, est totalement déboussolée.

Après avoir achevé un nouvel arc plus sérieux que la moyenne, fort dans ses développements qui sonnent toujours justes au milieu de la pure comédie burlesque, Aka Akasaka repart sur le registre comique sur format épisodique qui lui est cher dans ce dixième volet. Celui-ci se constitue alors de petites histoires qui se détachent les unes des autres, dans lesquelles la guerre amoureuse entre Kaguya et Miyuki prend autant de place que les aléas du quotidien du Bureau des Élèves. Une formule classique donc, toujours efficace pour retrouver l'ambiance légère si réussie de l'oeuvre, et qu'on aime surtout apprécier entre deux arcs plus sérieux et solennels. Pourtant, il est indéniable que les choses évoluent au fil de l'histoire, comme le prouvent les états d'esprits des deux protagonistes toujours plus francs en ce qui concerne l'acceptation de leurs sentiments respectifs.

C'est pourquoi même dans des chapitres indépendants, l'auteur parvient à susciter notre intérêt. On a beau se douter que les relations ne seront pas bouleversées au cours de ces épisodes comiques, mais on apprécie la couleur qu'il peuvent prendre suite aux récents bouleversements connus par nos héros. Le mangaka parvient même à redoubler d'intensité en connectant certains enjeux humoristiques à ceux dépeints dans les volumes précédents, preuve de la continuité qui s'affirme discrètement tout le long de l'œuvre.

Ce dixième tome, qui permet aussi au volume d'atteindre le nombre symbolique des 100 chapitres, assure une lecture toujours aussi efficace qu'à l'accoutumée, suffisamment apte à se renouveler dans son format classique pour ne jamais provoquer la lassitude, surtout à coup d'un opus tous les deux mois. On est en terrain connu pour ce volume, et on l'accepte sans sourciller... Jusqu'aux deux derniers épisodes qui viennent faire mouche dans un autre registre, comme le manga sait le faire de manière très ponctuelle. Par ce double épisode, retour au côté plus solennel du titre et à la sincérité de ses interactions. Car derrière le comique et les guerres romantiques, c'est toute la jolie histoire des membres du BDE que nous sommes invités à suivre. Ces deux chapitres finaux reviennent sur cette humanité par une histoire pourtant anodine, mais dont la conclusion et la planche finale savent nous conquérir comme sait si bien le faire Aka Akasaka dès qu'il fait basculer l'atmosphère de son récit pour nous convaincre de ses alchimies entrer personnages. C'est plus que bien joué, et nous prouve une fois encore toute la subtilité de Kaguya-sama : Love is War. Nous avons lu dix tomes de l’œuvre, et on signe volontiers pour au moins dix tomes supplémentaires.