Juste un petit peu - Actualité manga

Juste un petit peu : Critiques

Chotto dake

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Octobre 2017

Critique 2


Pour le mois de septembre, Nobi Nobi nous offrait une petite vague de nouveaux albums dont « Juste un petit peu », écrit par Yûko Takimura et illustré par Nagako Suzuki.


« Juste un petit peu » nous narre le quotidien chamboulé de la petite Nina qui vient de devenir grande sœur. Son petit frère est arrivé chez eux et accapare sa maman, alors Nina doit se débrouiller toute seule pour beaucoup de nouvelles choses. Pour la première fois, elle va se verser seule son verre de lait, elle va seule mettre son pyjama... Chaque jour amène son lot de petites victoires, même si ce n'est qu'un petit peu !


L'histoire comme les dessins nous entraîne dans une ambiance toute en douceur et en bons sentiments. Chaque page nous amène les petits défis que la vie offre à Nina et qu'elle relève à sa manière. La petite fille ne rechigne pas à se débrouiller seule, elle accepte le changement dans sa vie avec le sourire et elle en profite pour grandir. Malgré tout, elle reste encore une petite fille et elle n'hésitera pas une seconde à retourner dans les bras de sa maman, quitte à faire patiente le bébé un petit peu... Cet album nous parle de la patience, de l'autonomie et des changements lorsqu’un nouvel arrivant s'invite dans la famille.


Les dessins sont magnifiques. Les couleurs à l'aquarelle sont très douces et les contours aux crayons noirs adoucissent encore plus, si c'était possible, les illustrations. Les décors sont assez réduits, mais tant qu'assez pour avoir un contexte clair. L'illustratrice utilise astucieusement ses arrière-plans pour nous montrer la maman, souvent de dos, occupée avec le bébé. Une maman que l'on verra de moins en moins au fil des pages, nous montrant que cette dernière est accaparée par ce nouvel arrivant. Et ce, jusqu'à ce que la maman soit interpellée par sa fille, et à ce moment elle reviendra entièrement dans les illustrations. On appréciera également les petits dessins à l'intérieur de la couverture cartonnée tracés au crayon blanc sur le fond vert.


Pour ce qui est de l'édition, rien à redire. La traduction est belle et l'utilisation de papiers de différentes couleurs pour les pages de texte et les pages illustrées est pertinente et agréable à la lecture. On notera également la petite présentation en fin d'album de l'auteure et de l'illustratrice, chose tellement rare dans les albums pour enfants ! Au niveau du format, on reste dans un format assez classique, pas trop grand et agréable à tenir en main. 


En somme, « Juste un petit peu » est un bel album sur l'arrivée d'un nouvel enfant dans une famille et des bouleversements pour ses autres membres. Une jolie lecture qui fera comprendre aux nouveaux grand frère et grande sœur  ce que sont la patience et l'autonomie. Encore une belle trouvaille pour les éditions Nobi Nobi !


Critique 1


Nouvelle oeuvre des éditions nobi nobi ! à destination des plus jeunes, Juste un petit peu est conçue deux autrices qui livrent ici leur tout premier album jeunesse. 


Yûko Takimura, la scénariste, est avant tout une maman qui a pris pour habitude de noter des moments de sa vie quotidienne qu'elle raconte ensuite à ses trois enfants, et l'album ici présent fait partie de ces récits personnels.


Elle a confié la partie visuelle à Nagako Suzuki, illustratrice freelance qui s'essaie donc ici à son tout premier livre pour enfants.


Juste un petit peu, c'est ce que se dit tout le temps la petite Nina depuis qu'est arrivé chez elle un bébé, son petit frère. Elle qui, jusqu'à présent, avait toujours été le centre d'attention de sa mère, doit désormais la partager avec ce petit être qui vient de naître... Et forcément, pour elle, c'est aussi un grand bouleversement. 


Takimura et Suzuki nous invitent à suivre le nouveau quotidien de cette fillette qui, pour ne pas trop embêter sa maman forcément très occupée avec le bébé, veut essayer de tout faire toute seule, comme une grande. Dans la rue, elle voudrait bien donner la main à sa mère, mais celle-ci a les bras occupés par le petit frère. Alors elle tient la robe de sa maman, pour avoir l'impression de la tenir, juste un petit peu. Puis quand elle a soif, elle essaie de se verser elle-même son lait, en en mettant autant sur la table que dans son verre. A l'heure de dormir, pendant que maman change bébé, la petite fille essaie de mettre toute seule son pyjama, mais c'est difficile. Ou quand l'heure est venue de jouer à la balançoire, sur la pointe des pieds, elle essaie de se pousser toute seule, alors qu'avant sa maman la poussait.


L'histoire propose ainsi plusieurs petits exemples de moments de vie où Nina essaie de se débrouiller. Chacun de ces instants s'achève sur le retour de la phrase "Juste un petit peu", qui symbolise toute l'oeuvre. Cette récurrence souligne bien le fait qu'à chaque moment, la fillette essaie de faire de son mieux pour être plus autonome. Et qu'à chaque fois, elle y arrive juste un petit peu, sans que ce soit parfait, mais sans que ce soit un échec non plus. Ainsi, on ressent pleinement que Nina, même si elle veut se montrer plus grande et qu'elle commencer à y arriver, a encore besoin avant tout de sa maman.


Les illustrations de Nagako Suzuki peuvent paraître simples au premier abord, et pourtant elles sont impressionnantes dans la multitude de choses qu'elles parviennent à véhiculer. Le style de l'artiste dégage beaucoup de douceur et de chaleur, ce qui est renforcé par la couleur de fond entre l'ocre clair et le blanc cassé. Mais on peut aussi y déceler une forme de tristesse, selon notre sensibilité. C'est exactement la même chose pour le visage de la petite, qui peut semble difficile à cerner et nous apparaître complètement différent d'une lecture à l'autre : on peut y voir beaucoup de douceur, de gentillesse et de satisfaction où elle fait de son mieux, mais aussi une forme de tristesse ou de solitude pendant que sa maman s'occupe du bébé. Heureusement, dans tous les cas, la fin est d'une tendresse magnifique. Mais cette possibilité d'interpréter les illustrations de différentes manières peut avoir quelque chose d'un peu troublant, surtout pour les parents, à qui l'album s'adresse autant que les enfants. Car il faut prendre garde à ne pas trop négliger les grands frères ou grandes soeurs qui, même s'ils veulent se montrer souvent plus autonomes, conservent le besoin de ne pas se sentir délaissés.


Sur un sujet pourtant déjà largement vu dans le registre des albums jeunesse, Yuko Takimura et Nagako Suzuki parviennent à offrir quelque chose de très beau. Le tout est servi dans les habituels standards de qualité des éditions nobi nobi !, avec un grand format cartonné, un excellent papier bien épais, une impression au top, et une traduction tout en douceur de Fédoua Lamodière.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
kayukichan

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction