Junjo Romantica Vol.1 - Actualité manga
Junjo Romantica Vol.1 - Manga

Junjo Romantica Vol.1 : Critiques

Junjô Romantica

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Février 2011

Enfin ! Crieront plus d’une lectrice de yaoi en voyant ce manga sortir en France. Enfin, oui, car beaucoup connaissent la licence par l’anime et il n’est pas rare de rencontrer des fans inconditionnelles de Junjo Romantica. C’est sans doute le moment de rappeler que l’on peut souvent adorer quelque chose qui, objectivement, n’a rien de transcendant sans pour autant devoir le regretter. Eh bien, il semblerait que ce soit le cas ici. Mais pour commencer par le bon bout de l’affaire, voici l’histoire. Misaki est un lycéen dont les résultats scolaires ne sont pas franchement excellents, voire assez mauvais. Le seul problème est que le jeune homme souhaite entrer dans une université assez renommée pour suivre la voie que son frère n’a pas pu mener à bien, obligé de veiller sur Misaki à la mort de leurs parents. La solution ? Le faire étudier avec Usami Akihiko, vieil ami secrètement amoureux du frère de Misaki, écrivain célèbre de romans boy’s love à succès et gosse de riche au bord de la rupture d’ennui. Une fois découvert le secret d’Usami concernant son amour secret pour son frère, il va tout d’abord paraitre scandalisé mais apprendra finalement à le connaitre, grâce à une faille spatio-temporelle puisqu’apparemment cela n’intéresserait personne d’en savoir plus sur l’évolution de leur relation ... En effet, lorsque Misaki dit qu’il connait maintenant Usami depuis plusieurs mois, on tombe des nues, un peu surpris. A vrai dire, on était pas vraiment au courant ... Mais on s’en fiche, tout ce qui compte c’est que les deux jeunes gens trouvent un terrain d’entente et parviennent à vivre ensemble tranquillement.

Oui oui, vivre ensemble. Récapitulons le parcours émotionnel de Misaki et Usami : au bout de trois pages, l’un viole l’autre (on vous laissera deviner qui prend quel rôle) alors qu’il est supposé être amoureux depuis trèèèèès longtemps d’un autre. Au bout de six pages, ledit violeur va pleurer sur l’épaule de sa victime alors qu’il n’a jamais accordé ce privilège à personne en lui déclarant par la même un semblant d’amour, que tout le monde aura perçu excepté le principal intéressé. Au bout de neuf, les deux tourtereaux emménagent ensemble. Et tout ça dans une logique implacable. Mais il y a encore mieux niveau psychologie de Misaki (sans parler des revirements émotionnels d’Usami) : la mort de ses parents ? Aucun traumatisme manifeste après dix ans, pourtant, ça marque. Un viol ? Aucun traumatisme manifeste, pourtant ça aussi ça marque, normalement. Partir vivre avec un inconnu alors que son frère adoré qui est comme une mère, un père et un meilleur ami pour lui s’en va loin de lui en deux temps trois mouvements ? Aucun problème. Outre la bousculade chronologique, vous m’excuserez mais qu’on ne vienne pas me parler de la grande valeur psychologique de Misaki ... Ni d’Usami, du reste, qui n’avait pas l’air si attaché que cela au frère de Misaki puisqu’il oublie son amour pour lui en un rien de temps. Bref, pour l’instant c’est le vide artistique niveau sentiments sur cette histoire principale. La seconde est un peu plus intéressante car moins bourrés de clichés ridicules, avec des protagonistes plus attachants et moins développés, donc moins illogiques. De plus, Hiroki n’abandonne pas aussi facilement ses anciens sentiments, nettement plus crédible donc, et amusant dans l’obsession qu’il voue ensuite à son compagnon sans oser assumer son besoin de le voir. Bref, seul « Junjo Egoist » rattrape un peu ce premier tome, d’autant que l’on termine la lecture sur un chapitre bonus de Junjo Romantica avec le classique, vu et revu coup du « je suis malade, il faut que tu restes avec moi » ...

Niveau graphisme, là encore, rien de bien transcendant, au contraire. Les dessins sont grossiers, peu engageants, tous construits sur le même mode et peu différenciés, des yeux démesurés pour Misaki, des visages aux expressions bien trop exagérées ... et beaucoup trop de SD. Ça vole de partout, ça grouille sur les pages si bien que l’on ne sait plus exactement où donner de la tête. Les proportions sont assez dérangeantes, avec un Usami immense et un Misaki dont l’aspect frêle et petit malgré son entrée en fac renforce le côté uke soumis, versant dans le stéréotype visuel autant que comportemental. Les scènes supposées sensuelles sont assez brouillonnes et gâchées par quelques soucis de proportions et des corps pas forcément très esthétiques dans leur versant pointu, allongé et trop relevé de reliefs inexistants. Les décors sont de plus très largement dispensables, souvent oubliés, même dans les rares pages qui ne laisse pas la place à un cafouillage artistique et qui auraient mérité un peu de consistance. L’édition d’Asuka est satisfaisante dans son ensemble, malgré une adaptation seulement partielle des onomatopées présentes au cours du récit. En résumé, un premier tome décevant surtout avec autant de bruit autour, une histoire qui n’a vraiment aucune originalité, un dessin peu engageant et une couverture rose un peu agressive. On verra ce que donnera le prochain, au vu de la distribution rapide qu’Asuka met en œuvre autour de ce manga ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs